Hugues Aufray, 96 ans : l’éternel troubadour qui refuse le silence
À 96 ans, Hugues Aufray ne ralentit pas — il accélère. Là où d’autres savourent paisiblement une retraite bien méritée, l’interprète de Santiano préfère les routes de France aux fauteuils capitonnés. Toujours en mouvement, toujours en scène, le chanteur à la crinière blanche prouve, une fois encore, que la passion n’a pas d’âge. Mais derrière cette énergie inépuisable se cache aussi une colère sourde : celle d’un artiste qu’on dit “mis au placard” par les festivals qui ont pourtant célébré tant de générations d’artistes français.

Un anniversaire en musique
Le 18 août dernier, Hugues Aufray a soufflé ses 96 bougies. Une prouesse qui, à elle seule, impose le respect. Pourtant, le musicien n’a rien d’un vétéran fatigué. Il rit, plaisante, compose, et, surtout, il chante. Sur les réseaux sociaux, il partage régulièrement son quotidien, ses pensées, et ses projets, comme pour rappeler qu’il n’a pas dit son dernier mot. Le 17 octobre, il annonçait fièrement une nouvelle tournée à travers la France. Une série de concerts qui débutera le 9 novembre au Dôme de Paris, avant de faire escale à Toulouse le 3 décembre, puis de s’étendre jusqu’en mai 2026.
“Personne ne m’empêchera de chanter jusqu’au bout”, a-t-il lancé sur le plateau de Télématin, sur France 2, le 20 octobre. Une déclaration pleine de détermination, presque comme un serment. Pour lui, chanter n’est pas un passe-temps ni un simple métier : c’est une nécessité vitale. “Je continue de monter sur scène pour voyager, mais aussi pour manger. Pour vivre, au sens premier du mot”, confiait-il récemment à Paris Match.
Un artiste blessé mais debout
Derrière cette vitalité se cache pourtant une réalité plus rude. Le chanteur ne s’en cache pas : il a été victime de trahisons financières. “J’ai fait confiance à de mauvaises personnes qui ont profité de ma naïveté”, admet-il. Le ton est calme, sans rancune apparente, mais les mots en disent long. Ces désillusions ont laissé des traces, l’obligeant aujourd’hui à poursuivre sa carrière non seulement par passion, mais aussi par nécessité.
Malgré tout, Aufray ne baisse pas la tête. Il reprend la route, enchaîne les concerts, et retrouve son public fidèle, celui qui a grandi avec Céline, Stewball ou Le petit âne gris. Son énergie scénique, intacte, étonne autant qu’elle émeut. “À chaque concert, c’est une bouffée d’air, une communion. Je me nourris de ce lien avec les gens”, confie-t-il souvent.
Mais si ses tournées affichent complet, il reste pourtant absent des grands festivals. Une situation qu’il juge injuste, voire absurde.
“Je suis blacklisté” : la colère d’un troubadour oublié des festivals
Dans une interview accordée au Parisien, le chanteur a laissé éclater sa frustration. “Ce que j’ai de plus précieux, aujourd’hui, c’est le temps. La vie d’un homme de mon âge, c’est une course contre-la-montre. Le problème, c’est que je suis blacklisté.”
Les mots sont forts, le constat amer. Depuis plusieurs années, Hugues Aufray n’est plus invité aux grands rendez-vous musicaux de l’été. “Vous m’avez vu récemment aux Francofolies de Bourges ? Aux Vieilles Charrues ? Apparemment, je n’ai pas la carte”, ironise-t-il.
L’artiste ne comprend pas cette mise à l’écart. Sa carrière, longue de plus de soixante ans, a marqué l’histoire de la chanson française. Il a traversé les époques, accompagné les mutations de la société, et inspiré plusieurs générations d’auteurs-compositeurs. Pourtant, son nom semble s’effacer des programmations.
“Je ne demande pas d’être en tête d’affiche, seulement d’avoir ma place”, résume-t-il.
Des souvenirs amers
Cette exclusion ne date pas d’hier. Le chanteur garde un souvenir amer de sa dernière participation aux Francofolies de La Rochelle. “Je devais chanter devant 5 000 personnes. Et puis, à la dernière minute, on m’a déplacé dans un petit théâtre de 1 000 places.” Une décision qu’il n’a jamais comprise et qui l’a profondément blessé.
Quant aux Vieilles Charrues, sa seule apparition remonte à 2004. “J’avais été appelé pour remplacer Adamo cinq jours avant le festival. Je l’ai dit sur scène, et on ne m’a jamais réinvité depuis”, se souvient-il, non sans une pointe de regret.
Des anecdotes qui témoignent d’un malaise plus large : la difficulté, pour certains artistes historiques, de trouver encore leur place dans un paysage musical dominé par la nouveauté et les modes éphémères.
Un symbole d’endurance et de liberté
Mais Hugues Aufray n’est pas homme à s’apitoyer. Son regard, clair et franc, reflète la liberté d’un troubadour qui a toujours suivi sa propre route. Dès ses débuts, il a choisi d’adapter Bob Dylan en français, à contre-courant des tendances. Il a chanté la mer, la jeunesse, les chevaux, la fraternité — des thèmes simples, universels, sincères.
Aujourd’hui encore, il garde la même foi. “Je n’ai jamais chanté pour plaire aux médias ou aux maisons de disques. J’ai toujours chanté pour dire quelque chose, pour transmettre.” Cette sincérité, il la porte comme un étendard, même si elle lui vaut parfois d’être jugé “hors du temps”.
Mais peut-on réellement être “hors du temps” lorsqu’on traverse les décennies sans faiblir ? Lorsque le public continue de répondre présent, génération après génération ?

La tournée d’un homme libre
Sa nouvelle tournée s’annonce comme un hymne à la liberté. Le Dôme de Paris, Toulouse, puis des dizaines d’autres villes jusqu’en 2026 : une aventure humaine avant tout. À chaque date, Aufray veut retrouver ce lien si particulier avec son public. “Sur scène, je retrouve la vie, tout simplement.”
L’homme est lucide. Il sait que chaque concert peut être le dernier, que chaque applaudissement est une victoire contre le temps. “À mon âge, c’est une course contre la montre, oui, mais je cours encore, et j’ai de bonnes jambes !” plaisante-t-il souvent.
Un artiste éternellement debout
Hugues Aufray n’a jamais cessé de croire en la force de la chanson. Il la considère comme un art de vivre, un acte de partage. Et si certains festivals l’ignorent, le public, lui, ne l’a jamais oublié. Ses salles se remplissent, ses fans le suivent fidèlement, et sa voix, légèrement rocailleuse mais toujours juste, continue de porter les mots d’une vie dédiée à la musique.
À 96 ans, il ne cherche plus la gloire — seulement la reconnaissance du chemin parcouru. “Je ne veux pas de pitié, je veux chanter, c’est tout”, confie-t-il.
Et c’est peut-être là le secret de sa longévité : cette humilité mêlée à une obstination tranquille.
Car si le monde change, si les programmateurs oublient parfois les anciens, Hugues Aufray, lui, reste fidèle à son cap. Il vogue, comme dans Santiano, porté par le vent, défiant les vagues et le temps.
Et au fond, qu’importe qu’il soit absent des festivals : tant qu’il y aura une scène, une guitare, et un public prêt à l’écouter, Hugues Aufray continuera d’écrire, de chanter et de vivre. Jusqu’au bout.
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