« Cynisme Répugnant » : La Colère Noire du Député Tanguy Face à la Ministre Révèle le Sabotage Constitutionnel du Budget

Budget : le Rassemblement national "votera contre", assure le député  Jean-Philippe Tanguy

 

Le Coup de Théâtre Qui Dénonce l’Imposture : Quand l’Assemblée N’est Plus Qu’un Théâtre d’Ombres

 

La scène se déroule au cœur de l’enceinte la plus sacrée de la démocratie française, l’Assemblée nationale, mais l’atmosphère est celle d’un théâtre en pleine déroute. Le député Tanguy a livré un réquisitoire qui restera dans les annales, non seulement par sa véhémence, mais surtout par la gravité des accusations qu’il a balancées à la figure de la Ministre. Ce n’était pas un simple échange politique, mais un recadrage d’anthologie qui a mis en lumière un sentiment de trahison et de cynisme au sommet de l’État. L’enjeu : le budget de la nation, un Projet de Loi de Finances (PLF) que l’exécutif est accusé de vouloir faire passer en bafouant les droits de la représentation nationale.

L’Accusation Suprême : « Une Honte » Qui Bafoue la Constitution

Dès les premières secondes de son intervention, le député Tanguy a donné le ton, celui de l’indignation totale. L’attaque est portée au niveau le plus élevé : celui de l’intégrité républicaine et de la loi fondamentale. « Chers collègues, vous organisez tous collectivement, c’est une honte, pour enfreindre la Constitution française qui est particulièrement grave », a-t-il lancé, ciblant directement la majorité et le gouvernement.

Cette accusation de violation constitutionnelle n’est pas lancée à la légère. Elle prend racine dans le traitement du débat budgétaire, notamment le dépôt d’un nombre pléthorique d’amendements – plus de 3000 – par l’opposition. Le député a souligné, à juste titre, que le groupe qu’il représente, en tant que premier parti d’opposition, est celui qui est naturellement « habilité » à user de son droit d’amendement pour s’opposer fermement à l’orientation budgétaire du gouvernement.

Mais l’obstruction, selon Tanguy, n’est pas du fait de l’opposition, mais bien de la majorité elle-même, qui instrumentalise le temps parlementaire pour paralyser le débat. Le rythme des discussions est d’une lenteur exaspérante, comparé à une vitesse de « 20 à 30 à l’heure maximum ». À ce rythme, l’examen du budget s’éterniserait jusqu’à la mi-décembre, une tactique perçue comme un moyen de noyer le poisson et d’épuiser l’opposition. Face à cette manœuvre dilatoire, le député a dénoncé un « cynisme clairement répugnant » dont la Ministre, selon lui, serait la première interprète.

La Ministre, « Excellente Comédienne » du Filibustering

L’art de la rhétorique parlementaire s’est transformé en un bras de fer personnel, l’orateur fustigeant la Ministre en personne pour son rôle dans cette mascarade. « Je dois dire, madame la Ministre, que vous avez le premier rôle. Vous êtes une excellente comédienne et vraiment je pensais pas que vous aviez ce talent-là », a asséné le député Tanguy, l’ironie cinglante.

L’attaque visait notamment un moment surréaliste du débat, qualifié de « quart d’heure poétique sur le Jura », au cours duquel la Ministre aurait dévié du sujet budgétaire pour s’épancher sur des considérations purement personnelles ou anecdotiques concernant cette région. Le sarcasme est total : Tanguy imagine la Ministre ajouter une phrase sur « le ski de fond » ou « le Comté » juste pour « gagner une minute de plus » de temps de parole.

Cette diversion, ce « bla-bla », est perçue par l’élu comme une perte de temps délibérée, une tentative grossière de faire diversion pendant que les jours s’égrènent et que l’agenda de la majorité est, en réalité, déjà fixé. La Ministre a été accusée d’occuper le temps de l’Assemblée à « nous expliquer tout le code général des impôts de A à Z, le droit des sociétés de A à Z », sous prétexte d’éclairer les députés. Une manœuvre jugée humiliante, car, comme l’a rappelé Tanguy, l’Assemblée n’a pas besoin d’être éclairée sur ce que la plupart des élus « savons tous ».

Le Secret de Matignon : Un Coup de Poignard dans le Dos du Parlement

L’indignation du député a atteint son paroxysme avec la révélation d’une information qui, si elle se confirme, constitue un scandale d’État et une atteinte gravissime à la séparation des pouvoirs. Le député Tanguy a brandi l’information révélée par le média L’Opinion, selon laquelle Matignon aurait décidé que l’Assemblée devrait examiner l’Article 3 du PLF – article portant sur la fameuse « taxe Zucman » – en priorité, dès 9h.

Mais le choc n’est pas tant la décision elle-même que la manière dont elle a été communiquée. Le député Tanguy s’est offusqué : « Moi je voudrais savoir déjà pourquoi est-ce que l’opinion le sait avant cette assemblée. » Matignon aurait non seulement pris une décision sur l’ordre du jour du Parlement, empiétant sur la souveraineté de l’Assemblée, mais aurait en plus choisi de la divulguer en priorité aux médias avant même que les députés et la Ministre eux-mêmes n’en soient officiellement informés.

Cette situation soulève une question fondamentale, celle du lieu réel de l’exercice du pouvoir. Le député a exigé de savoir si le budget était « vraiment comme je l’ai dit, dans un monde parallèle, des couloirs de Matignon, des couloirs de Bercy, ou même des médias peut-être ». Cette fuite, orchestrée ou non, place l’Assemblée nationale dans une position d’infériorité et d’humiliation, réduisant ses travaux à une simple formalité, un simulacre de débat dont l’issue est déjà écrite ailleurs.

La Démocratie en Question : Sommes-Nous Baladés ?

L’amertume est palpable. La question rhétorique finale du député Tanguy est celle que se posent désormais de nombreux observateurs : « J’aimerais savoir si on est baladé en fait, donc si on discute de choses et d’autres… Est-ce qu’on pourrait savoir si oui ou non on discute ce PLF sérieusement ou si on fait comment dire une un congrès du Parti socialiste ? »

Cette interpellation, cinglante et désabusée, traduit l’effondrement de la crédibilité du processus législatif. Être « baladé » signifie être mené en bateau, manipulé, faire des efforts vains pour un résultat déjà décidé. Le parallèle avec un « congrès du Parti socialiste » – référence à une époque révolue ou à des débats internes jugés stériles – est un coup de grâce qui vise à dépolitiser et ridiculiser la gravité de la situation.

Dans cet échange épique, le député Tanguy a dénudé la mécanique du pouvoir : l’exécutif, confronté à l’absence de majorité absolue, choisit de contourner le Parlement non par la force, mais par le cynisme, la diversion et, pire encore, l’externalisation des décisions vers les bureaux ministériels et les rédactions de presse. L’urgence d’une motion de destitution ou d’une démission de l’exécutif devient, pour les forces d’opposition, une nécessité morale et républicaine face à ce que le député a osé nommer : la violation de la Constitution française. Le véritable combat n’est plus sur le budget, mais sur la survie de la souveraineté parlementaire elle-même.