LE JUGEMENT DU TAULIER : Les Cinq Célébrités que Johnny Hallyday ne Supportait Absolument Pas

Article: LE JUGEMENT DU TAULIER : Les Cinq Célébrités que Johnny Hallyday ne Supportait Absolument Pas

Derrière le sourire légendaire, la générosité sans limite et l’image de bête de scène que Johnny Hallyday a cultivée pendant des décennies se cachait un homme d’une intransigeance rare, capable d’une haine aussi profonde que son amour pour le rock’n’roll. Contrairement à la légende du Taulier, grand par la taille et le cœur, mais indulgent, des révélations posthumes issues de son cercle le plus intime viennent de lever le voile sur un pan méconnu de sa personnalité : celui d’un artiste capable d’une rancune éternelle envers cinq célébrités françaises.

Ces témoignages, livrés par ses « anges gardiens » (ses proches collaborateurs et gardes du corps), dépeignent un Johnny moraliste et perfectionniste, dont les conflits n’étaient jamais le fruit d’une simple rivalité, mais d’une profonde indignation morale et professionnelle. Pour lui, ces cinq artistes incarnaient tout ce qu’il détestait dans le showbiz : l’arrogance, la tyrannie, le mépris des équipes et le manque de respect pour le métier. Ces révélations explosives transforment notre perception de ces querelles historiques, révélant la face cachée du roi du rock, où l’indignité artistique était le seul péché impardonnable.

Le Taulier face à ses démons : Une vision sacrée du métier

Si Johnny Hallyday était un homme de passion, il était avant tout un homme de principes inflexibles, surtout quand il s’agissait de l’éthique de travail et du respect d’autrui. Ses proches l’ont révélé : Johnny classait les artistes en deux catégories implacables : les « humains » et les « inhumains ». Être étiqueté « inhumain » signifiait faire preuve d’arrogance envers les équipes, traiter les musiciens comme des pions, ou manifester un mépris public pour ceux qui permettaient le spectacle.

Pour celui qui entretenait des rapports quasi fraternels avec ses musiciens, l’injustice, surtout de la part de ceux qui avaient réussi grâce au travail des autres, était intolérable. Son chauffeur de longue date, Pierre Billon, a raconté les moments de rage explosive en voiture où Johnny fulminait contre un confrère aperçu en train de mal parler à un technicien. Le Taulier, connu pour sa bonté légendaire (pourboires mirobolants, cadeaux spontanés), ne supportait pas le contraste avec l’attitude méprisante de certaines stars. Ses haines n’étaient donc pas guidées par la jalousie, mais par un code moral qu’il vénérait. C’est à l’aune de ce jugement que se sont formées ses cinq rancunes les plus tenaces.

Claude François : La Haine Viscérale contre le « Dictateur à Paillettes »

Le conflit avec Claude François est sans conteste l’inimitié la plus violente et la plus personnelle de la carrière de Johnny Hallyday. Bien au-delà de la simple rivalité pour le trône de la variété française dans les années 70, la haine était viscérale. La raison n’était pas artistique, mais profondément humaine.

Johnny ne supportait pas la manière dont Claude François gérait son personnel. Les récits de son entourage le qualifient de « dictateur à paillettes », un homme tyrannique et inhumain dans sa quête obsessionnelle de perfection, multipliant les humiliations publiques et les crises de nerfs si un pas de danse n’était pas millimétré. Pour Johnny, dont les rapports avec ses équipes étaient basés sur le respect mutuel, c’était la goutte d’eau.

L’altercation la plus célèbre se déroule dans une boîte de nuit parisienne au début des années 70. Face à face, les deux hommes s’affrontent. Johnny lance : « Tu n’es qu’un petit chef qui croit impressionner avec ses paillettes. » La réponse cinglante de Cloclo manque de provoquer une bagarre générale ; les proches du Taulier confirment qu’il a fallu le retenir physiquement. Cette soirée a scellé une guerre froide qui n’a jamais pris fin. Johnny, même après la mort tragique de son rival en 1978, a refusé de participer à tout hommage, considérant que Cloclo représentait l’égoïsme et le mépris de l’autre qu’il exécrait.

Dick Rivers : La Jalousie Féroce du Roi contre le « Faux Rebelle »

Le deuxième conflit majeur de Johnny trouve ses racines dans une jalousie purement professionnelle, celle du roi du rock face à un pionnier qu’il n’arrivait pas à éclipser : Dick Rivers. Les deux hommes se disputaient le titre suprême dès les années 60, mais Johnny méprisait l’approche de Rivers.

Pour le Taulier, l’interprète de Twist à Saint-Tropez n’était qu’un « faux dur qui joue au rebelle », un « has-been qui se prend pour James Dean » avec son style intimiste et rocailleux. Johnny, adepte des shows grandioses, ne supportait pas qu’on puisse comparer la performance de Rivers à la sienne, surtout lorsque la presse osait donner l’avantage à Dick Rivers en termes d’authenticité. Il considérait cela comme une insulte personnelle à son travail.

La rivalité a atteint son paroxysme lors d’un gala de bienfaisance au milieu des années 70. Après une prestation sobre de Rivers, Johnny monte sur scène devant un public médusé et lance une phrase humiliante : « Maintenant, vous allez voir ce que c’est que du vrai rock. » Une humiliation dont Rivers ne s’est jamais remis, et qui, selon les témoins, a eu des conséquences dramatiques sur sa carrière, l’influence de Johnny dans le milieu fermant des portes à son rival. Leur guerre toxique a empoisonné la scène rock hexagonale pendant plus de 50 ans sans jamais connaître de réconciliation.

Antoine : Le Conflit Générationnel et la Rage des « Idées Courtes »

L’arrivée d’Antoine en 1966 fut perçue par Johnny Hallyday comme une véritable déclaration de guerre idéologique et générationnelle. L’affaire a explosé avec la chanson provocatrice Les Élucubrations d’Antoine, dans laquelle il clamait vouloir « mettre Johnny en cage à Medrano ». Pour le Taulier, ce « petit bourgeois parisien » qui se prenait pour un révolutionnaire était l’incarnation de la décadence et de l’irrespect.

La riposte fut immédiate et cinglante avec le missile musical Cheveux longs et idées courtes, qui s’attaquait frontalement à la nouvelle génération. Les deux hommes se sont alors rendus coup pour coup dans les médias, Antoine qualifiant Johnny de « dinosaure du rock » et Johnny répliquant en traitant son rival de « gamin prétentieux ».

Cette guerre obsédait Johnny, qui voyait en Antoine le symbole d’une jeunesse qui voulait tout remettre en question sans respecter ceux qui avaient ouvert la voie. La tension culmine sur le plateau d’une émission de télévision où Johnny exige qu’Antoine passe avant lui, « histoire de nettoyer derrière ». L’ambiance était si électrique que les techniciens ont dû séparer physiquement les deux équipes et leurs entourages. Même des années après, Johnny n’a jamais pardonné cette attaque fondatrice, la considérant comme une remise en cause impardonnable de tout ce qu’il avait bâti.

Michel Sardou : L’Amitié Brûlée par l’Orgueil et l’Humiliation Publique

La rupture entre Johnny et Michel Sardou reste peut-être la plus douloureuse et la plus amère. Ces deux géants, autrefois complices et amis sincères, se sont déchirés de façon spectaculaire, transformant une relation fraternelle en une haine tenace à partir de 2013.

Selon Sardou, la discorde était liée à l’« obsession maladive de domination » de Johnny, qui voulait toujours « pisser plus loin que tout le monde » et ne supportait pas la contradiction, même amicale. De son côté, Johnny, dans son autobiographie posthume, n’y est pas allé de main morte, traitant Sardou de « vieux con ».

Le point de non-retour survient lors d’un gala commun. Johnny aurait fait une remarque déplacée et humiliante sur l’âge de Sardou devant le public. Cette humiliation publique fut impardonnable pour l’interprète de La maladie d’amour. L’entourage de Johnny confiait que cette brouille le rongeait secrètement, car Sardou était l’un des rares qu’il respectait vraiment et l’un des seuls à oser lui tenir tête en privé. Cette fierté mal placée a coûté cher aux deux légendes, qui se sont évités comme la peste jusqu’à la mort du Taulier, sacrifiant leur amitié sur l’autel de deux égos blessés.

Jean-Jacques Goldman : Le Mystère du Silence Brisée par les « Leçons de Morale »

La brouille entre Johnny Hallyday et Jean-Jacques Goldman demeure l’une des énigmes les plus troublantes du showbiz. Après une collaboration artistique exceptionnelle dans les années 90, qui donna naissance à des chefs-d’œuvre marquant la renaissance du Taulier, un silence radio brutal s’installa, durant plus d’une décennie.

Les biographes révèlent que l’animosité venait du « côté donneur de leçon » de Goldman. Johnny trouvait l’approche du compositeur, avec ses textes engagés et sa discrétion médiatique, prétentieuse. Goldman, insistant sur ses grands principes et refusant certains compromis commerciaux jugés normaux par Johnny, a exacerbé les tensions.

L’événement déclencheur exact reste flou, mais les témoignages convergent vers une violente dispute lors d’une session d’enregistrement où Goldman aurait ouvertement critiqué les choix artistiques et le goût musical de Johnny. Pour le Taulier, habitué à être vénéré, cette « leçon de morale » était inadmissible et représentait une remise en question intolérable. Trop fiers, les deux hommes ne se sont jamais réconciliés, privant la chanson française d’autres collaborations historiques, sacrifiées à la guerre froide de leurs égos.

Ces cinq rivalités, nourries par des principes moraux plutôt que par la simple compétition, révèlent la personnalité complexe et passionnée de Johnny Hallyday. Un homme qui pardonnait tout, sauf l’indignité, et qui a construit sa légende autant par ses amitiés incandescentes que par ses haines éternelles.