Les Coulisses de l’Axe Rome-Budapest : L’alliance stratégique entre Orbán et Meloni menace de paralyser la stratégie de l’UE sur l’Ukraine et les sanctions

Three years of Meloni: Assessing the track record of Italy's far-right  leader

L’Alliance Secrète Orbán-Meloni : Les Coulisses d’un Blocus Stratégique Contre Bruxelles

 

Une manœuvre diplomatique orchestrée par le Premier ministre hongrois Viktor Orbán à Rome fin octobre 2025 a mis en lumière l’émergence d’un puissant « axe de scepticisme » au sein de l’Union Européenne. Après une audience privée avec le Pape Léon XIV au Vatican, Orbán s’est entretenu avec son homologue italienne, Giorgia Meloni, dans ce qui apparaît comme une tentative de construire un bloc d’États cherchant à infléchir la politique de l’UE, notamment sur l’Ukraine et le régime de sanctions contre la Russie.

 

L’Agenda Explosif : Sanctions, Trump et Scepticisme Ukrainien

 

L’agenda des discussions à Rome couvrait les points de friction majeurs en Europe : la guerre en Ukraine, la situation au Moyen-Orient, la migration et la compétitivité européenne. Cependant, les déclarations publiques d’Orbán aux médias italiens ont clairement établi la portée de son offensive :

L’UE hors-jeu : Orbán a affirmé que l’Union Européenne était « tombée hors du jeu » dans le processus de paix ukrainien.
Plaidoyer pour la levée des sanctions : Le dirigeant hongrois a annoncé son intention de discuter avec Donald Trump – alors potentiel futur président des États-Unis – de la levée des sanctions imposées à la Russie, en particulier sur le pétrole et le gaz. Cette démarche est motivée par les coûts énergétiques élevés et la dépendance structurelle de l’économie hongroise aux hydrocarbures russes.

Ces déclarations, combinées à la rencontre avec Meloni, signalent une volonté de déplacer le vecteur de décision hors des formats communautaires de Bruxelles, privilégiant les solutions négociées bilatéralement ou sous forte influence des capitales nationales.

 

Le But Stratégique : Créer un « Courant Alternatif » dans l’UE

 

L’objectif principal du rapprochement italo-hongrois est de forger un « bloc sceptique » à Bruxelles quant à la poursuite du soutien à l’Ukraine. L’alliance permet aux deux leaders de s’accorder sur un langage synchronisé autour de thèmes clés :

    Sécurité des frontières et migration : Un pilier fondamental pour Meloni et Orbán, qui souhaitent renforcer les contrôles nationaux et rejeter les mécanismes de répartition imposés par l’UE.
    Compétitivité industrielle : Une préoccupation majeure pour l’Italie, qui pourrait trouver des synergies avec la Hongrie.
    Critique des sanctions : L’Italie et la Hongrie se positionnent comme un « courant alternatif » au sein de l’UE, critique envers les sanctions, favorable aux discussions avec la Russie et réticent à élargir les engagements envers Kiev.

Cette alliance confère aux deux dirigeants une légitimité mutuelle en tant que représentants d’une mouvance interne à l’UE contestant la ligne majoritaire.

Thủ tướng Viktor Orban: 'Người Hungary không muốn đổ máu vì Ukraine' | Báo  điện tử Tiền Phong

Les Mécanismes de Puissance : Bloquer et Légaliser l’Opposition

 

Le potentiel de cette coalition n’est pas seulement idéologique, il est mécanique, tirant parti de l’architecture institutionnelle de l’UE :

Coordination des votes : La Hongrie et l’Italie peuvent coordonner leurs votes au Conseil de l’UE. Partout où la règle de l’unanimité s’applique (notamment pour les questions de sanctions, de financement du soutien ou d’adhésion), cette coordination permet de ralentir, modifier, voire bloquer efficacement les initiatives de l’Union.
L’effet de levier diplomatique : En construisant un réseau d’alliances ad hoc avec d’autres capitales, l’axe Rome-Budapest augmente sa capacité à influencer les compromis et à imposer un levier de négociation face aux institutions de l’UE ou aux partenaires transatlantiques.
Le symbole du Vatican : La rencontre avec le Pape Léon XIV ajoute un élément symbolique crucial, accentuant le rôle de la Hongrie et de l’Italie comme porte-parole d’une culture de paix et de la primauté du dialogue sur l’escalade. Elle confère une impression de plus grande autorité aux relations bilatérales et aux capitales nationales, éclipsant les procédures bruxelloises.

L’objectif final de cet alignement n’est pas de quitter formellement l’Union, mais de la façonner de l’intérieur, en remettant en question l’unanimité en faveur de la centralisation et en exigeant que les préoccupations nationales (coûts énergétiques, compétitivité) priment sur les engagements communautaires.