Le Vrai Testament de Lino Ventura : Les Cinq Figures et Institutions qu’il a Choisies de ne Jamais Pardonner

Article: Le Vrai Testament de Lino Ventura : Les Cinq Figures et Institutions qu’il a Choisies de ne Jamais Pardonner
Derrière le regard d’acier et la présence magnétique qui ont fait de Lino Ventura l’anti-héros le plus aimé du cinéma français, se cachait un homme aux principes inébranlables. Un homme capable de tourner le dos aux honneurs les plus prestigieux et, plus troublant encore, de dresser une liste de cinq figures et institutions qu’il ne pardonnerait jamais. À l’âge de 67 ans, au sommet de sa gloire et peu avant sa mort, Ventura était confronté à une vérité intime et douloureuse : celle des rancunes tenaces qu’il ne pouvait, ou ne voulait, enterrer.
Ces noms, révélés par ses proches, ne sont pas ceux de simples rivaux. Ils représentent les trahisons symboliques, l’élitisme méprisant et les jeux de pouvoir silencieux d’un milieu qu’il a toujours tenu à distance. L’histoire de Lino Ventura n’est pas seulement celle d’un lutteur devenu star par accident. C’est l’histoire d’un homme de devoir qui a préféré la droiture à l’adulation, quitte à être blessé et à porter son amertume jusqu’à son dernier souffle. Ce soir, nous découvrons le combat caché d’un géant discret, dont le refus de pardon est peut-être la clé de sa légende inoubliable.
L’Armure du Lutteur : Droiture, Douleur et Discrétion
Angiolino Giuseppe Pascal Ventura, né à Parme, arrive en France très jeune. Il grandit à Paris dans la rudesse, loin du luxe du show-business. Avant d’être acteur, il est un lutteur professionnel accompli, une figure du catch français, un univers où la discipline et la droiture sont des valeurs cardinales. Cet arrière-plan a forgé une personnalité rare dans le milieu artistique : un homme qui impose le respect par la force tranquille et le silence, non par les mondanités.
Son entrée au cinéma en 1954, avec Touchez pas au Grisbi de Jacques Becker, est presque accidentelle. Le public, lui, ne s’y trompe pas. Son allure brute, son regard franc et sa diction sans fioritures incarnent une honnêteté populaire à laquelle une grande partie de la France s’identifie immédiatement. Ventura enchaîne les films cultes (Les Tontons Flingueurs, Le Clan des Siciliens), mais son succès foudroyant ne le change pas. Il reste farouchement indépendant, évitant les festivals, les cocktails, et détestant les faux-semblants et les alliances tactiques. Cette distance est souvent prise pour de l’arrogance par le milieu, mais elle n’est qu’une fidélité à son code personnel : la loyauté, la franchise et le rejet des compromissions.
Cette intégrité se manifeste de la manière la plus touchante dans sa vie privée. Marié à Odette de 1942 jusqu’à sa mort, il reste fidèle, une rareté dans le spectacle. Suite à la naissance de leur fille Linda, atteinte d’un handicap mental, ils fondent en 1966 l’association Perce-Neige. Pour Ventura, la compassion est une affaire de conscience, pas de publicité. Il finance l’association sur ses propres cachets, refuse les galas médiatisés et visite les établissements en toute discrétion. Une posture noble qui révèle l’homme sensible derrière l’armure, mais qui finira par le mettre en porte-à -faux avec un système avide de visibilité.
La Fracture Culturelle : Le Snobisme de la Nouvelle Vague et des Critiques
Dans les années 1970, une fracture idéologique se creuse dans le paysage culturel. D’un côté, le cinéma populaire qu’incarne Ventura (avec Belmondo et Delon) fait salle comble. De l’autre, des cinéastes comme Truffaut et Godard imposent la Nouvelle Vague, un langage radicalement différent. Pour Ventura, ce n’est pas une simple évolution esthétique, mais une remise en cause de tout ce à quoi il croit : la rigueur, la clarté du récit et le respect du public.
Ventura ne cache pas son amertume face à ces Å“uvres qu’il juge élitistes, voire prétentieuses. Ce snobisme des jeunes réalisateurs, qui refusent de travailler avec lui ou insinuent qu’il incarne un cinéma « dépassé, trop français moyen », réveille une vieille blessure : celle de l’immigré italien, toujours perçu comme un intrus, malgré sa gloire.
Les critiques parisiens alimentent cette marginalisation. Souvent favorables à la Nouvelle Vague, ils moquent son jeu « monolithique » et son refus de se réinventer. Ventura encaisse. Il lit tout, garde tout en mémoire, mais ne répond jamais publiquement. Pour lui, ces critiques utilisent la plume pour blesser, et il les classe définitivement parmi ceux qui ne méritent pas son pardon. Des années plus tard, en 1985, il ira jusqu’à annuler sa présence à un grand festival international censé lui remettre un prix, apprenant que deux membres du jury sont précisément ces critiques qu’il avait « enterrés vivants ».
Les Blessures de l’Amitié et de la Reconnaissance : Gabin et Becker

Deux autres rancunes sont particulièrement paradoxales, car elles touchent des figures essentielles de sa carrière : Jean Gabin et Jacques Becker.
Le duo formé par Ventura et Jean Gabin à l’écran est légendaire (notamment dans Le Clan des Siciliens), mais derrière la caméra, la tension est palpable. Gabin, de nature autoritaire, occupait tout l’espace sur les plateaux, imposant sa présence. Ventura, malgré son respect, ressentait un « étouffement ». Ce qui le blesse le plus, c’est le manque de reconnaissance. Ventura regrette amèrement que Gabin n’ait jamais exprimé une estime réciproque pour la complémentarité de leur jeu. Ce manque, cette place qu’il ne pouvait pas prendre, transforme une admiration en une rancune discrète. « Sur un plateau, il n’y avait de place que pour lui », confiera-t-il à un proche, révélant une blessure profonde liée à l’orgueil d’être un second rôle perpétuel aux yeux de son aîné.
Sa relation avec Jacques Becker, l’homme qui lui a offert sa première chance, est encore plus complexe. Ventura garde son « créateur » à distance, non par ingratitude, mais par un refus viscéral d’être vu comme une simple « création » redevable. Il tient absolument à ce que son succès soit perçu comme le fruit de son instinct et de son propre travail. Après la mort de Becker en 1960, Ventura assiste aux obsèques discrètement et répond avec une froideur déroutante aux questions sur leur relation : « Il m’a fait entrer, c’est vrai, mais ensuite je me suis débrouillé. » Une déclaration lapidaire qui marque son désir d’autonomie totale, quitte à paraître ingrat.
Le Rejet Suprême : La Légion d’Honneur et les Institutions
Au-delà des individus, c’est l’institution toute entière que Lino Ventura rejette avec une méfiance absolue. Le symbole de ce refus est spectaculaire : le rejet ferme et obstiné de la Légion d’Honneur.
Le gouvernement français insiste à plusieurs reprises pour lui remettre la décoration, mais Ventura décline systématiquement. Il juge cette distinction « trop politique, trop symbolique », et surtout, trop éloignée de ce qu’il estime être le vrai mérite. « Je n’ai rien fait pour mériter des rubans », martèle-t-il. Son dernier refus, quelques années avant sa mort, est sans équivoque : « Je ne souhaite pas être décoré pour avoir fait mon travail. »
Ce rejet est le geste le plus éloquent de sa volonté de rester en dehors du système jusqu’au bout. Il ne veut pas être un homme du sérail, un acteur « applaudi » parce qu’il a « courbé l’échine ». Cette posture singulière, résumée par sa célèbre phrase : « Mieux vaut être droit et seul que courber et applaudi », cimente son statut d’icône populaire. Le seul prix qui comptait, disait-il, « ce sont les regards dans la rue ».
Lino Ventura s’est éteint en 1987, en silence, sans testament émotionnel ni mise en scène. Les funérailles se sont déroulées dans la plus stricte intimité, entouré de sa famille et surtout des enfants de Perce-Neige. C’est Odette, son épouse, qui a reçu, à titre posthume, la Légion d’Honneur. Elle l’a acceptée pour la mémoire de ses combats, résumant l’énigme de son mari : « Il n’aurait pas voulu, mais il aurait compris. »
Peut-être Lino Ventura n’a-t-il jamais pardonné aux autres parce qu’il n’a jamais voulu se pardonner à lui-même ses propres compromissions, même les plus petites. Son refus de céder à l’hypocrisie et son choix de l’amertume face à l’injustice font de lui une figure inoubliable, un homme qui a bâti sa légende sur la ligne dure de ses principes.
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