« Victime d’un crime violent » : après la mort de Fabian, 8 ans, la police interroge son ex-belle-mère

La police allemande a interrogé l’ancienne belle-mère de Fabian, 8 ans, qui a découvert son corps. L’autopsie a mis en évidence la mort criminelle du jeune garçon.

Une nouvelle avancée dans l’enquête. Quatre jours après la découverte du corps sans vie de Fabian, 8 ans, dans une forêt du nord-est de l’Allemagne, la police effectue désormais des vérifications auprès de celle qui a retrouvé le cadavre du petit garçon, rapportent ce samedi 18 octobre la chaîne de télévision RTL et le tabloïd Bild. Et pour cause : cette femme présentée tout d’abord comme une « promeneuse » par les enquêteurs n’est autre que l’ex-compagne du père de l’enfant.

Elle a été en couple avec son père, Matthias, pendant près de 4 ans, avant que le couple ne se sépare durant l’été. Âgée de 29 ans, elle est elle-même mère d’un enfant de 7 ans. « Fabian était comme mon propre enfant. J’ai été sa mère adoptive pendant quatre ans, pour ainsi dire », avait-elle témoigné plus tôt dans la semaine à la chaîne allemande. La belle-mère de l’enfant a été interrogée dès la découverte du corps, avant de subir un deuxième interrogatoire au commissariat de Rostock.

« Je ne comprends pas pourquoi je suis maintenant au centre de l’attention. J’ai remis mon téléphone portable à la police, ma voiture a été inspectée, j’ai tout fait volontairement et j’ai coopéré. Je ne ferais probablement pas cela si j’avais quelque chose à voir avec cette affaire », a-t-elle affirmé au micro de RTL.

Des fouilles importantes menées sur les lieux du crime

Le corps du petit garçon avait été retrouvé ce mardi dans la matinée quatre jours après sa disparition alors qu’il se trouvait seul au domicile de sa mère à Güstrow, en Mecklenbourg-Poméranie-Occidentale. Son cadavre a fini par être localisé dans une forêt à une quinzaine de kilomètres de là, à Klein Upahl. À l’issue de l’autopsie, des traces ont été constatées sur le corps « qui permettent de conclure que le garçon a été victime d’un crime violent », a déclaré le parquet de Rostock.

Une femme au cœur des soupçons

L’enquête autour de la mort de Fabian prend désormais une tournure troublante. Celle que les médias allemands surnomment déjà « l’ex-belle-mère » se retrouve au centre de toutes les attentions. Jusqu’à présent, elle affirmait n’être qu’une promeneuse ayant découvert le corps par hasard, mais les enquêteurs veulent en savoir plus. Pourquoi était-elle précisément dans cette forêt, ce jour-là, à cet endroit ?

Les policiers de Rostock ont passé plusieurs heures à l’interroger, cherchant à reconstituer sa version des faits minute par minute. Ils examinent également ses communications téléphoniques et ses déplacements des jours précédents. Des témoins affirment l’avoir aperçue dans les environs de Klein Upahl au moment où Fabian était encore porté disparu.

Selon une source proche du dossier, les enquêteurs restent prudents : « Rien ne permet de l’accuser formellement, mais certaines incohérences doivent être éclaircies. »

Une relation complexe avec le père

Entre Matthias, le père du petit garçon, et cette femme de 29 ans, l’histoire semble avoir été marquée par des hauts et des bas. Leur séparation, intervenue durant l’été, aurait laissé des blessures encore ouvertes. Des proches parlent d’une rupture difficile, d’un lien resté ambigu, où les émotions n’étaient pas complètement éteintes.

Les enquêteurs se demandent aujourd’hui si un conflit, une jalousie ou un différend lié à l’enfant pourrait être à l’origine du drame. Les psychologues du parquet évoquent la possibilité d’un passage à l’acte « impulsif », mais aucune conclusion n’a encore été tirée.

Un climat d’incompréhension et de peur

À Güstrow, la peur s’ajoute désormais à la douleur. Les habitants, déjà bouleversés par la disparition de Fabian, peinent à comprendre comment le cercle familial a pu se transformer en théâtre du soupçon. Dans les écoles, les parents se serrent davantage autour de leurs enfants. Les rues se sont vidées plus tôt que d’habitude.

« C’est un cauchemar qui n’en finit pas », confie une voisine de la famille. « On se disait que ce genre d’histoire n’arrivait qu’à la télévision, pas ici, pas chez nous. »

Les autorités locales, de leur côté, appellent au calme. « Nous savons que cette affaire suscite des émotions fortes, mais nous devons laisser la justice faire son travail », a déclaré le procureur adjoint de Rostock.

Un travail de fourmi pour la police

Les fouilles se poursuivent dans la forêt de Klein Upahl. Chaque mètre carré est passé au peigne fin. Les enquêteurs espèrent y retrouver des objets personnels du garçon ou tout indice permettant de comprendre comment il a été conduit à cet endroit. Des traces de pneus, des empreintes et des fragments de tissus ont déjà été envoyés au laboratoire criminologique.

Les plongeurs inspectent également les mares et étangs voisins, tandis que les experts en téléphonie analysent les données GPS du téléphone de la suspecte. « Nous ne négligeons aucune piste », assure un inspecteur présent sur le terrain.

Un pays bouleversé

Dans tout le pays, cette affaire suscite une onde d’émotion comparable aux plus grands drames criminels de ces dernières années. Les journaux télévisés ouvrent leurs éditions avec le visage de Fabian, tandis que les plateaux de débats s’interrogent sur la montée des violences faites aux enfants.

Des psychologues et travailleurs sociaux réclament une meilleure protection des mineurs, mais aussi un renforcement des alertes disparition. « Chaque minute compte lorsqu’un enfant s’évapore dans la nature », rappelle une experte invitée sur une chaîne nationale.

Une vérité encore enfouie

Pour l’instant, la femme interrogée nie toute implication. Elle insiste sur sa coopération et assure vouloir “rétablir la vérité”. Mais le mystère reste entier : comment a-t-elle pu tomber sur le corps si rapidement, dans une zone pourtant difficile d’accès ? Était-ce un hasard, ou connaissait-elle l’endroit ?

Les prochains jours seront décisifs. Les analyses ADN, les relevés téléphoniques et les expertises des lieux devraient apporter de nouveaux éléments. L’Allemagne tout entière retient son souffle.

Car au-delà des soupçons et des procédures, une question demeure, terrible et sans réponse : qui a tué Fabian ?