GUERRE TOTALE À L’ASSEMBLÉE : LE RN ACCUSÉ DE PILLER LES RETRAITES POUR LES BANQUES RÉPOND EN DÉNONÇANT L’« ESCROQUERIE » DE MACRON

Article: GUERRE TOTALE À L’ASSEMBLÉE : LE RN ACCUSÉ DE PILLER LES RETRAITES POUR LES BANQUES RÉPOND EN DÉNONÇANT L’« ESCROQUERIE » DE MACRON

L’Assemblée nationale a été le théâtre d’une confrontation d’une rare violence verbale, un affrontement politique qui, au-delà des joutes oratoires habituelles, a révélé une fracture idéologique profonde et un niveau d’animosité qui fait trembler les fondations de l’hémicycle. Au cœur de cette tension explosive se trouvait l’examen d’une seconde délibération fiscale, un article technique (le 101, deuxième alinéa) qui a servi de détonateur à une guerre totale entre le Rassemblement National (RN) et les groupes de gauche.

Le député RN Jean-Philippe Tanguy, connu pour son style combatif, a d’abord mis le feu aux poudres en dénonçant l’« inacceptable » de cette procédure et en pointant du doigt l’incohérence des groupes de gauche. Ceux-ci, traditionnellement opposés à toute deuxième délibération par principe, étaient en position d’en valider une. La question posée par Tanguy était celle de la morale et de la cohérence : les principes sont-ils défendus uniquement quand ils servent les arrangements politiques ? Cette mise en garde, quasi procédurale, a immédiatement fait monter la pression, préparant le terrain pour la fureur à venir.

L’Accusation Choc : Le RN, Nouveau Parti des Banques ?

La réplique ne s’est pas fait attendre. Reprenant la parole, le camp de gauche a retourné l’accusation de cohérence en un assaut frontal et dévastateur, visant la crédibilité même du Rassemblement National auprès de son électorat populaire.

L’orateur de la gauche a attaqué le RN de front sur le terrain de la finance et de la Sécurité Sociale. Il a accusé le Rassemblement National de s’apprêter à « faire un chèque de 5 milliards d’euros aux très grandes entreprises et en particulier aux banques » directement sur le dos des comptes sociaux. L’argumentaire était simple et terrifiant pour les classes populaires : si 5 milliards d’euros venaient à manquer à la Sécurité Sociale à cause de ce cadeau aux banques, le gouvernement serait contraint de compenser en « doublant les franchises médicales » ou en « baissant les remboursements d’un certain nombre de médicaments, » des mesures qui affecteraient directement les Français les plus modestes.

Mais l’accusation la plus cinglante fut sans doute celle du « holdup » ciblé. S’adressant directement à Jean-Philippe Tanguy, le député de la gauche a fustigé : « votre insistance pour venir donner 1 milliard d’euros aux banques et les prendre à qui ? les prendre aux retraites des artisans, aux retraites des commerçants, aux retraites des indépendants. » Ce n’était plus une querelle de chiffres, mais une dénonciation morale d’un pillage organisé des pensions de ceux qui sont censés être la base électorale et le cœur de l’économie locale.

Poursuivant sa diatribe, le député de la gauche a assené un coup fatal en assimilant le Rassemblement National à ce qu’il a toujours prétendu combattre : « la réalité c’est que l’establishement aujourd’hui que Jean-Marie Le Pen dénonçait, c’est vous. » Il a accusé le RN d’être devenu le « parti des 200 familles, » les héritiers des élites honnies. Pour la gauche, le RN préfère « épargner Auchan pour que les commerçants de nos bourgs et de nos quartiers payent les impôts qu’il ne payent pas. » L’image est forte : le parti serait au service de la grande distribution, des assurances et des banques, tandis que le boulanger, l’artisan et le commerçant de quartier seraient contraints de passer à la caisse. La conclusion était sans appel : « Vous êtes du côté de ceux qui ont le pouvoir parce qu’en réalité vous êtes mis à leur service. »

La Réplique Choc du RN : La “Mascarade” du Social-Macronisme

Face à une attaque d’une telle violence politique et morale, la réplique de Jean-Philippe Tanguy se devait d’être à la hauteur. Elle fut, non moins colérique, mais stratégiquement orientée non plus vers la gauche seule, mais vers ce qu’il a nommé le « social macronisme. »

Le député du RN a d’abord annoncé voter contre cette première partie sur les recettes pour dénoncer la « mascarade qui s’organise devant nos yeux. » Le social macronisme, a-t-il expliqué, repose sur une double « escroquerie » :

L’Escroquerie Numéro 1 : Voler les Classes Moyennes

L’une des premières tromperies du gouvernement, selon Tanguy, est de désigner « la grande finance, les milliardaires comme l’ennemi du peuple français, » pour, au final, s’attaquer aux plus vulnérables. Il a fustigé le fait de « finir par piquer 3 milliards d’euros aux classes moyennes, aux épargnants seulement, » pendant que « les milliardaires évidemment seront exonérés » de cette « immense réconciliation. » Le message est clair : sous prétexte de justice sociale, le gouvernement frappe le portefeuille des Français qui travaillent et épargnent, tout en épargnant les véritables élites. C’est le retournement de l’accusation de la gauche : la spoliation n’est pas l’œuvre du RN, mais celle du gouvernement contre ses propres citoyens.

L’Escroquerie Numéro 2 : La Trahison du Travail et de la Production

La deuxième « escroquerie » dénoncée par Jean-Philippe Tanguy touche au cœur de l’économie et de la production. Il a rappelé que l’Assemblée avait réussi à voter une baisse des impôts sur la production d’un montant de 5 milliards d’euros. Cette mesure, visant à donner de l’oxygène aux entreprises françaises, avait été votée grâce à l’appui du RN. Or, selon lui, le gouvernement a cherché à rétablir ces 5 milliards d’euros de taxes par « la pire des magouilles possibles, » et cela, alors même que la proposition de la baisse initiale venait des rangs de la majorité.

« Comment pouvez-vous avouer votre hypocrisie plus que proposer quelque chose que vous retirez que nous récupérons parce que ça vient du cœur et que vous annulez en deuxième partie, » a lancé Tanguy, dénonçant un procédé qui confine à la « trahison. » C’est, pour lui, la signature du social macronisme : « promettre beaucoup, réaliser jamais et tout trahir avec les socialistes. »

Le Combat pour la Souveraineté Fiscale

Ce débat n’était pas seulement une querelle de chapelles, mais l’illustration d’une lutte acharnée pour la souveraineté fiscale et l’identité politique. La gauche tentait de coller au Rassemblement National l’étiquette du libéralisme financier, l’accusant de se coucher devant les intérêts des banques et de la grande finance au détriment des petites entreprises. C’était un pari pour décrédibiliser le RN auprès de son socle électoral.

De son côté, Jean-Philippe Tanguy a choisi de frapper la majorité et la gauche sur un autre front : celui de l’efficacité et de la loyauté. En dénonçant le social macronisme, il accuse le gouvernement de trahir ses engagements envers la production et de masquer ses ponctions sur les classes moyennes derrière une rhétorique anti-milliardaires. La lutte des classes est bien présente, mais les camps se sont brouillés : qui défend réellement l’artisan ? Qui paie pour les choix budgétaires ?

L’échange, d’une violence rare, a trouvé son épilogue dans une formule de mépris glaciale adressée aux socialistes, sommés de « retourner à la niche. » Ces mots marquent non seulement la fin d’un débat houleux, mais aussi le début d’une nouvelle ère de confrontation politique où les coups sont portés sans retenue. La fiscalité, loin d’être un sujet aride, est devenue l’arme la plus acérée dans le combat pour la crédibilité et l’identité nationale. Les Français, au-delà de l’hémicycle, observent ce spectacle et se demandent à qui, finalement, ils peuvent faire confiance pour défendre leurs retraites, leurs entreprises et leurs épargnes.