Michel-Édouard Leclerc est probablement le patron préféré des Français et l’un des plus connus. Réputé pour son franc-parler, le PDG est aussi un homme qui ne vit pas dans sa Tour d’ivoire. Il travaille depuis son adolescence.

Bien plus accessible qu’un Bernard Arnault et volontiers plus bavard qu’un Vincent Bolloré, le célèbre PDG Michel-Édouard Leclerc n’est pas du genre riche patron qui se contente de suivre le cours de la Bourse dans son bureau. C’est un homme qui aime le terrain et cela dure depuis sa tendre enfance !

Michel-Édouard Leclerc a fait une flopée de jobs avant de devenir patron

Interrogé en août par Les Echos, qui consacrait une série estivale aux jobs d’été des grands patrons, Michel-Édouard Leclerc a raconté tout ce qu’il a pu faire dans sa jeunesse avant d’en arriver là. “A partir de mes 12 ans, je travaille chaque été au moins un mois au sein du magasin familial [le premier était à Landerneau dans le Finistère, ndlr] : au rayon fruits et légumes, à la boucherie, à l’épicerie… Une saison, on me confie le rayon livres et disques, le premier des centres E.Leclerc (…) Les commerciaux des éditeurs m’annoncent les nouveautés et libre à moi de choisir les artistes que l’on va mettre en avant. Une responsabilité dont je suis fier“, a-t-il ainsi raconté.

S’en suivront des “week-ends estivaux en ramassant des pommes de terre chez mes copains fils d’agriculteurs, qui habitent à 25 ou 30 km de chez moi, pour me faire de l’argent de poche“, en y allant à vélo. Puis, une fois arrivé à Paris pour ses études supérieures, Michel-Édouard Leclerc a continué à travailler en parallèle. “Pour payer le loyer de mon studio rue Lepic, dans le 18e, je travaille au moins trois étés au siège de Bouygues“, s’est-il souvenu.

A cela s’ajoute à son palmarès “un job étudiant de coursier pour la Compagnie générale des eaux” puis un travail de “journaliste pigiste” pour différents médias avant qu’il ne craque et rejoigne le groupe Leclerc “d’abord en tant qu’intérimaire, puis après mes études, pour créer une société d’importation pétrolière qui nous permettra de lancer des opérations d’essence à prix coûtant.”

Comment Michel-Édouard Leclerc a fondé la stratégie à succès de son groupe

L’homme d’affaires, désormais âgé de 73 ans et qui vit entre Paris et la Bretagne, assure avoir beaucoup appris de ces jobs d’été. Cet amateur d’art et grand collectionneur de BD en a tiré de précieuses leçons “sur les différences de culture, les rapports de classe, les modes de management, la capacité ou non des patrons à parler aux salariés, le fonctionnement de la hiérarchie…

Après avoir grimpé les échelons, Michel-Édouard Leclerc a établi une stratégie basée sur la réalité du terrain : “Ces immersions sur le terrain m’ont également fait prendre conscience qu’un bon manager, c’était quelqu’un qui impliquait ses équipes dans les prises de décision et qui savait partager le sentiment de réussite. Une philosophie que nous nous efforçons d’appliquer chez E.Leclerc.”