L’Implosion du Système : Quand une Citoyenne Dénonce l’Ère de l’Impunité Politique et Pulvérise l’Héritage Désastreux de la Réforme Vallaud-Belkacem.

Orthographe: Najat Vallaud-Belkacem répond à l'Académie française

La scène, d’une brutalité et d’une franchise rares, est devenue virale. Le cri d’une citoyenne, professeure de surcroît, a résonné comme un coup de semonce au cœur du débat public, balayant d’un revers de main les querelles politiciennes pour pointer la vérité crue : la France coule, et elle coule par la faute d’une classe dirigeante – politique et administrative – déconnectée, inefficace, et surtout, impunie.

Au centre de ce réquisitoire cinglant se trouve un nom symbolique de l’échec de la République : Najat Vallaud-Belkacem et sa réforme du collège de 2016. L’accusation est sans appel : « Vous faites de la merde. Vous devez être payé dans la monnaie de votre pièce. […] La réforme Belkacem de 2016 n’a pas fini de bousiller les gamins. » Ce n’est pas un simple désaccord idéologique, c’est le constat d’une catastrophe sociale et pédagogique qui hypothèque l’avenir d’une génération entière.

Pour l’enseignante, comme pour des millions de Français, le contrat social est rompu. La classe politique prend des décisions aux répercussions sociétales massives – la capacité d’un enfant à apprendre, la qualité des soins, la sécurité – mais n’en subit jamais les conséquences. L’heure n’est plus au débat de salon, mais à l’exigence de comptes.

I. L’École au Tapis : Le Sabotage d’une Génération

« L’école a coulé complet. » Loin d’être une métaphore, cette image choc résume le sentiment de détresse qui s’empare du corps enseignant. Trente ans d’atermoiements, de réformes sans lendemain et de caprices politiques ont transformé ce pilier de la République en une ruine pédagogique.

Le témoignage des professeurs est accablant et d’une simplicité déchirante : des élèves de quatrième qui ne savent pas conjuguer un verbe au présent de l’indicatif ; des élèves de cinquième pour qui l’imparfait est un « terrain incognita ». Le niveau baisse, et l’origine du mal est souvent attribuée à des réformes idéologiques comme celle de 2016.

La réforme Vallaud-Belkacem, officiellement conçue pour lutter contre les inégalités et favoriser la transversalité, a eu l’effet pervers d’un appauvrissement culturel et d’une surcharge de travail pour les professeurs. L’introduction des Enseignements Pratiques Interdisciplinaires (EPI) a complexifié la pédagogie sans la rendre plus efficace, tandis que la suppression des classes bilangues et des options de latin/grec a été vécue comme une régression et un nivellement par le bas, privant les élèves les plus méritants d’une profondeur formatrice essentielle. Malgré l’assouplissement de Jean-Michel Blanquer en 2017, les dégâts structurels demeurent.

À cette érosion du savoir s’ajoute une explosion de la violence. Selon le ministère de l’Éducation nationale, le nombre d’incidents graves signalés dans les établissements scolaires atteint 16 pour 1000 élèves. En se concentrant uniquement sur les collèges et les lycées publics, on arrive à l’effarant chiffre de 71 000 incidents dans l’année. Ces faits ne sont pas anecdotiques ; ils incluent les insultes, menaces, harcèlement, et surtout, les violences physiques contre les personnels éducatifs, qui sont les premières victimes dans près de 60 % des cas. C’est un climat de peur et d’insécurité qui rend toute transmission du savoir quasi-impossible.

II. Le Scandale de l’Impunité : La Loi du « Payez dans la monnaie de votre pièce »

L’indignation de la citoyenne se cristallise autour de l’inégalité fondamentale de la justice française : celle qui protège les puissants et écrase le citoyen ordinaire.

« Nous on fait une bêtise, on a 135 € d’amende. Vous avez fait des bêtises dans tel ou tel domaine, vous le payez. »

Les parlementaires et les ministres bénéficient, en effet, d’un régime juridique protecteur : l’immunité parlementaire (irresponsabilité et inviolabilité) pour les députés et sénateurs, et la Cour de Justice de la République (CJR) pour les ministres. Si ces dispositifs visent à protéger la liberté d’action politique, le problème réside dans l’angle mort de cette protection : la responsabilité civile.

Sur le plan civil, ni les ministres ni les députés n’ont d’immunité, ils peuvent donc être poursuivis. La question que pose la citoyenne est alors existentielle : pourquoi la responsabilité civile du ministre à l’origine d’une réforme désastreuse n’est-elle jamais mise en cause, alors que son action a des répercussions directes et prouvées sur la vie des enfants ? C’est cette impunité de fait, cette déconnexion entre la prise de décision politique et ses conséquences sociétales concrètes, qui est au cœur du rejet populaire.

Najat Vallaud-Belkacem une figure emblématique du champ politique français  | Maroc Hebdo | Maroc Hebdo

Le phénomène s’étend à l’administration, perçue comme un État dans l’État. Les fonctionnaires, qu’ils soient d’État ou territoriaux, bénéficient d’un régime de protection contre le licenciement bien supérieur au secteur privé. Leur statut, fondé sur le principe de la carrière (loi de 1983), garantit la stabilité de l’emploi. Le licenciement n’est possible qu’en cas de faute grave ou d’insuffisance professionnelle avérée après un long processus disciplinaire.

Ce bouclier statutaire, découlant du principe constitutionnel de continuité du service public, crée une structure où l’inertie administrative l’emporte sur la volonté politique. Un ministre peut déclarer une politique, mais l’administration, forte de ses 30 personnes dans les bureaux, a le dernier mot. C’est le paradoxe : sept ministres en trois ans à l’Éducation nationale, chacun arrivant avec sa « petite déco », mais aucun ne s’attaquant aux problèmes de fond, car le véritable pouvoir est ailleurs. L’exemple des « groupes de niveau » de Gabriel Attal, immédiatement déformés en « groupes de besoins » pour des raisons idéologiques par Matignon, illustre parfaitement comment la décision politique est sabotée dans l’exécution.

III. Un Pays à la Dérive : La Crise des Services Publics et de l’Économie

L’effondrement de l’école n’est qu’un symptôme de la déliquescence de l’État-Providence. La promesse républicaine, celle qui fait la « force et l’honneur de la France » — « vous pouvez être riche, vous pouvez être pauvre, vous pouvez rentrer dans n’importe quel hôpital si vous avez un problème et vous serez soigné de la même manière » — est désormais un mythe pulvérisé par les faits.

Les chiffres de l’ADRESSE (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) et de la Cour des comptes sont sans appel. En 2023, la moitié des patients aux urgences y a passé plus de trois heures, signe d’un engorgement et d’une hétérogénéité des prises en charge. Surtout, la dispersion géographique des capacités en soins critiques est un démenti formel à l’égalité de traitement : la densité moyenne de lits de réanimation oscille de 5,3 pour 100 000 habitants en Pays de la Loire/Bretagne à 9,4-10 en Île-de-France/La Réunion. Un même patient n’a pas la même chance d’accéder à un lit selon son lieu de résidence, prouvant que l’on ne « soigne pas partout de la même manière ».

Parallèlement, le moteur de l’économie s’étouffe. En 2024, la France a enregistré 61 200 défaillances d’entreprise (liquidation, redressement, sauvegarde) – un bond de 34 % par rapport à 2023 et le plus haut niveau depuis 2016. Cette saignée touche massivement les très petites entreprises (moins de 10 salariés, plus de 90 % des cas), avec des secteurs comme la restauration (+44 % de faillite), le commerce de détail (+32 %) et le BTP (+27 %) qui sont en état d’urgence. Fin des aides post-Covid, hausse des taux d’intérêt, augmentation des coûts de l’énergie : les entrepreneurs sont en train de « crever de faim ».

IV. Le Diktat Européen et la Crise de Confiance

L’exaspération populaire n’est pas seulement dirigée contre Paris, mais aussi contre Bruxelles. L’Union européenne, par le biais de l’OCDE, impose des « compétences bruxelloises » qui empiètent sur la souveraineté nationale, notamment dans le domaine de l’éducation. L’éducation est constitutionnellement une compétence souveraine exclusive des États membres. Pourtant, nos enfants sont « découpés comme des saucissons » avec un système de compétences « illisible et débile », contournant le pouvoir normatif du Parlement français. Le même phénomène est dénoncé dans le domaine de la protection animale avec l’imposition de « listes positives » d’animaux.

Face à ce désastre généralisé, le peuple a décroché. Selon Les Échos, 83 % des Français estiment que les responsables politiques ne se préoccupent pas des gens comme eux. 82 % ont une mauvaise opinion des partis, et la séquence politique actuelle est perçue comme un « spectacle navrant ». L’abstention, avec 48 % des électeurs qui se sont abstenus aux élections européennes de 2024, n’est pas de l’apathie, mais le signe d’un rejet massif des institutions.

La conclusion de cette intervention citoyenne est un appel vibrant à un sursaut national. Il faut un dirigeant qui arrive avec une vision claire – pour les profs, pour l’hôpital, pour la police – et non plus des « querelles de chiffonniers ». Le personnel politique doit sortir de son « petit monde », se « reconnecter » à la réalité et cesser d’ignorer les propositions des Français de terrain. L’heure n’est plus à la passivité. L’heure est aux actes, car la France qui travaille est à bout.