Cindy Morvan, l’étoile du cyclisme français fauchée par la tragédie

C'était une addict du vélo » : le monde du cyclisme pleure Cindy Morvan,  tuée par balle à Calais - Le Parisien

Le monde du cyclisme français est en deuil. Cindy Morvan, ancienne championne de France sur piste et figure emblématique du vélo féminin, a perdu la vie dans des circonstances d’une violence inouïe. Âgée de 39 ans, la sportive a été tuée ce vendredi 31 octobre à Calais, dans l’immeuble où elle résidait. La nouvelle, révélée par Le Parisien, a plongé la communauté sportive et toute une région dans une sidération profonde.

Une tragédie qui bouleverse Calais

Selon les premiers éléments de l’enquête, Cindy Morvan aurait été abattue par arme à feu par la compagne de son ex-conjoint. Les tensions entre les deux femmes étaient, d’après le parquet, “extrêmement vives” depuis plusieurs mois. Après son geste, l’autrice présumée du drame aurait pris la fuite avant de se donner la mort dans sa voiture. Une lettre d’excuses a été retrouvée à ses côtés, confirmant le caractère désespéré et tragique de cette affaire.
Les enquêteurs ont ouvert une procédure pour homicide volontaire. Si les circonstances exactes du drame restent à éclaircir, rien ne pourra effacer la douleur immense qui frappe aujourd’hui les proches de la victime.

Une mère aimante et une figure du sport régional

Originaire de Calais, Cindy Morvan n’était pas seulement une athlète accomplie. Elle était avant tout une femme passionnée, profondément investie dans la transmission de son sport et dans la vie locale. Maman de deux enfants, Erwan et Elyan, elle incarnait la force tranquille et la détermination.
Dans sa ville natale, nombreux sont ceux qui se souviennent d’elle comme d’une battante au grand cœur. “Cindy avait cette énergie rare, celle qui donne envie de se dépasser”, confie un proche du club calaisien. “Elle ne faisait pas que pédaler, elle inspirait.”

Son parcours sportif force le respect : championne de France sur piste, compétitrice redoutable et technicienne aguerrie, elle avait su faire du vélo bien plus qu’un sport, un mode de vie. Au-delà des podiums et des titres, Cindy Morvan était devenue un symbole d’engagement pour le cyclisme féminin et pour les jeunes générations qu’elle formait avec passion.

De championne à éducatrice : la transmission comme vocation

Depuis un an, Cindy Morvan dirigeait l’école de vélo de l’Union Vélo Club Calais. Sous son impulsion, le club avait retrouvé un nouveau souffle, plaçant la formation et l’épanouissement des jeunes au centre de sa mission.
Dans un communiqué empreint d’émotion, l’UVC Calais a tenu à lui rendre hommage :

“Cindy était une personne dévouée et passionnée, dont l’engagement a marqué notre école de vélo. Elle a su transmettre son amour du cyclisme et ses valeurs sportives à nos jeunes coureurs.”

Cette passion pour la transmission était sans doute l’un des aspects les plus marquants de sa personnalité. Elle savait, mieux que quiconque, insuffler à ses élèves le goût de l’effort et du dépassement de soi. Pour elle, le vélo n’était pas seulement une compétition, mais une école de vie.

Cindy Morvan, ancienne championne de cyclisme, a été abattue par balles par  la compagne de son ex-conjoint - LINFO.re - France, Faits divers

Un modèle pour le cyclisme féminin

Les hommages, venus de toutes parts, témoignent de la reconnaissance unanime dont jouissait Cindy Morvan au sein du monde du cyclisme.
Marie-Françoise Potereau, vice-présidente de la Fédération française de cyclisme (FFC) et du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), s’est dite bouleversée par sa disparition :

“Cindy était une véritable addict au vélo. Elle le pratiquait, bien sûr, mais elle le vivait, elle le transmettait. Une femme qui remporte des titres nationaux, puis qui décide de consacrer sa vie à l’enseignement et à la promotion du cyclisme, c’est rare. C’était un exemple pour beaucoup.”

Même émotion du côté de Myriam Prétot, autre vice-présidente de la FFC, qui a salué sur ses réseaux sociaux “une femme d’engagement, de générosité et d’énergie communicative”.

“Cindy incarnait les valeurs de notre réseau : engagement, générosité et énergie communicative. Son départ laisse un vide immense, mais aussi une empreinte précieuse dans nos cœurs et dans l’histoire de la promotion du cyclisme féminin. Je garde précieusement ton sourire bienveillant, ton enthousiasme à poursuivre l’aventure.”

Ces mots résonnent comme un écho à la personnalité rayonnante de la championne. Car Cindy Morvan, au-delà de ses performances, représentait un modèle de persévérance et de solidarité dans un milieu encore largement masculin.

Une région sous le choc

À Calais, la stupeur laisse place à la tristesse. Dans les clubs, les écoles de sport, les associations, on parle d’elle avec des trémolos dans la voix. Tous évoquent la même femme : simple, passionnée, toujours prête à aider, toujours souriante.
Son décès rappelle cruellement combien les violences, même au sein d’un cadre personnel, peuvent briser des vies et bouleverser des communautés entières.
“On ne réalise pas encore,” confie une ancienne coéquipière. “Cindy, c’était une force tranquille, une fille toujours positive. Elle avait surmonté tant d’épreuves, sur le plan sportif comme personnel. La savoir partie de cette façon, c’est insupportable.”

Un héritage durable

Si sa disparition laisse un vide immense, l’héritage de Cindy Morvan perdurera longtemps. Ses élèves, les jeunes cyclistes qu’elle a formés, les collègues qu’elle a inspirés, continueront de faire vivre son souvenir à travers leurs efforts et leur passion.
Dans le monde du cyclisme féminin, son nom restera associé à une génération de sportives qui ont contribué à faire bouger les lignes, à rendre le vélo plus inclusif, plus accessible, plus humain.

À travers sa vie, Cindy Morvan avait démontré que la réussite sportive ne se mesure pas seulement en médailles, mais aussi en valeurs transmises, en sourires offerts, en vocations éveillées.

Un dernier hommage

Dans les jours à venir, un hommage public devrait être rendu à Calais pour célébrer sa mémoire. Déjà, de nombreux cyclistes amateurs et professionnels ont prévu d’organiser une “sortie blanche”, une marche ou une course symbolique en son honneur. Les réseaux sociaux se remplissent de messages de condoléances, de photos, de souvenirs partagés.
“Cindy, ton énergie nous manquera. Tu resteras dans nos cœurs à chaque coup de pédale”, peut-on lire sur la page de l’Union Vélo Club Calais.

Dans le sillage de cette tragédie, une certitude demeure : la flamme que portait Cindy Morvan ne s’éteindra pas. Elle continuera d’inspirer ceux qui, comme elle, croient au pouvoir du sport pour rassembler, éduquer et donner un sens à la vie.


Cindy Morvan laisse derrière elle ses deux enfants, Erwan et Elyan, une famille meurtrie, des amis inconsolables et une communauté cycliste orpheline.
Mais dans les cœurs de tous ceux qu’elle a touchés, elle restera cette championne au grand sourire, cette femme forte et généreuse, qui pédalait avec le cœur avant tout.