Moins d’un an après avoir prolongé son contrat jusqu’en 2027, auréolé de trois titres majeurs conquis lors de sa première saison, l’avenir de Hansi Flick sur le banc du FC Barcelone semble déjà s’assombrir de façon spectaculaire. Selon des révélations explosives du journal espagnol ABC, l’entraîneur allemand de 60 ans aurait confié à son staff sa ferme intention de quitter son poste à la fin de la saison. La raison de ce désenchantement précoce n’est pas uniquement liée aux résultats mitigés de ce début de deuxième exercice (marqué par les défaites contre le Real Madrid, Séville et le PSG), mais plutôt à une profonde frustration engendrée par le manque d’engagement de son effectif et, surtout, par les “passe-droits” scandaleux accordés à la jeune superstar du club, Lamine Yamal.

Lamine Yamal - Cậu bé lớn trước tuổi | Báo Nhân Dân điện tử

L’arrivée d’Hansi Flick en 2024 avait été accueillie comme le début d’une nouvelle ère de rigueur et de succès, une promesse tenue initialement par la conquête de la Liga, entre autres trophées. Pourtant, la réalité de la saison 2025-2026 s’avère bien plus complexe et, pour Flick, bien plus irritante. L’Allemand déplore l’inconstance de ses joueurs, les accusant de mal gérer les éloges reçues après la saison de la “rédemption” et de verser dans un individualisme toxique. Le vestiaire du Barça, connu pour abriter des égos surdimensionnés, semble avoir renoué avec ses vieux démons, minant l’autorité de l’ancien architecte du succès du Bayern Munich.

Mais s’il est un joueur qui incarne l’exaspération de Hansi Flick, c’est bien Lamine Yamal. La pépite espagnole, récemment deuxième au classement du Ballon d’Or, bénéficie de privilèges et de largesses que le technicien allemand, adepte de la discipline prussienne, ne peut tolérer. ABC rapporte que le club catalan tolèrerait « toutes sortes d’excentricités » de la part de son joyau de 17 ans, créant une fracture de plus en plus béante entre la star et l’entraîneur.

Plusieurs incidents précis sont venus cristalliser l’agacement de Flick. Après la douloureuse défaite à domicile contre le Real Madrid (2-1), Lamine Yamal a été autorisé par le club à effectuer un voyage personnel à Milan, au lieu de rentrer immédiatement à Barcelone avec ses coéquipiers pour le débriefing et la récupération. Ce traitement de faveur, perçu comme un signal de tolérance envers un manque de professionnalisme, est un affront direct aux principes de cohésion et d’engagement prônés par l’entraîneur.

Les détails des privilèges accordés à l’international espagnol (23 sélections, 6 buts) sont encore plus révélateurs de la tension. Lamine Yamal serait le seul joueur à se faire servir directement à table par un employé du club lors des buffets organisés pour les déplacements, tandis que ses coéquipiers respectent la règle du self-service. Plus choquant encore, le prodige s’arrogerait le droit d’utiliser l’une des quatre voiturettes de golf normalement réservées au personnel pour leurs tâches logistiques ou au président lors de ses inspections. Le club aurait même dû détacher un employé pour suivre Yamal lorsqu’il prend le volant, afin de prévenir tout incident, rendant ainsi deux des quatre voiturettes inutilisables pour leur fonction initiale.

Hansi Flick: Barcelona extend manager's deal until 2027 - BBC Sport

L’apogée de cette frustration a été atteint lorsque, de retour à Barcelone après une période internationale où il a contracté une pubalgie (blessure que Flick avait dénoncée comme étant due à un manque d’engagement), Yamal a été aperçu participant au tournage d’une publicité au lieu de se rendre immédiatement à l’hôpital pour une évaluation médicale approfondie. Ces choix, privilégiant les impératifs commerciaux aux exigences de la santé et du collectif, sont un camouflet pour le staff technique. L’analyse du staff pointe d’ailleurs la baisse de l’engagement physique du joueur comme la cause probable de sa blessure musculaire, jetant un doute sur son professionnalisme.

Malgré l’intensité de ces frustrations, Hansi Flick n’aurait pas encore informé directement le président Joan Laporta ni le directeur sportif Deco de son souhait de partir. Si les relations personnelles sont présentées comme bonnes, les divergences de vue sur la gestion de Yamal sont au cœur du problème. Alors que Flick prône une discipline sans faille pour former un champion, les dirigeants barcelonais affichent une « souplesse » jugée excessive, craignant visiblement de froisser leur actif le plus précieux.

Face à la fuite de ces rumeurs, Joan Laporta a rapidement tenté d’éteindre l’incendie, assurant que l’équipe était « sur une pente ascendante » et que Flick était « très heureux et impatient de retrouver le nouveau Camp Nou » après les travaux. Cependant, l’apparition d’un tel signal d’alarme dans la presse espagnole, associé à la question épineuse des privilèges de Lamine Yamal, révèle une crise de gouvernance profonde. Le Barça se retrouve face à un dilemme cornélien : privilégier la discipline et le collectif exigés par un entraîneur de haut niveau, ou continuer à accorder des passe-droits à un talent individuel exceptionnel, au risque de voir son vestiaire et son entraîneur exploser.