Justice : Face à la “Piteuse Diversion,” Fabrice Arfi Démantèle Point par Point les Mensonges et les Mythes Autour de la Condamnation de Nicolas Sarkozy

Justice : Face à la “Piteuse Diversion,” Fabrice Arfi Démantèle Point par Point les Mensonges et les Mythes Autour de la Condamnation de Nicolas Sarkozy
Suite à la lourde condamnation de Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison ferme dans l’affaire du financement libyen, le paysage médiatique a été inondé d’une vague d’affirmations visant à minimiser ou à discréditer le jugement. Fabrice Arfi, journaliste d’investigation à Mediapart, est monté au créneau pour rétablir la vérité factuelle face à ce qu’il qualifie de “gros brouis” et de “maladie du commentariat médiatique.” Son intervention rappelle les faits établis par le tribunal et déconstruit les arguments de la défense.
Le Mensonge du “Dossier Vide”
L’affirmation la plus récurrente est que “le dossier est vide” et que la condamnation repose sur la seule idée que Sarkozy “ne pouvait pas ne pas savoir” ce que faisaient ses collaborateurs (Claude Guéant et Brice Hortefeux).
Le Fait établi : C’est tout sauf drôle. Nicolas Sarkozy, Claude Guéant et Brice Hortefeux ont été condamnés pour association de malfaiteurs pour avoir négocié un pacte corruptif à l’automne 2005. Négocier un pacte est un acte, non une idée. Ce pacte a été négocié avec le numéro 2 du régime Kadhafi, Abdallah Senussi, un terroriste lui-même “condamné définitivement par la France.”
Les Actes : Ces négociations ont donné lieu à deux rendez-vous secrets : un en octobre 2005 à Tripoli (entre Guéant et Senussi) et un second en décembre 2005 (entre Hortefeux et Senussi), dans les deux cas en présence de l’agent de corruption Ziad Takieddine.
La Fiction de l’Absence de Financement
Certains commentateurs ont affirmé qu’il n’y avait “pas eu d’argent libyen” dans la campagne, invalidant de fait l’accusation de financement.
Le Fait établi : Le tribunal écrit noir sur blanc que la partie libyenne a honoré sa part du pacte en versant 6,5 millions d’euros pour financer la campagne.
La Preuve des Espèces : Des espèces illégales ont circulé au QG de campagne et au QG de l’UMP. Les explications du trésorier Éric Woerth ont été jugées “dénuées de toute crédibilité.”
La Subtilité de l’Acquittement : Si Sarkozy et Woerth ont été relaxés du délit de financement illicite de campagne, c’est pour une raison purement technique. Seul le candidat est l’auteur principal de ce délit. Le tribunal a jugé qu’il n’avait pas la preuve que Sarkozy savait précisément pour la circulation de ces espèces. L’acquittement de l’auteur principal (Sarkozy) a entraîné mécaniquement l’acquittement du complice (Woerth), même si les actes préparatoires (l’association de malfaiteurs) étaient prouvés.
La Réfutation de l’Absence de Preuve
Contrairement aux avocats qui affirment qu’il n’y a “pas de preuve,” le dossier est riche en éléments matériels.
Le Fait établi : Le dossier contient des preuves matérielles déterminantes qui forment un “faisceau d’indice grave, précis et concordant.”
Les Preuves :
Les virements bancaires honorant le pacte corruptif.
Les carnets de Shukri Ghanem (ancien dignitaire libyen) qui consignaient les versements pour la campagne.
Les enregistrements de retraits d’espèces illégales.
Les documents saisis lors des 52 perquisitions au Ministère de l’Intérieur et à la Présidence de la République.

Le Vrai-Faux de la Corruption et de la Peine Maximale
Deux affirmations juridiques ont été utilisées pour dénoncer une “justice d’exception.”
L’Acquittement pour Corruption
Le Fait établi : Le tribunal dit qu’il y a un pacte corruptif (avec trois contreparties : réaccompagner la Libye sur la scène internationale, promettre de regarder la situation pénale du terroriste Senussi, et vendre du nucléaire à Kadhafi), mais Sarkozy a été relaxé du délit de corruption pour une raison technique. Le tribunal a jugé que le pacte avait été négocié quand il était Ministre de l’Intérieur ou candidat, donc qu’il n’était pas encore le “dépositaire de l’autorité publique” visé par le délit de corruption.
La Peine Maximale
Le Fait établi : L’affirmation selon laquelle la “peine maximale” aurait été appliquée est fausse. La peine maximale encourue pour association de malfaiteurs est de 10 ans. Nicolas Sarkozy a été condamné à 5 ans.
L’Affaire Bismuth et la Haine de l’Égalité devant la Loi
Concernant la question du “casier vierge” et du mandat de dépôt, Fabrice Arfi rappelle des éléments cruciaux sur le statut judiciaire de l’ancien Président.
Le Casier Judiciaire : Nicolas Sarkozy n’a plus de casier judiciaire vierge car il a été définitivement condamné en droit interne français pour corruption dans l’affaire Bismuth (un cas né d’écoutes dans l’affaire libyenne).
Le Mandat de Dépôt : Le mandat de dépôt (l’ordre d’incarcération) n’est pas lié à un risque de récidive ou de fuite, mais à deux raisons énoncées par le tribunal :
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La “gravité exceptionnelle des faits” (négocier un pacte corruptif avec un terroriste).
L’“attitude de Nicolas Sarkozy” qui a continué de minimiser ses condamnations (y compris celle de Bismuth) et de mettre en cause l’institution judiciaire.
Fabrice Arfi conclut que toute cette séquence révèle une “haine de l’égalité devant la loi” de la part de certains commentateurs, qui refusent l’idée que des politiques puissent être traités, lorsqu’ils enfreignent la loi, “comme n’importe quelle française et français.”
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