Il sort de prison après 20 ans et découvre que sa femme s’est remariée avec son frère cadet.

Il sort de prison après 20 ans et découvre que sa femme s’est remariée avec son frère cadet. Lucien, un homme fort, un dur à cuir de 25 ans à l’époque, marié à Céina, une beauté fatale qui fait tourner les têtes. Lucien est le pilier de la famille. Il travaille dur comme pêcheur en haute mer, ramène l’argent, construit une maison en dur avec vue sur l’océan.

Céina, 22 ans, est folle de lui. Ils ont une petite fille, Immanie, âgée de 2 ans, qui court partout avec ses boucles folles. Fabian, le frère cadet de Lucien 20 ans, est le fénéant de la fraterie, toujours traîné, à rêver de fortune facile. Sans lever le petit doigt. La mère, Zellie, 50 ans, adore ses deux fils, mais c’est Lucien qui paye les factures, qui veille sur tout le monde.

Un soir, tout bascule. Lucien est accusé d’un vol qu’il n’a pas commis. Un bateau de pêche coulé, des marchandises disparues. C’est un coup monté par des rivaux jaloux, mais la police ne cherche pas plus loin. Lucien clame son innocence. Céina pleure à l’audience. Fabian baisse les yeux sans rien dire. Verdict 20 ans de prison.

 Lucien parle les chaînes au pied, le cœur brisé en jurant à Céina : “Attends-moi, mon amour, je reviendrai pour toi.” Et Immanie, ne m’oublie pas. Céina répond en larme. Jamais Lucien, tu es mon seul homme. Fabian à côté murmure : “Frangin, je veillerai sur elle.” Et Zée sanglotte : “Mon fils, que Dieu te protège.” Les années passent comme des vagues qui cognent le rivage.

 20 ans de ferraill, de bagarres en cellules, de nuit à rêver de Céina et Imani. Lucien, maintenant 45 ans, les muscles encore durs mais le regard usé sort enfin de la prison. Le soleil qui tape fort sur sa peau tanée. Il marche direct vers la maison en dur qu’il a bâti vu sur l’océan le cœur qui bat la chamade.

 Celina Imani, papa revient. Qu’il se dit en serrant les points. Il arrive au village. Les gens le regardent bizarre, murmurent dans son dos. Il pousse la porte de la maison et là booum ! Celina, encore plus belle qu’avant, 42 ans, en robe moulante, rit aux éclats dans les bras d’un homme. Et cet homme, c’est Fabian, son frère Cadet, maintenant 40 ans, bedonnant mais habillé chic avec une montre en or au poignet.

 Imani, sa fille, 22 ans maintenant, une vraie beauté comme sa mère, est assise à table, appelle Fabian papa en rigolant. Lucien reste figé sur le seuil, la gorge serrée. Qu’est-ce que Celina ? Fabian, c’est quoi ce bordel ? Céina sursaute, palie comme un fantôme, lâche Fabian. Lucien, toi, tu es sorti ? Mais comment ? Fabian s’assit lentement, un sourire en coin, pas du tout gêné.

Franin, ça fait un bail. Viens, entre, on va causer. Lucien entre, les veines qui gonflent. Causer, ma femme dans tes bras, ma fille qui t’appelle papa. Expliquez-moi, Céina baisse les yeux, tremble. Lucien, écoute, ça fait 20 ans, j’ai attendu au début les lettres, les visites, mais l’argent manquait. La maison tombait en ruine.

Imani grandissait sans père. Fabian, il est venu aider. Il a repris la pêche, réparer tout. On on s’est rapproché. Fabian Rican pose une main sur l’épaule de Céina. Ouais, Franin, tu étais dedans, moi dehors. Faut bien que quelqu’un prenne la relève. Céina est ma femme maintenant légal à l’église et tout. Imani, c’est comme ma fille.

 Et toi, tu as pourri vingt ans pour rien ? Immanie regarde Lucien, curieuse mais distante. Tu es qui toi, oncle Lucien ? Maman m’a parlé de toi, le prisonnier. Lucien explose, attrape Fabian par le col. Traître, tu as juré de veiller sur elle, pas de me les voler. Céina, tu as oublié mes mots ? Jamais, Lucien, tu es mon seul homme. Céina pleure.

 J’étais seul, Lucien. Fabian m’a donné une vie, de l’argent, la sécurité. Toi, tu étais un fantôme. Zell arrive à ce moment. La mère, sox ans maintenant, boîant avec une canne. Elle voit la scène, ouvre grand les yeux. Lucien, mon fils, Dieu soit loué. Elle court l’embrassé, mais Lucien la repousse doucement, les larmes aux yeux.

 Maman, tu étais au courant ? Tu as laissé ça arriver ? Zélye soupire, coupable. Fabian a tout géré, mon grand. Céina pleurait tous les soirs au début, mais la vie continue. Fabian est devenu l’homme de la maison. Fabian pousse Lucien dehors. Tu as rien ici Franin ? La maison c’est à moi maintenant. J’ai payé les dettes tout légal.

 Pars où j’appelle les flics, ils te connaissent bien. Lucien sort, le cœur en miette, marche sur la plage, l’océan qui rugit comme sa rage. Mais dans sa tête, une idée noire germe. Ils vont payer tous. Le soir tombe. Lucien revient en douce, cache un couteau dans sa poche. Il entre par derrière, entend Celina et Fabian au lit. Kirit.

 Mon amour enfin débarrassé de ce fantôme, dit Fabian. Lucien serre les dents, pousse la porte de la chambre. Lucien pousse la porte de la chambre d’un coup d’épaule. Le bois craque comme un os qui se brise. La lune pleine et blanche entre par la fenêtre ouverte et éclaire le lit. Céina nu, les cheveux en bataille, Fabian sur elle, la bouche collée à son cou. Il sursaute.

Céina pousse un cri aigu. Fabian roule sur le côté et attrape la lampe de chevet comme une arme. “Lucien, tu es fou !” ur hurle Fabian. La voix qui tremble malgré le ton bravache. Lucien avance, le couteau à la main, la lame lu comme un éclat d’océan. Fou moi 20 ans à bouffer la merde des autres, à compter les jours sur les murs pendant que toi tu baisais ma femme dans mon lit.

 Céina se couvre avec le drap, les yeux exorbités. Arrête Lucien, pose ça. On peut parler. Parler ? Lucien rit, un rire sec cassé. J’ai parlé vingt ans dans le vide. J’ai crié ton nom Cina chaque nuit. Tu as entendu ? Non. Tu as préféré les bras de ce rat ? Fabian se redresse. Torse bombé mais ses jambes tremblent.

 Franin, écoute, c’était pas prévu. Céina était seule. Imani pleurait famine. J’ai pris la barque, j’ai pêché, j’ai vendu, j’ai payé. Toi, tu étais absent. Lucien fait un pas. La pointe du couteau frôle le ventre de Fabian. Absent. J’étais enchaîné. Et toi, tu as profité ? Tu as même mis ta graine dans ma femme. Céina hurle.

 Non, Immanie est ta fille, Lucien, la seule. Fabian et moi, on n’a pas eu d’enfant. Fabian Rican nerveux. Ouais, stérile le cadet. Ironique hein ? Mais j’ai élevé la tienne comme la mienne. Lucien tourne la tête vers Céina. Vrai ? Imanie est clean. Céina hoche la tête, larmes aux yeux. juré sur la Vierge. Fabian voulait un fils. On a essayé rien.

 Imani, c’est tout ce qu’on a. Un silence lourd tombe seul le bruit des vagues au loin. Lucien baisse légèrement le couteau mais ses yeux restent froids. Alors pourquoi elle m’appelle oncle ? Pourquoi elle me regarde comme un étranger ? Fabian profite, tente de se lever. Parce que tu étais un fantôme, Lucien. On a dit à Immanie que son papa était mort en mer.

Plus simple. Lucien explose, balance un coup de point qui explose la pommette de Fabian. Du sang gicle, Fabian tombe à genou. Céina crie, se jette sur Lucien, griffe au visage. Arrête, tu vas tout détruire. Lucien la repousse, elle tombe sur le lit. Détruire, c’est déjà fait. Ma vie, ma famille, ma maison.

 Tout à toi, Fabian. Fabian, bouche en sang, rampe vers la table de nuit, ouvre le tiroir dedans, un revolver. Il le sort tremblant. Recule, Lucien où je tire. Lucien sourit noir. Vas-y, tue-moi comme tu as tué mon âme. Céina se met entre eux, bras écartés. Non, Fabian, pose ça. Lucien, écoute-moi. Elle respire fort, voie brisée. J’ai attendu cinq ans.

 Les lettres ont arrêté de venir. La prison disait que tu avais une autre femme là-bas, une gardienne, des rumeurs. J’ai cru que tu avais tourné la page. Fabian était là tous les jours. Il a payé l’école d’Iman, les médicaments de Zélie. Il il m’a sauvé. Lucien fronce les sourcils. Une gardienne, mensonge. J’ai jamais touché personne.

 Qui t’a dit ça ? Fabian. Revolver baissé, Rican. Moi, j’ai payé un maton pour écrire des lettres bidons. Lucien a une nouvelle vie facile. Céina Pal se tourne vers Fabian. Quoi ? Tu tu m’as menti ? Fabian hausse les épaules. Fallait bien. Tu étais encore accro à lui. J’ai accéléré les choses. Céina gifla Fabian fort.

 Le bruit claque. Espèce de salot. Tout ce temps tu m’as manipulé. Lucien avance, couteau levé. Tu as volé ma vie, Fabienne. Pas juste ma femme, ma fille, ma mère, ma dignité. Fabien lève le revolver, doigt sur la gâchette. Un pas de plus et je te descends. Soudain, la porte s’ouvre violemment. Immanie entre en chemise de nuit, yeux écarquillé.

Maman, papa, j’ai entendu du bruit. Elle voit le couteau, le revolver, le sang. Oncle Lucien. Lucien se fige. Imanie. Sa fille grande, belle, les mêmes boucles folle. Elle le regarde terrifiée. Imani, c’est moi, ton vrai père. Immanie recule. Non, maman m’a dit que papa était Fabian, que l’autre était mort.

 Celina court vers elle, la prend dans ses bras. Ma chérie, écoute. Mais Imani se dégage, fixe Lucien. Tu as un couteau. Tu es venu tuer papa ? Lucien baisse l’arme lentement. Non, je suis venu reprendre ce qui est à moi. Fabian profite, lève le revolver, pang ! Le coup part. La balle frôle l’épaule de Lucien du sang gicle. Lucien rugit, charge.

 Il plaque Fabian au sol, couteau sous la gorge. Celina hurle : “Arrêtez ! Imani, va chercher Zélie ! Immanie court dehors, pied nu sur le sable. Lucien appuie la lame, une goutte de sang perle sur le coup de Fabian. Dis-le, dis que tu as tout manigancé. Fabian voit R. Oui, j’ai tout manigancé. Le vol, le bateau coulé, c’était moi avec les rivaux.

 J’ai payé pour te faire tomber. Je voulais Celina, la maison, tout. Céina s’effondre en larme. Mon dieu ! Fabian, pourquoi ? Fabian rit hystérique. Parce que tu étais le préféré. Toujours maman. Toi, les filles, moi j’étais le raté. Alors, j’ai pris ta place. Zell arrive boîant, imani derrière elle. Elle voit la scène, pousse un cri.

 Mes fils, arrêtez. Lucien regarde sa mère, les yeux pleins de larmes. Maman, il a détruit ma vie. Zélye s’approche, pose une main sur l’épaule de Lucien. Mon grand, la vengeance te mangera. Laisse la justice. Lucien tremble, la lame toujours sur la gorge de Fabian. Céina s’avance doucement. Lucien, regarde Imanie.

 Ta fille, elle a besoin d’un père vivant, pas d’un meurtrier. Immanie voit petite. Papa, s’il te plaît. Lucien ferme les yeux. Des images. Immanie bébé, Celina qui rit, la maison en construction. Il lâche le couteau. Fabian respire soulagé. Mais soudain, Fabian attrape le revolver tombé, le pointe sur Lucien. Tu es faible, frangin comme toujours. Pang. Un deuxième coup.

Mais cette fois, c’est Zélie qui s’est jeté devant. La balle la touche en pleine poitrine. Elle s’effondre lentement, un sourire triste. Mais fils, Lucien hurle, attrape Fabian, le désarme, le rou de coup. Celina et Immanie crient. Fabian visage en sang, ne bouge plus. Zell au sol murmure : “Lucien, pardonne ! Vi pour Imanie !” Ses yeux se ferment.

 Silence, seul l’océan. Lucien, couvert de sang, se relève. Célina pleure sur le corps de Zélie. Imanie, tremblante, s’approche de Lucien. Papa ! Il la prend dans ses bras pour la première fois en vingt ans. Elle sent l’odeur de la mer, de la prison, de la douleur. Elle pleure. Les sirènes de police au loin. Les voisins ont appelé.

Lucien regarde la maison, l’océan. Fabian inconscient, Célina brisée, Immanie dans ses bras. Il murmure, c’est pas fini. Les sirènes hurlent, rouges et bleus qui déchirent la nuit comme des lames. Deux quatre par quatre de police freinent dans le sable, phars aveuglants. Quatre agents sautent, armes pointées. Lâchez tout à terre.

 Lucien tient toujours Immanie contre lui. La petite tremble comme une feuille. Céina est agenouillée près de Zée. La main sur la blessure, le sang coule entre ses doigts. Fabian à moitié assommé, gémis au sol. Un sergent gros moustache épaisse s’avance. Lucien me voula. C’est toi ? On t’a relâché hier et déjà un mort. Lucien lève les mains lentement.

Imani collé à sa jambe. C’est pas moi, c’est lui. Il désigne Fabian d’un coup de menton. L’agent regarde Fabian, reconnaît le visage. Fabian me voula. Et la vieille, c’est votre mère ? Celina hurle, voie cassée. Aidez là, elle respire encore. Un ambulancier arrive en courant, sac rouge, pose un genou.

 Il ouvre la chemise de Zellie, applique un pansement compressif. Poule faible, faut l’hôpital. Vite ! Les flics menotent Fabian qui revient à lui grogne. C’est Lucien, il m’a attaqué. Lucien menoté à son tour. Rican, tu as tiré sur ta propre mère, salot. Le sergent fronce les sourcils, regarde le revolver par terre, l’étuie vide de Fabian.

 On verra ça au poste. Tout le monde embarque. Il pousse Lucien dans une voiture. Imani court derrière. Papa, laissez-le. Céina attrape sa fille, la serre fort. Chu ma puce. On suit à l’hôpital. Chaos. Zellie en salle d’hop, les néons blancs, l’odeur de désinfectant. Céina et Imani attendent dans le couloir assises sur des chaises en plastique.

 Lucien et Fabian, chacun dans une salle d’interrogatoire séparé au poste central. Salin Lucien. Le sergent tape du point sur la table. Parlevoula, tu es sorti hier, tu as déjà du sang sur les mains. Lucien calme, regard dur. Écoutez-moi bien. Fabian a tout manigancé, le vol de bateau il y a 20 ans.

 Il a payé les rivaux pour me faire tomber. Il a écrit de fausses lettres comme quoi j’avais une femme en prison. Il a volé ma vie. Ce soir, il a tiré sur maman. Le sergent note. Sceptique. Preuve. Lucien sourit froid. Demandz à Celina, à Imanie et fouiller la maison. Dans le grenier, il y a une boîte en fer. Dedans, les lettres bidon, les reçus des pots de vin.

 J’ai tout gardé dans ma tête. Salle 2. Fabian. Fabian, pensement sur le visage, ment comme il respire. Lucien est revenu fou. Il a débarqué avec un couteau. J’ai défendu ma famille. La vieille s’est mise devant. Accident. Un jeune agent entre, chuchote à l’oreille du sergent. On a fouillé. Boîte en fer trouvée. Lettre manuscrite signature falsifiée reçue bancaire au nom de Fabian datée 2005.

Le sergent Pie regarde Fabian. Tu es fini me voula. Retour hôpital. Le chirurgien sort. Blues tachée. Zell me voula. La balle a touché le poumon. On a stabilisé mais coma 50 % de chance. Céina s’effondre en larme. Immanie la serre. Mamie va guérir maman, elle est forte. Lucien arrive escorté par un agent, menotes enlevées.

 Le sergent derrière, tu es libre pour l’instant, on a assez sur ton frère. Lucien s’approche de Céina. Elle lève les yeux rouges, bouffi. Lucien, je suis désolé, j’ai cru les lettres. J’ai cru que tu avais tourné la page. Il s’assoit, prend sa main. J’ai jamais tourné la page. J’ai écrit 200 lettres. Aucune n’est arrivée. Fabian les interceptait.

Immanie regarde son père curieuse. Tu es vraiment mon papa ? Lucien hoche la tête voix douce. Oui, regarde. Il sort de sa poche une vieille photo froissée. Lui, Celina, Immanie, bébé sur la plage. Je l’ai gardé vingt ans. Immanie prend la photo, larmes aux yeux. Je je me souviens pas mais je veux apprendre. Cé murmure.

 Et nous ? Lucien sert sa main. On recommence. Pas comme avant, mieux. Mais dans le couloir, un avocat en costard arrive, l’air grave. Monsieur Lucien me voula. Succession urgente. Votre mère avant l’opération a signé un nouveau testament. Tout le monde se fige. L’avocat ouvre une enveloppe. Tout revient à Immanie, à sa majorité. maison, compte, bateau.

 Mais il y a une clause. Si Fabian est condamné, il est déshérité à vie. Et il y a une lettre pour toi, Lucien. Il tend une enveloppe Johnny écrite de la main de Zélie. Lucien l’ouvre, lit à voix haute. Mon Lucien, si tu lis ça, c’est que la vérité éclate. J’ai su pour Fabian il y a 10 ans une lettre anonyme. J’ai gardé le silence pour protéger Imani.

 Mais maintenant, vis, pardonne et prends soin de ma petite fille. Je t’aime maman. Silence. Céina pleure. Immanie serre la lettre contre son cœur. Soudain, une infirmière à court. Zell, elle reprend connaissance. Ils courent tous en réanimation. Zell, tube partout, ouvre un œil, voix faible. Lucien, Imani. Lucien prend sa main. Maman ! Zélie sourit à peine. Fabian.

 En prison. Lucien hoche la tête. Elle ferme les yeux. Je peux partir tranquille. Bip. Le moniteur s’affole. Ligne plate. Les médecins arrivve. Défibrillateur. Choc. Rien. Zellie est partie. Céina hurle. Immanie s’accroche à Lucien. Il reste droit mais une larme coule. Dehors. L’aube se lève sur l’océan rouge comme le sang.

 Fabian en cellule apprend la mort de sa mère. Il hurle, frappe les murs. Non maman. Le procès arrive vite, preuves accablantes. Fabian prend perpétuité. Il pleure en salle, crie : “Frangin, pardon !” Lucien ne regarde même pas. La maison revient à Imani. Céina et Lucien s’installent dans une petite case près de la plage, recommence simple.

 Lucien reprend la pêche. Imani va à l’université, rêve de devenir avocate. Un soir, sur la plage, Lucien, Celina, Immanie regardent le coucher de soleil. Imani : “Papa, tu me racontes encore la prison ?” Lucien rit : “Non, je te raconte la mère, comment on va rebâtir ?” Celina pose sa tête sur son épaule.

 On a tout perdu et tout gagné. Mais au loin, un bateau approche. Un homme à bord, silhouette familière. Il accoste descend. C’est un ancien codétenu de Lucien. Grand balafré. Il s’approche, un sac à la main. Lucien, tu as oublié un truc en tôle. Il ouvre le sac dedans. Une pile de lettres. Deux lettres jamais envoyé. Adressé à Celina.

Lucien prend la première, la déplie. Celina, mon amour, jour 1, je t’aime, attends-moi. Céina lit, pleure. Imani aussi. L’homme sourit. J’ai gardé ça qu maton corrompu me les donnait. Je savais qu’un jour Lucien le sert dans ses bras. Frère, la nuit tombe. Il brûle les lettres sur la plage une à une. Les flammes montent, emporte la douleur.

Immanie murmure, c’est fini. Lucien regarde l’océan. Non, c’est le début. Les flammes crépitent sur la plage. Chaque lettre qui brûle emporte un morceau de souffrance. Céina, Lucien, Imani et même le vieux codétenu qu’on appelle désormais tonton Balafrayé regarde les cendres volé comme des lucioles noires dans la nuit.

 Céina chuchote 20 ans de mot, perdu. Lucien sert sa main. Non, retrouver. Imani, les yeux brillants, ramasse une bresse tiède. On enterre le passé ici. Lucien hoche la tête. Oui. Et on plante quelque chose de neuf. Le lendemain matin, levé de soleil doré, Lucien est déjà sur le ponton, il a racheté une vieille barque avec l’argent de la succession.

 Pas grande mais solide. Imani arrive en courant, sac à dos, livre d’université. Celina suit avec un panier de beignet encore chaud. Papa, tu pars pêcher ? Oui. Et toi, tu viens. Première leçon, la mère ne mange jamais. Immanie monte à bord, excitée. Celina reste sur le ponton, agite la main. ramener du poisson pour le dîner.

La barque s’éloigne. Lucien montre à Imani comment lancer le filet, comment lire les vagues. Elle rit, clabousse, tombe à l’eau. Il plonge, la rattrape. Premier vrai câlin perfil depuis 20 ans. De retour à midi, panier plein. Celina a préparé la table dehors sous le manguier. Tonton Balafé est là, il a trouvé du boulot au marché.

 Il lève une bière. À la famille, il trinque avec du jus de bissap. L’après-midi, Imanie va à la fac. Céina et Lucien restent seul. Elle pose sa tête sur son épaule et nous deux. Lucien l’embrasse doucement. On prend notre temps. Pas de promesses folles, juste des jours vrais. Elle sourit. J’ai gardé ta bague dans la boîte à bijoux.

 Il la sort, la passe à son doigt. Elle va bien. Soirée. La maison endure désormais à Immanie est louée à une famille de pêcheurs. Lucien et Céina vivent dans la petite case rénovée. Mur blanc, toit en tôle, vu sur mer, simple, propre. Imani rentre tard, un diplôme en poche. J’ai eu ma bourse droit. Lucien la soulève, la fait tourner.

 Ma fille avocate, Fabian va trembler dans sa cellule. Elle rit. Je vais plaider pour les innocents comme toi. Un an plus tard, cérémonie au cimetière, tombe de zé propre, fleur fraîche. Toute la famille est là, même tonton Balafré en costume. Imani, maintenant 23 ans, pose une plaque. Zéie me voula. Mère, grand-mère, gardienne du cœur, tu as tout sacrifié.

 Nous vivons pour toi. Céina pleure. Lucien reste droit. Immanie lit un poème qu’elle a écrit. Les vagues chantent derrière. Le soir, grand repas sur la plage. Feu de camp, poisson grillé, musique, rire. Immanie danse avec Tonton Balafé. Céina et Lucien s’éloignent pied dans l’eau. Tu regrettes ? Demande-t-elle. Quoi ? D’être revenu.

 Il la prend par la taille. Jamais. J’ai perdu vingt ans, j’ai gagné le reste. Elle l’embrasse longtemps. Imani les rejoint, prend leurs mains. Photo. Tonton sort un vieux appareil. Clic. Le flash illumine trois visages. Lucien, Cellina, Imani. Sourire vrai. Derrière eux, l’océan murmure devant l’avenir.