Disparition tragique d’Anthony Chapelin : la musique française perd une voix sincère et lumineuse
C’est une onde de choc qui a traversé le monde de la chanson française. À seulement 42 ans, Anthony Chapelin, auteur-compositeur-interprète breton, s’est éteint brutalement à la suite d’une infection bactérienne liée au Covid-19. Une nouvelle tragique qui a bouleversé non seulement ses proches, mais aussi de nombreux artistes, dont Michel Sardou, avec qui il entretenait une profonde amitié. La disparition de ce musicien discret mais talentueux laisse un vide immense dans le cœur de ceux qui avaient appris à connaître sa voix singulière et son écriture sensible.
Un enfant de Bretagne à la voix d’or
Né à Saint-Alban, dans les Côtes-d’Armor, Anthony Chapelin avait grandi au son des vagues, des bals populaires et des vinyles de chanson française que passait son père dans le petit salon familial. Très tôt, il se passionne pour la musique, apprenant la guitare en autodidacte et écrivant ses premiers textes dès l’adolescence.
Mais c’est au début des années 2000 qu’il se fait connaître du grand public grâce à un titre qui deviendra son emblème : “Marie Ladonden”. Une chanson simple, poétique, aux sonorités douces et au refrain entêtant, qui évoquait l’amour, la mer et la nostalgie du temps qui passe. Ce morceau, diffusé sur plusieurs radios régionales avant d’atteindre les ondes nationales, avait propulsé le jeune chanteur sous les projecteurs.
“Anthony n’était pas une star fabriquée. Il chantait avec le cœur, sans artifices”, se souvient un ancien producteur de France Bleu Armorique. “Il venait du peuple, et il chantait pour le peuple.”
Une carrière sincère et des collaborations prestigieuses
Après le succès de “Marie Ladonden”, Anthony Chapelin aurait pu céder à la tentation du show-business parisien. Mais fidèle à ses racines, il choisit une autre voie : celle de la sincérité artistique. Il continue à écrire, à composer, à se produire sur de petites scènes, préférant le contact direct avec son public plutôt que la lumière crue des plateaux télé.
Son talent, toutefois, ne passe pas inaperçu. Plusieurs grandes figures de la chanson française s’intéressent à lui. Charles Aznavour, impressionné par la justesse de ses textes, l’invite à travailler sur un projet de chansons inédites au milieu des années 2000. De cette collaboration naîtront plusieurs maquettes, jamais publiées, mais qui témoignaient de la reconnaissance du maître envers le jeune Breton.
Quelques années plus tard, c’est Johnny Hallyday – ou plutôt “Johnny Hidé”, comme le prononce avec tendresse l’un des animateurs de l’époque – qui le remarque. Les deux hommes se croisent lors d’un concert caritatif à Nantes et échangent longuement sur leurs visions respectives de la musique. Johnny aurait même évoqué la possibilité d’enregistrer un duo avec lui, un projet malheureusement resté à l’état d’ébauche.

Une vie discrète, loin des projecteurs
Anthony Chapelin n’aimait pas les mondanités. Il préférait la mer aux studios d’enregistrement, les soirées entre amis aux grandes cérémonies. Ceux qui l’ont connu parlent d’un homme profondément humble, généreux, et toujours à l’écoute des autres.
Dans une interview donnée en 2016, il confiait :
“Je ne cherche pas la gloire. Ce qui m’importe, c’est d’écrire des chansons qui parlent aux gens. Si une personne se reconnaît dans mes mots, alors j’ai réussi.”
Installé depuis quelques années à Rennes avec sa compagne et leur petite fille, il travaillait sur un nouvel album inspiré par ses voyages et ses réflexions sur le monde d’aujourd’hui. Ses amis musiciens évoquent un disque plus mûr, plus profond, où l’on sentait poindre une forme de sagesse.
Une disparition soudaine et bouleversante
Selon les informations révélées par ses proches, Anthony Chapelin aurait été hospitalisé après avoir contracté une infection bactérienne sévère, complication post-Covid. Malgré les efforts des médecins, l’artiste n’a pas survécu. Il s’est éteint paisiblement, entouré de sa famille.
La nouvelle de sa mort a rapidement circulé sur les réseaux sociaux, provoquant une vague d’émotion. Les messages de condoléances affluent : Michel Sardou a tenu à saluer “un artiste d’une rare humanité”, tandis que Francis Cabrel a évoqué “un frère de plume parti trop tôt”.
Sur YouTube, les commentaires sous ses anciennes vidéos se multiplient :
“Merci pour ta musique, Anthony. Tes chansons resteront à jamais dans nos cœurs.”
“Repose en paix, poète breton.”
Un héritage musical qui perdurera
Même s’il n’a pas connu la notoriété des plus grands, Anthony Chapelin laisse derrière lui une œuvre empreinte de vérité et de poésie. Ses textes, souvent inspirés de la vie quotidienne, parlaient d’amour, de solitude, de la beauté des choses simples.
Les spécialistes de la chanson française voient en lui un héritier de Maxime Le Forestier ou Jean-Jacques Goldman, ces artistes qui savaient raconter les émotions universelles sans jamais tomber dans la facilité.
Aujourd’hui, ses proches envisagent de publier à titre posthume les enregistrements sur lesquels il travaillait. Une manière de prolonger sa voix et de permettre à son public de lui dire un dernier adieu à travers sa musique.
Un dernier refrain pour l’éternité
La mort d’Anthony Chapelin rappelle que la vie des artistes est souvent faite de lumière et d’ombre, de succès discrets et de passions brûlantes. À seulement 42 ans, il avait encore tant à offrir. Mais comme le chantait lui-même dans l’une de ses dernières chansons :
“Rien ne s’efface, tout reste dans le vent,
Les notes qu’on sème vont plus loin que le temps.”
Anthony Chapelin n’est plus, mais sa musique, elle, continuera de résonner dans le cœur de ceux qui l’ont aimée. Un poète s’en est allé, emportant avec lui un peu de la douceur bretonne et beaucoup de lumière.
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