Révélation choc : À 82 ans, Dutronc avoue que la violente dispute entre Eddy Mitchell et Laeticia Hallyday a anéanti Johnny et “gâché” sa dernière nuit.

Johnny Hallyday, Jacques Dutronc et Eddy Mitchell “Et moi et moi et moi”  2015 sélect dan sadydan

Le silence de Jacques Dutronc est aussi légendaire que sa carrière. L’homme aux lunettes noires, éternellement discret, fuyant les médias comme la peste, n’est pas de ceux qui se livrent aux confidences. Pourtant, à quatre-vingt-deux ans, l’icône du rock français a décidé de briser cette omerta pour révéler un pan d’histoire sombre et douloureux, celui de la dernière tournée des Vieilles Canailles en deux-mille-dix-sept. Une épopée musicale qui devait être une fête et qui, selon ses mots, s’est transformée en cauchemar, gâchée par les tensions et culminant par une violente dispute.

Au centre de ce drame de coulisses, on retrouve les trois frères de cœur : Johnny Hallyday, Eddie Mitchell et Jacques Dutronc, unis une dernière fois sur scène. Et une femme, Laeticia Hallyday, la veuve du Taulier, dont l’omniprésence et le contrôle ont, selon Dutronc, fini par provoquer l’explosion finale.

 

Le “courage incroyable” du guerrier affaibli

 

Pour comprendre la portée de ces révélations, il faut remonter à mars deux-mille-dix-sept. Johnny Hallyday reçoit alors un diagnostic terrible : un cancer du poumon. Après des décennies d’excès, le corps du rocker le rattrape. Les médecins sont formels : la maladie est grave, le traitement doit être lourd et le repos, absolu. Mais Johnny, l’homme qui ne sait pas ce que signifie ralentir, refuse l’arrêt. Sa vie, c’est la scène, ce qui le maintient debout.

Contre l’avis de tous, et surtout de son épouse Laeticia, il maintient la tournée des Vieilles Canailles : dix dates prévues à travers la France, de juin à juillet. Laeticia s’y oppose farouchement, allant jusqu’à supplier son mari d’annuler. Elle confiera plus tard qu’elle pensait que c’était “suicidaire”. Johnny est affaibli, les chimiothérapies le vident de son énergie. Il a besoin d’une machine à oxygène et un médecin doit lui faire des piqûres dans le ventre avant chaque concert.

Mais face aux suppliques, Johnny prononce la phrase qui marquera à jamais son entourage : “Si je ne la fais pas, je meurs”. Pour lui, la scène est une survie, un rempart contre la maladie. Le guerrier monte sur scène à Lille, à Marseille, à Toulouse. Et là, c’est le miracle. Sous les projecteurs, le soldat reprend du service. On ne devine rien de la maladie. Il chante, danse, sourit, donnant tout ce qu’il lui reste.

 

L’ombre de la veuve et les tensions de coulisses

Héritage de Johnny Hallyday : L'avis tranché de Jacques Dutronc - Purepeople

Si le spectacle est une réussite, les coulisses, elles, sont le théâtre d’une autre histoire, bien plus sombre. Laeticia est là, omniprésente. Elle surveille, s’inquiète, vérifie ses médicaments, son repos entre les morceaux. Elle est dans les loges, dans le bus, à l’hôtel, partout. Si certains membres de l’équipe apprécient cette vigilance, d’autres y voient un contrôle étouffant, un mur qui se dresse autour du Taulier.

Les tensions montent, discrètement d’abord, puis de plus en plus ouvertement. Eddie Mitchell, l’ami de cinquante ans, le confident, le frère de rock, supporte particulièrement mal cette omniprésence. Lui et Johnny ont tout partagé, les femmes, les excès, les réussites, les échecs. Eddie a le sentiment de ne plus pouvoir passer de temps seul avec son ami, de ne plus pouvoir discuter comme avant, de rire comme au bon vieux temps. Latitia et son équipe semblent toujours se trouver entre eux. Le rockeur se sent “entouré, surprotégé, presque étouffé”.

L’ambiance se dégrade. Les non-dits s’accumulent. Dutronc, Mitchell, l’équipe technique, tous sentent que quelque chose ne tourne pas rond. Mais personne n’ose parler, par respect pour Johnny, par peur de le blesser ou d’aggraver la situation de l’homme malade. L’équipe fait semblant, jusqu’à la nuit de la déflagration.

 

Carcassonne : la dispute qui “gâche” la dernière nuit

 

Le cinq juillet deux-mille-dix-sept, à Carcassonne, se tient le dernier concert de la tournée, le tout dernier que donnera Johnny Hallyday. Personne ne le sait encore, mais le Taulier ne montera plus jamais sur scène.

Le spectacle se passe bien. Malgré la fatigue et la maladie, Johnny assure. Il est assis plus souvent que d’habitude, mais le public est en liesse, c’est une soirée magique, une dernière communion. Mais après le concert, tout bascule.

Jacques Dutronc révèle l’explosion : Eddie Mitchell et Laeticia Hallyday ont une violente engueulade. Les mots fusent, les reproches éclatent. La nature exacte de cette dispute reste floue. S’agit-il de l’omniprésence de Laeticia ? Du contrôle qu’elle exerce sur Johnny ? D’une divergence sur l’organisation de la tournée ? Peu importe la cause, la dispute est d’une violence telle qu’elle brise l’atmosphère. L’ambiance est “plombée”. Cette dernière soirée, qui devait être un moment de célébration, tourne au désastre.

Au lieu de trinquer ensemble, de se remémorer les bons moments, de se dire au revoir dignement, l’équipe se disperse. Eddie Mitchell, blessé et en colère, fil en douce sans dire au revoir à personne.

 

La solitude du rocker et l’aveu d’échec

 

Johnny est profondément affecté par cette disparition. Il se sent abandonné par son ami de toujours. La dispute a tout gâché. Seul au bar de l’hôtel, un verre à la main, le regard dans le vide, l’homme le plus célèbre de France est assailli par la solitude. Cette solitude dont il parlait souvent et qu’il ressent ce soir-là plus que jamais.

C’est là que Dutronc le rejoint. Et c’est à ce moment précis que Johnny lâche la phrase qui résonne comme un adieu et un aveu d’échec : “Bon, bah, on repart en tournée tous les deux, Mon Jaco”.

Pas les trois Vieilles Canailles. Juste Johnny et Jacques. Sans Eddie. La phrase dit tout. Johnny a compris que quelque chose s’est irrémédiablement brisé ce soir-là. La magie du trio ne pourra plus jamais opérer. La dispute entre Eddie et Laeticia a créé une fracture irréparable, mettant fin à une amitié de cinquante ans et à l’idée même de reformer le groupe.

Cette tournée à deux n’aura jamais lieu. Cinq mois plus tard, le cinq décembre deux-mille-dix-sept, Johnny Hallyday s’éteint. Le cancer a gagné.

 

Un témoignage accablant pour l’entourage

La révélation de Jacques Dutronc, faite des années après le drame, prend tout son sens lorsque l’on considère la “guerre d’héritage” qui a éclaté après la mort de Johnny. David et Laura, exclus du testament, les déclarations publiques d’Eddie Mitchell qui sous-entend une manipulation, les récits de l’isolement progressif du rocker.

Tous racontent la même histoire : un contrôle total de Laeticia sur l’entourage, des amis écartés, un mur construit autour de l’homme malade. L’engueulade de Carcassonne n’est pas un incident isolé. C’est le symptôme d’une frustration accumulée, d’une légitimité contestée et d’une lutte pour l’accès au Taulier.

Eddie Mitchell, explosant contre Laeticia, était peut-être l’ami qui n’en pouvait plus de voir son frère de cœur “étouffé” et “contrôlé”. Laeticia, quant à elle, estimait agir en protectrice d’un mari fragile. Deux visions, deux légitimités, deux amours qui se sont heurtées violemment, avec Johnny au milieu, pris en otage, incapable de contenter tout le monde.

Jacques Dutronc, avec sa nonchalance habituelle, ne cherche pas à accabler qui que ce soit. Il se contente de constater les faits : une dispute a eu lieu, elle a gâché la fin, et Johnny en a souffert. Son témoignage, dénué de colère et de rancœur, est d’autant plus puissant qu’il émane d’un homme qui a assisté, impuissant, au gâchis d’une amitié historique et à l’adieu tragique de son ami. La vérité, parfois, est une simple tristesse face à ce qui aurait dû être un moment de joie et qui s’est terminé dans l’amertume et la confusion. Le silence de Dutronc est brisé, mais le cœur des fans, lui, est encore lourd de cette dernière nuit gâchée.