L’apparition de Daniel Riolo sur Buzz TV, la chaîne du Figaro, a rapidement dépassé le cadre d’une simple promotion de livre. La conversation, tendue, a révélé un homme passionné, rongé par la peur et confronté à une bataille juridique imminente : le journaliste surnommé « le faiseur de troubles du football ».

L’odeur d’un nouveau livre : entre douceur et amertume

Le nouveau livre de Riolo, « Football pour moi », a fait sensation dès les premières pages. Ses collègues se demandaient s’il était bien celui qui avait écrit des critiques dithyrambiques sur l’entraîneur Carlo Ancelotti, « un homme formidable », ou sur Didier Deschamps, dont la « carrière fut exceptionnelle ». Riolo a reconnu ce changement de ton, l’expliquant comme un choix délibéré pour rompre avec l’image d’un critique impitoyable. Il a déclaré que le moment était venu pour lui de « s’exprimer », de « se remémorer des souvenirs » et de parler de football avec un « véritable amour », un amour qui, selon lui, a toujours existé.

Cependant, fans et collègues n’ont pu s’empêcher de se demander s’il dissimulait une quelconque « mauvaise humeur ». Riolo a ri, rassurant tout le monde en affirmant qu’il avait toujours parsemé le livre de piques bien senties, et que, bien dosées, ses remarques positives dans l’émission L’After (RMC) l’emportaient largement sur les critiques. Il a souligné que d’autres cherchaient simplement à exploiter ses moments de tension pour faire du bruit.

J'espère convaincre la Cour de justice » : Daniel Riolo avant son procès  contre Didier Deschamps - YouTube

Amour, travail et la réaction de la star

Le moment le plus poignant de l’interview fut celui où Riolo leva le voile sur sa vie personnelle et les tensions professionnelles. Il confie que l’émission L’After, où il a passé la majeure partie de sa carrière, était non seulement sa « seconde épouse », mais aussi le lieu où il a rencontré sa compagne, Géraldine Maillet. Par un heureux hasard, Géraldine était venue sur le plateau car elle réalisait un court-métrage intitulé également After. Il décrit leur relation comme un « coup de foudre », un moment décisif qui dure depuis plus de dix ans.

Cependant, la lumière de l’amour contraste fortement avec l’obscurité de la bataille judiciaire.

Le procès imminent de Didier Deschamps, prévu en novembre, inquiète Riolo, mais pas pour lui-même. Sa plus grande crainte est de « décevoir » son employeur en risquant une lourde indemnisation s’il perd le procès. Riolo estime qu’être traîné en justice pour un simple commentaire sur la gestion du dossier Karim Benzema par Deschamps est une perte de temps et d’énergie. Il souhaite un « débat » franc dans les médias plutôt qu’une confrontation au tribunal, insistant sur le fait que le journalisme est un « apprentissage au quotidien » et qu’il a le droit de changer d’avis lorsqu’il constatera une amélioration du travail de Deschamps.

Les tensions entre les deux hommes ne datent pas d’hier. Riolo se souvient d’un appel téléphonique choquant qui remonte à 2015 environ. Après avoir déclaré que Deschamps « n’était jamais loin » des « affaires louches » du football français, l’entraîneur l’a appelé furieux. Riolo raconte avoir dû interrompre une partie de jeu avec ses enfants au parc pour entendre une menace claire. Deschamps l’a averti : « Fais attention à ce que tu dis à l’antenne, il pourrait t’arriver quelque chose de grave. » Riolo a dû réagir immédiatement, demandant à Deschamps : « Vous vous rendez compte de ce que vous dites ? Vous menacez un journaliste. » Cette confrontation est restée gravée dans sa mémoire comme un exemple typique de l’attitude « soit avec moi, soit contre moi » de certaines figures influentes du football.

Les émotions du football et la solitude de la critique

Interrogé sur ses préférences footballistiques, Riolo a révélé que son cœur appartenait à l’Argentine plutôt qu’au Brésil. Il a choisi le légendaire Diego Maradona plutôt que Pelé, expliquant qu’il aimait « l’émotion » que les Argentins vouent au football, un amour toujours teinté de « tristesse », d’un certain « romantisme », différent de la « célébration » superficielle qu’il ressentait au Brésil.

Concernant la violence en ligne, Riolo a admis être adepte de la méthode de la « réponse directe », souvent déconseillée par les experts. Face aux insultes dont sa famille est victime depuis des générations, il a choisi de riposter, mais a été surpris de constater que parfois, cette action enclenchait un dialogue, permettant à l’autre personne de prendre conscience qu’elle perdait le contrôle à cause d’un sport. Il a exprimé sa surprise et son horreur de voir des parents de jeunes enfants se livrer à un tel cyberharcèlement.

Enfin, contrairement à nombre de ses collègues qui souhaitent travailler jusqu’à soixante-dix ans, Riolo a insisté sur le fait qu’il ne les comprenait pas. Il a déclaré que s’il en avait les moyens, il prendrait sa retraite immédiatement, pour passer son temps à jouer au tennis, à voyager et à profiter de la vie. Il ne craint pas l’ennui, mais le recherche, car il est convaincu qu’il lui reste d’innombrables choses à faire en dehors du travail.

L’interview a dressé un portrait saisissant de Riolo.