Arthur sous protection rapprochée : deux ans d’angoisse et d’espoir
Depuis deux ans, la vie d’Arthur n’a plus rien d’un quotidien ordinaire. L’animateur emblématique de “Vendredi tout est permis”, figure populaire du paysage audiovisuel français, vit désormais sous protection rapprochée. Une existence sous haute surveillance, marquée par la peur, la méfiance et une vigilance constante.
À ses côtés, son épouse Mareva Galanter et leurs proches subissent eux aussi le poids d’une menace permanente. Une situation qui, jour après jour, mine le moral de l’animateur et bouleverse profondément la vie de sa famille.

Une vie bouleversée depuis octobre 2023
Tout a véritablement basculé à la suite des attaques du 7 octobre 2023 en Israël. Ce drame a agi comme un catalyseur, révélant au grand jour une vague d’antisémitisme d’une ampleur inédite en France.
Arthur, de son vrai nom Jacques Essebag, a vu dès lors son quotidien se transformer en une succession d’alertes, de précautions et d’angoisses. Ce n’était pourtant pas la première fois qu’il faisait face à la haine. L’animateur, figure assumée de la communauté juive française, avait déjà reçu des insultes et menaces dans le passé.
Mais après le 7 octobre, tout a pris une tournure plus violente, plus directe, plus dangereuse.
Des centaines de menaces chaque jour
Invité sur LCI le jeudi 6 novembre 2025, Arthur s’est confié à cœur ouvert sur cette période difficile.
“Je suis protégé, mais pas par des policiers”, a-t-il révélé, visiblement affecté. “C’est une expérience, mais j’espère que ça va s’arrêter le plus vite possible.”
Deux ans après le début de cette situation, le présentateur dit recevoir des centaines de menaces de mort chaque jour. Un flot continu de haine numérique qui ne semble jamais faiblir.
“Vous savez, on se dit qu’on reçoit deux mille menaces de mort et qu’il y a peut-être un fou qui voudrait passer à l’acte”, a-t-il ajouté, la voix lourde d’inquiétude.
Derrière cette déclaration se cache une réalité insoutenable : celle d’une peur constante, d’un climat d’insécurité qui ronge peu à peu le moral. La star de la télévision vit dans une tension permanente, un état d’alerte qui ne laisse aucune place à la sérénité.
Une protection privée, un quotidien sous contrôle
Arthur n’a pas souhaité détailler les dispositifs exacts mis en place pour assurer sa sécurité, mais il a précisé qu’il n’est pas protégé par la police, laissant entendre qu’il s’agit d’une protection privée.
Cela signifie des gardes du corps, des véhicules sécurisés, des déplacements planifiés, et une vigilance de tous les instants.
Une vie qui ne laisse rien au hasard : les trajets sont étudiés, les sorties limitées, et chaque apparition publique devient un risque à évaluer.
“C’est un mode de vie auquel on ne s’habitue jamais vraiment”, confie une source proche. “Arthur garde son énergie et son humour, mais cette situation est éprouvante pour lui et pour sa famille.”
L’impact sur sa famille et ses proches
Derrière la figure médiatique se cache un père et un mari profondément marqué par cette épreuve.
Arthur ne cesse de s’inquiéter pour Mareva Galanter, ancienne Miss France et compagne depuis de nombreuses années, ainsi que pour leur fille.
“Comment expliquer cela à mes enfants ?” s’interrogeait-il déjà en novembre 2023 sur France Inter. “On est en France, en 2023, j’habite Paris et j’ai des agents qui protègent ma famille et moi-même parce que je suis juif. Comment j’explique ça à mes enfants ?”
Une phrase bouleversante, symbole du désarroi d’un père qui tente de concilier protection et normalité dans un climat devenu hostile.
Cette peur permanente s’immisce dans les moindres recoins du quotidien : impossible d’aller au restaurant sans précaution, difficile d’improviser un voyage, compliqué même de marcher librement dans la rue.
La liberté, celle qu’Arthur chérit tant, semble suspendue.
Un symbole d’une époque tendue
Le cas d’Arthur dépasse son histoire personnelle. Il illustre un climat d’antisémitisme en recrudescence depuis plusieurs années.
Les chiffres publiés par les institutions françaises confirment cette tendance : les actes et propos antisémites ont explosé depuis l’automne 2023, portés par les tensions internationales et les réseaux sociaux devenus des caisses de résonance de la haine.
Arthur, par sa notoriété, est devenu malgré lui un symbole de cette dérive. Ses prises de parole sont souvent détournées, amplifiées, et servent de prétexte à de nouvelles attaques.
Mais l’animateur refuse de se taire : “Je continuerai à parler, à travailler, à rire, parce que c’est ce que je sais faire. Mais j’aimerais pouvoir le faire sans craindre pour ma vie.”
L’humour comme bouclier
Malgré cette situation dramatique, Arthur n’a pas perdu son sens de l’humour.
Dans les coulisses de ses émissions, il continue de faire rire ses équipes, de plaisanter, d’apporter cette énergie positive qui a fait sa marque.
Mais derrière les rires, une fatigue se fait sentir. “C’est quelqu’un de très fort, mais il y a des jours où on sent que c’est lourd à porter”, confie un proche collaborateur. “Il garde le sourire pour les autres, mais il est profondément atteint.”
L’animateur sait mieux que quiconque que le rire peut être une arme contre la haine.
Cependant, il rêve surtout d’un retour à la normalité : “J’espère que ça va s’arrêter le plus vite possible”, a-t-il déclaré sur LCI, comme une prière, ou peut-être une ultime lueur d’espoir.
“L’antisémitisme s’exprime en roue libre”
Arthur l’avait déjà affirmé en 2023 : “L’antisémitisme était latent, il était là, mais depuis le 7 octobre, il s’exprime en roue libre, au grand jour.”
Ces mots résonnent encore plus fort aujourd’hui, alors que les tensions ne semblent pas s’apaiser.
L’animateur, qui a toujours revendiqué son identité sans provocation, refuse de céder à la peur, mais il s’indigne d’une société où la haine religieuse gagne du terrain.
Un combat pour la tolérance
Au-delà de sa propre sécurité, Arthur veut continuer à porter un message de tolérance et de paix.
Il a souvent rappelé que la lutte contre l’antisémitisme ne concerne pas seulement les Juifs, mais l’ensemble de la société.
“Quand on commence à s’attaquer à une communauté, c’est toute la République qui vacille”, disait-il déjà il y a quelques années.
Aujourd’hui, alors qu’il vit reclus, protégé, observé, il garde une conviction : il faut continuer à croire en la France, en sa capacité à défendre ses valeurs fondamentales.
Arthur espère qu’un jour, il pourra retrouver cette liberté simple : marcher dans la rue, rire avec le public, sans craindre un regard ou un message haineux.
Deux ans après le début de cette épreuve, Arthur incarne malgré lui la résistance face à la haine.
Son histoire est celle d’un homme qui, derrière les projecteurs, vit dans la peur, mais ne renonce pas à sa dignité ni à sa foi en l’humanité.
Et si l’animateur espère que “ça s’arrête le plus vite possible”, son témoignage, lui, continuera de résonner comme un rappel : aucune menace ne doit jamais faire taire la liberté d’être soi.
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