Bourvil : quel héritage a-t-il laissé à ses deux fils ?

Monstre sacré du cinéma français, Bourvil a touché toute une génération de fans à travers le temps. Après son décès tragique en 1970, quel héritage a-t-il laissé à ses deux enfants ?

Bourvil : l’acteur souffrait d’une terrible maladie

Un monstre sacré du cinéma français qui a tourné jusqu’à son dernier souffle. Si Bourvil, de son vrai nom André Robert Raimbourg, est reconnu pour ses nombreux films à succès, ce fils d’agriculteur normand était en premier lieu un musicien et chanteur.

Il connaît le succès après la Libération avec ses titres Les Crayons, A bicyclette, Salade de fruits ou encore La Tendresse. Une belle carrière qui n’a toutefois pas égalé celle dans l’industrie du cinéma. Cette vedette populaire au large répertoire a tourné dans de nombreux films à succès dont Les Misérables, Le Bossu, La Cuisine au beurre avant de devenir un acteur cultissime grâce aux longs-métrages Le Corniaud, Les Grandes Gueules ou encore La Grande Vadrouille.

En 1967, alors qu’il tourne une scène à vélo dans le film Les Cracks, il est victime d’une lourde chute qui l’oblige à être hospitalisé. Profitant d’être à l’hôpital, il décide de se faire retirer un kyste à l’oreille. Alors que son chirurgien lui fait un prélèvement, il lui diagnostique une maladie de kahler autrement dit, un cancer  hématologique. Une nouvelle désastreuse qui pourrait mettre en péril la carrière de l’acteur. Bourvil prend donc la décision de n’en parler à personne bien que les rumeurs sur sa maladie commencent à se propager progressivement dans le milieu.

Le comédien de 53 ans continue les tournages qui s’avèrent très difficiles. Son dernier grand film, Le Mur de l’Atlantique, est terriblement éprouvant pour lui . Sa voix, transformée à cause de la chimiothérapie, doit même être doublée par la suite. A l’agonie, le comédien meurt auprès de sa famille dans son appartement parisien, le 23 septembre 1970. L’artiste repose à Montainville dans les Yvelines. Après sa disparition, un autre drame fera les gros titres des médias…

Bourvil : son épouse Jeanne décède en lui rendant visite

C’est en 1936 que le musicien de l’époque, Bourvil, rencontre sa dulcinée Jeanne Lefrique lors d’un bal de fête dans la commune de Fontaine-le-Dun. Le couple se passe la bague au doigt le 23 janvier 1943. Plus amoureux que jamais, ils deviennent parents de deux fils : Dominique, en 1950 et Philippe, en 1953.

Après le décès de son époux en 1970, Jeanne Lefrique vivra près de 15 ans avant de disparaître dans des conditions tragiques. Alors qu’elle se rend à Montainville pour se recueillir sur la tombe de son défunt époux, elle meurt brutalement à la suite d’un accident de voiture. Elle rejoindra Bourvil quelques jours plus tard dans le caveau familial.

Bourvil : quel héritage a-t-il laissé à ses enfants ?

Après son décès des suites d’un cancer du sang, les deux fils de Bourvil et Jeanne, Dominique et Philippe, ont hérité de la fortune du comédien. Dans un entretien accordé au Parisien en 2020, Dominique Raimbourg a fait des confidences sur le comédien à succès.

“Il prenait des vacances avec nous. On allait chaque été dans notre maison de campagne et chez ses parents à Bourville. Et puis, même si mon père ne nous faisait pas faire les devoirs, c’est lui qui nous a poussés à apprendre l’anglais”, avait-il raconté avant de révéler le maigre héritage laissé par la star : “”Il était à l’abri du besoin. Mais à l’époque, il ne négociait pas de droits sur les entrées en salles. Surtout, il n’a produit qu’un seul film et cela a été un échec, alors il a refusé d’en produire d’autres. Aujourd’hui, mon frère et moi ne touchons qu’entre 4 000 et 8 000 euros par an de ses oeuvres. Mais je ne pleure pas du tout sur mon sort !”, avait-il déclaré.

Bourvil : un héritage marqué par la simplicité et la discrétion

L’héritage de Bourvil va bien au-delà de sa carrière cinématographique et musicale, qui reste à ce jour l’une des plus marquantes de l’histoire du cinéma français. Cependant, ce n’est pas uniquement dans ses œuvres que l’on trouve la trace de l’artiste. En réalité, Bourvil a laissé à ses deux fils un héritage bien plus subtil : des valeurs humaines et un modèle de vie, loin des paillettes du show-business.

Derrière l’image du comédien à l’humour doux et de l’acteur engagé dans ses rôles, se cachait un homme d’une grande discrétion, voire d’une certaine forme de simplicité. Il était de ceux qui préféraient vivre dans l’ombre, loin des caméras et des projecteurs, tout en offrant au public un spectacle de qualité. Dominique et Philippe, ses deux enfants, l’ont très bien compris. Dans leurs témoignages, ils ne se contentent pas de vanter la carrière de leur père, mais révèlent une image plus intime, celle d’un père attentionné, dévoué à sa famille, qui n’a jamais cherché à impressionner.

Les souvenirs de Dominique et Philippe sont marqués par des moments simples, loin des artifices d’une célébrité qui s’étendait sur les écrans de cinéma. Dominique, par exemple, se souvient des vacances passées à la campagne, dans une maison modeste, où l’acteur donnait l’exemple en matière d’humilité et de travail. “On passait des moments simples en famille, à rire, à discuter. Ce n’était pas un homme de grands discours ou de grandes démonstrations. C’était un père qui nous apprenait par ses gestes, par son attitude quotidienne”, confie-t-il dans l’entretien avec Le Parisien.

Pourtant, cette simplicité n’a pas empêché Bourvil d’être un personnage hors du commun sur le plan professionnel. Il était de ceux qui donnaient tout sur scène, qui se livraient sans réserve au public. Son engagement dans ses rôles, sa capacité à incarner des personnages touchants et à faire rire en même temps, reste un modèle pour les générations d’acteurs et d’artistes qui l’ont suivi. Mais, malgré ses succès, Bourvil n’a pas cherché à capitaliser sur sa notoriété. En témoigne son modeste héritage financier : “Il était à l’abri du besoin, mais il ne vivait pas dans l’opulence”, explique son fils Dominique.

C’est dans l’absence de biens matériels et dans la discrétion qu’il a légué le plus grand héritage à ses enfants. Ceux-ci ont ainsi appris que l’important n’était pas l’argent ou la célébrité, mais plutôt les valeurs d’humilité, d’honnêteté, et d’amour familial. Ces valeurs se reflètent encore aujourd’hui dans leurs vies respectives. Philippe et Dominique, bien que restant dans l’ombre de leur père, ont trouvé un équilibre dans leur existence, loin des tumultes médiatiques.

Il est intéressant de noter que l’héritage de Bourvil s’étend bien au-delà de la sphère familiale. Nombreux sont les artistes, les réalisateurs et les producteurs qui continuent de s’inspirer de son approche du métier, de sa capacité à toucher le public tout en restant fidèle à ses principes. Bourvil a réussi à montrer que l’on peut atteindre la gloire tout en restant fidèle à soi-même et à ses proches.

Aujourd’hui, les deux fils de l’artiste vivent paisiblement, loin des projecteurs, mais portant toujours en eux le souvenir de cet homme simple, modeste, et profondément humain. Leur héritage, bien que moins financier qu’espéré, est sans doute plus précieux que tout ce que l’argent pouvait leur offrir. Bourvil, au-delà des écrans et de la scène, reste un exemple de vie, un modèle de sobriété et de dignité.