Helena et le gouvernement s’unissent pour briser le silence sur les violences faites aux femmes.

Ce vendredi 31 octobre à Cannes, Helena a fait mouche en raflant deux trophées lors des NRJ Music Awards. La chanteuse, révélée par la “Star Academy” il y a deux ans, a même conquis le ministère de l’Intérieur…

Ce n’est pas qu’un tube, c’est une ode d’utilité publique. Ce vendredi, sur la scène des NRJ Music Awards, Mauvais garçon a été sacrée chanson francophone de l’année. Le tube d’Helena, qui cumule neuf millions de vues sur YouTube et plus de cinquante millions d’écoutes sur Spotify, est devenu en quelques mois un véritable phénomène de société… A tel point que le ministère de l’Intérieur se l’est accaparé pour rappeler l’enjeu des violences faites aux femmes.

En effet, à l’occasion de la cérémonie des NRJ Music Awards, le ministère de l’Intérieur a publié un étonnant tweet. Dans celui-ci, la Place Beauvau rend hommage à la chanteuse Héléna, en rappelant que sa chanson “sensibilise aux violences psychologiques”. “Le ministère reste engagé contre toutes les violences : psychologiques, physiques et sexuelles” poursuit le ministère. Laurent Nunez enjoint toute personne victime de violences à “briser le silence” en appelant le 17 ou le 3919.

Helena et Marine, deux académiciennes engagées

Le tweet est assorti à trois photos, sur lesquelles des paroles de chansons féministes apparaissent. On retrouve ainsi “Plus jamais mauvais garçon ne m’éteindra”, issue de la chanson Mauvais garçon d’Helena, mais la jeune femme n’est pas seule… Ainsi, le ministère de l’Intérieur a aussi retenu le vers “Plus jamais faute”, issu de la chanson Ma faute de Marine, et “Balance ton quoi” de la chanson éponyme d’Angèle.

Pour rappel, le 20 novembre 2024, le single Mauvais garçon est publié, et dénonce les relations amoureuses toxiques. Dans cette chanson, Helena rappelle la toxicité de la relation qu’elle a eue avec son ex. Ce dernier avait d’ailleurs été aperçu les premières semaines de la saison 11 de la Star Academy… La jeune femme l’appelait régulièrement au téléphone… Le titre connaît alors un succès rapide, et est le plus diffusé en radio entre fin février et mars 2025.

Marine, elle aussi, a pris le même chemin qu’Helena. Sitôt sortie gagnante de la Star Academy, elle publie Ma faute, une ode féministe dans laquelle elle s’en prend elle aussi à son ex toxique. Sur plusieurs plateaux télé, elle révèlera par la suite que celui-ci n’a pas hésité à la recontacter pour lui demander 10% des recettes de la chanson… Le motif ? Celle-ci n’aurait jamais existé sans lui ! Le culot…

Et si la musique devenait l’arme la plus puissante contre les violences faites aux femmes ?
Ce soir-là, à Cannes, sous les projecteurs dorés du Palais des Festivals, Héléna n’a pas seulement chanté. Elle a délivré un message. Derrière les paillettes, les trophées et les applaudissements, une vérité brûlante s’est imposée : la pop peut sauver des vies.

Depuis des mois, « Mauvais garçon » s’impose comme un cri de libération collective. Ce morceau, qui semblait au départ une simple ballade pop, s’est transformé en hymne pour toutes celles qui ont connu la manipulation, le contrôle, la peur. « Plus jamais mauvais garçon ne m’éteindra » : une phrase devenue symbole, scandée dans les rues, partagée sur TikTok, reprise par des associations et même affichée dans certaines maisons de femmes battues.

Pour beaucoup, Helena représente une génération nouvelle d’artistes : sans filtre, sans tabou, déterminée à parler de ce que d’autres taisent. Dans les interviews, elle confie souvent qu’elle a mis des mois à comprendre qu’elle vivait une relation toxique. « Ce n’était pas de l’amour, c’était de la domination déguisée », a-t-elle déclaré récemment sur RTL. Cette honnêteté, rare dans le monde du showbiz, touche un public bien plus large que celui des simples fans.

Et quand l’État lui-même s’en mêle, le symbole devient immense. Le tweet du ministère de l’Intérieur n’est pas passé inaperçu. Certains y ont vu une opération de communication, d’autres un vrai tournant sociétal. Pour la première fois, une chanson issue d’un télé-crochet est utilisée par les autorités pour sensibiliser à un fléau national. Une reconnaissance officielle qui prouve que les mots d’une chanteuse peuvent peser aussi lourd qu’une campagne d’affichage.

Dans les jours qui ont suivi, les appels au 3919, le numéro d’écoute national pour les victimes de violences conjugales, ont d’ailleurs enregistré une hausse. « C’est la preuve que l’art a un pouvoir d’action réel », explique une psychologue de l’association Solidarité Femmes. « Quand une artiste populaire ose parler de ce qu’elle a vécu, elle libère la parole d’autres femmes. »

Helena n’est pas seule dans ce combat. Sa camarade de la Star Academy, Marine, suit la même voie. Sa chanson « Ma faute », écrite dans la foulée de sa rupture, raconte les ravages de la culpabilité. « J’ai longtemps cru que c’était ma faute s’il me faisait pleurer », chante-t-elle d’une voix fragile mais déterminée. Son histoire, tout aussi poignante, a provoqué une onde de solidarité sur les réseaux sociaux.

Ces deux jeunes femmes, à peine âgées d’une vingtaine d’années, symbolisent un changement profond. Finie l’époque où les chanteuses de variétés devaient sourire et se taire. Aujourd’hui, elles parlent, elles dénoncent, elles inspirent. Et si leurs tubes s’écoutent sur toutes les plateformes, c’est parce qu’ils résonnent dans les cœurs de milliers de femmes qui, elles aussi, cherchent la force de dire non.

À Cannes, lorsque Helena a levé son trophée, les larmes aux yeux, la salle entière s’est levée. Ce n’était plus seulement une victoire musicale, mais une victoire humaine.
Un signe que le silence, peu à peu, se brise.