Il y a un peu plus d’un an, le 7 août 2024, le jeune Medhi Narjissi disparaissait en mer, emporté par une vague, sur une plage d’Afrique du Sud réputée dangereuse. Depuis, une enquête a été ouverte, et des membres de l’encadrement de ces jeunes rugbymen, qui participaient à un stage, ont été mis en examen. Mais cette affaire connaît un bouleversement, alors que de nouveaux éléments importants ont été versés dans le dossier.

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C’était il y a un peu plus d’un an, non loin du cap de Bonne-Espérance, en Afrique du Sud. Le 7 août 2024, le rugbyman français Medhi Narjissi, âgé de 17 ans, disparaissait en mer, emporté par une vague, lors d’une séance de récupération avec ses coéquipiers des U18, en marge d’un stage. Deux membres de l’encadrement des adolescents, l’ancien manager et le préparateur physique ont été mis en examen par la justice, en France, pour homicide involontaire, détaillait l’AFP, le 7 août 2025. Au mois de septembre 2024, un rapport interne de la Fédération française de rugby avait mis en cause l’encadrement, estimant notamment que “la décision d’organiser une séance de récupération dans l’eau sur la plage de Dias Beach a été prise sans considérer la dangerosité du site”, poursuivait l’agence. Par ailleurs, selon une enquête administrative de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche, la séance a été mise en place “dans une forme d’improvisation qui rend possible le drame”. Mais cette affaire connaît un bouleversement, en raison de nouveaux éléments.

Selon Sud Ouest, une touriste française aurait mis en garde les encadrants de ces jeunes rugbymen de la dangerosité de cette plage. “Cette dame a rédigé un témoignage recueilli par les autorités sud-africaines et qui a été transmis à la justice française, indique ce mardi 12 août 2025 au quotidien régional Édouard Martial, l’avocat des parents de Mehdi, Valérie et Jalil Narjissi. Elle précise que, connaissant parfaitement les lieux et voyant qu’il s’agissait d’adolescents, elle a interpellé les encadrants en leur disant qu’ils ne pouvaient pas mettre les enfants à l’eau à cet endroit.” Cette Française leur aurait indiqué qu’il s’agit d’un “endroit dangereux”“Mais ces personnes là lui ont répondu ‘Ne vous inquiétez pas, on sait ce qu’on fait’, poursuit le conseil des parents du jeune défunt. Les encadrants ne peuvent pas dire qu’ils n’ont pas été prévenus et qu’ils n’ont pas vu le panneau de prévention qui est immense.” Selon Édouard Martial, “le logo Interdiction de nager est très clair”. “Il faut être aveugle pour ne pas le voir, poursuit l’avocat, dans Sud OuestEt c’est écrit ‘Attention, courants d’arrachement, nager est dangereux’”.

© BestImage, Thierry Breton/PsnewZ/Bestimage

Une personne aurait pris des photos
Dans le dossier, se trouvent d’autres éléments particulièrement importants, pour les parents de Medhi Narjissi et son avocat, qui pourraient avoir du poids dans les investigations qui sont en cours. “Il y a une personne qui les interpelle face à ce panneau, et qui prend des photos, poursuit Édouard Martial dans Sud OuestCes preuves photographiques nous ont été transmises. Et ils disent qu’ils n’ont rien vu. C’est mentir sur le drame qui s’est passé. Ce témoignage est une pièce très importante pour la juge d’instruction.”

Le 1er août 2025, L’Équipe avait publié les témoignages d’anciens coéquipiers de Medhi Narjissi, qui ont raconté aux enquêteurs ce qu’il s’est passé, le 7 août 2024, sur la plage de Dias Beach. “On pensait qu’il faisait une petite blague, a notamment expliqué l’un des adolescents, rapportait le journal sportif. Connaissant Medhi, il aimait bien faire des choses drôles (…) Les adultes ne savaient pas quoi faire.” Oscar, l’un de ses camarades, s’est jeté à l’eau, pour tenter de sauver Medhi Narjissi. “J’arrive à sa hauteur, a raconté le courageux jeune homme. Medhi est en train de crier ‘Au secours’. II demande de l’aide. J’arrive à le récupérer, je le mets sur mon dos et je nage vers le bord (…) Nous avons pris la vague de plein fouet. Medhi m’a lâché. J’ai été emporté un peu n’importe comment. Il m’a semblé être resté sous l’eau une vingtaine de secondes avant que je réussisse à remonter à la surface. Je me suis retourné, j’ai regardé partout, je ne voyais plus Medhi.” Le 7 août 2025, un an après le drame, une cérémonie s’est tenue, sur cette plage. Jalil Narjissi, son père, y a posé une plaque commémorative.