« Tuez la vache de mon voisin » : le discours explosif du sénateur Malurayet qui dénonce la « dérive fiscale » et secoue la République.

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La foudre dans l’hémicycle : quand un sénateur refuse le silence

Le Sénat, temple de la sagesse républicaine et souvent cadre de débats feutrés, a récemment été le théâtre d’une allocution d’une rare intensité. À l’heure où la France navigue à vue, sous le poids d’une dette abyssale et d’une soif fiscale apparemment inextinguible, une voix s’est élevée avec la force d’un coup de tonnerre. Il s’agit de celle du sénateur Malurayet, un homme qui, loin d’avoir dit son dernier mot, a choisi ce moment crucial des discussions budgétaires pour remettre les pendules à l’heure. Ce n’était pas un discours technique, mais une charge émotionnelle et philosophique, délivrée avec la conviction de ceux qui ont tout vu et qui refusent l’inéluctable déclin.

Le sénateur Malurayet a entamé son intervention en pointant du doigt ce qu’il nomme la « dérive du pays ». Chaque révision budgétaire, déplore-t-il, ne rime qu’avec « hausse d’impôts » et une « absence totale de vision ». Face à ce qu’il a appelé un véritable « concours l’épine des taxes les plus déjantées », mené par ceux qu’il surnomme, non sans ironie, les « pistoles roses de la justice fiscale », l’élu a choisi de délaisser les chiffres pour l’allégorie, l’art du conte pour frapper les esprits et déconstruire une idéologie économique bien-pensante mais dévastatrice.

L’allégorie de « la vache de Zuc » : le miroir d’une soif d’égalitarisme funeste

C’est alors que le sénateur a déroulé l’histoire poignante et profondément révélatrice de « la vache de Zuc ». L’anecdote, loin d’être un simple interlude, est une véritable masterclass de critique politique et économique. Zuc, ce paysan malchanceux, n’est pas « très fort en économie » et ne possède qu’une seule vache. Une bête chétive, squelettique, « plus à une vache sacrée famélique en Inde qu’à une belle charollaise du Bourbonnais ». Cette vache, c’est une métaphore puissante de l’économie productive française : affaiblie, surchargée et négligée.

Le drame survient un matin : la vache est morte. Dans un désespoir terrible, Zuc « tombe à genou, se roule par terre, il crie, il lève les mains au ciel ». Il interpelle le Créateur : « Mon Dieu, pourquoi as-tu tué ma vache ? ». La réponse divine est d’une lucidité cruelle : « Ce n’est pas moi qui l’ai tuée. C’est toi qui lui a presque rien donné à manger depuis six mois ». Le diagnostic est sans appel : l’affaiblissement et la mort ne sont pas le fait d’une fatalité externe, mais d’une négligence et d’une mauvaise gestion interne. Pour l’auditoire du Sénat, le message est limpide : la France est à bout de souffle, non par accident, mais par l’épuisement méthodique de ses forces vives.

Plein de compassion, Dieu propose à Zuc de ressusciter sa vache. Mais la réponse du paysan, le cœur de l’allégorie, est un choc. Zuc ne demande pas la richesse, ni même le retour de son bien. Il demande « simplement la justice » : « Tue la vache de mon voisin ».

Ce désir viscéral de nivellement par le bas, cette soif non pas d’améliorer sa propre situation, mais d’abaisser celle de l’autre au même niveau de misère, est pour le sénateur Malurayet le mal idéologique qui ronge la France. Il dénonce avec véhémence l’idée d’« appauvrir les uns pour enrichir les autres », qu’il identifie comme la recette séculaire de l’« enfer pavé de bonnes intentions du camp du bien ».

Une leçon d’histoire économique amère

Le sénateur Malurayet ne s’est pas contenté d’une simple parabole ; il a tiré une implacable leçon d’histoire et d’économie. Ce modèle, qui vise à « tuer la vache du voisin » au nom d’une utopique « justice fiscale », a un bilan historique sans équivoque. « Tous les pays qui l’ont appliqué n’ont jamais enrichi personne », assène-t-il, avant de livrer l’avertissement le plus grave : « Mais ils ont tous réussi à ruiner tout le monde ».

Ce constat est un réquisitoire contre l’idée que l’on puisse créer de la richesse en décourageant l’effort et en punissant la réussite. Il souligne que l’objectif de toute politique économique saine ne devrait pas être de redistribuer la pauvreté, mais d’encourager la création de valeur et l’abondance. La « justice » demandée par Zuc n’est pas la vraie justice, mais l’envie et la jalousie travesties en vertu politique. Une société qui fonctionne sur ce principe est condamnée à l’appauvrissement généralisé, car elle détruit la motivation même de l’effort productif.

La France sous la menace d’une « taxe-addiction »

Le sénateur a ensuite ramené son propos à la réalité française, sans filtre. « Monsieur le Premier ministre, la France crève d’un excès de dépenses, de dettes et de taxes ». Le mot « crève » n’est pas choisi au hasard. Il exprime une souffrance existentielle, un état d’agonie progressive du corps économique et social.

Il est terrifiant de constater, comme le fait le sénateur, qu’au lieu d’ouvrir la voie à des économies structurelles, les débats parlementaires sont pollués par « des centaines d’amendements créent chaque jour de nouveaux impôts ». C’est une mécanique infernale, une véritable « taxe-addiction » où l’État semble incapable de se sevrer de l’argent du contribuable, même lorsque l’économie est déjà à genoux.

Les nouveaux impôts ne sont plus des outils de financement, mais des symptômes d’une maladie plus profonde : l’incapacité de l’État à contrôler ses propres dépenses. Dans ce contexte, chaque nouvelle taxe est perçue non comme une nécessité, mais comme une humiliation supplémentaire pour les citoyens et les entreprises qui tentent de survivre et de créer de l’emploi.

L’appel à la résistance pour un avenir de liberté

L’intervention de Malurayet a culminé avec un vibrant appel à la résistance. Il ne s’est pas adressé à l’opposition, mais au Premier ministre lui-même, lui demandant solennellement de « résister et de défendre avec nous la ligne dont le pays a besoin ».

Cette ligne, selon le sénateur, est simple, mais radicalement contraire à la tendance actuelle :

Moins d’impôts : pour redonner de l’air aux foyers et aux entreprises, encourager l’investissement et l’épargne.
Moins de dépenses publiques : pour assainir durablement les comptes et mettre fin à la gabegie étatique, rétablissant la confiance des marchés et des citoyens.
Plus d’emploi et de liberté pour les Français : car la liberté individuelle et économique est le véritable moteur de la prospérité et de la dignité sociale.
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Le discours du sénateur Malurayet est bien plus qu’une simple prise de parole parlementaire ; c’est un manifeste pour le bon sens économique et une dénonciation passionnée du piège égalitariste. En utilisant la vieille allégorie de Zuc, il a réussi à transformer un débat aride sur le budget en une question de principe fondamental : voulons-nous une société où l’on aspire à la richesse ou une société où l’on se console de la misère d’autrui ? Sa voix rappelle avec force qu’il est encore temps de changer de cap, à condition d’avoir le courage de se libérer des « bonnes intentions » qui pavent la route de la ruine nationale. Il reste à voir si son appel, d’une sincérité désarmante et d’une puissance symbolique rare, sera entendu par ceux qui tiennent les rênes du pouvoir. Le pays, épuisé par la pression fiscale, attend une réponse.