Après l’élection de Zohran Mamdani à New York, « insoumis » et écologistes se félicitent de la victoire d’une « gauche de rupture »

L’élection du candidat « est une inspiration pour la gauche qui ne renonce ni à ses valeurs, ni à gouverner pour changer la vie des gens », a jugé la cheffe de file des écologistes, Marine Tondelier.

Zohran Mamdani, lors de son élection à la mairie de New York, à Brooklyn, le 4 novembre 2025.

La victoire électorale d’un progressiste aux Etats-Unis résonne jusqu’en France : « insoumis » et écologistes se sont réjouis, mercredi 5 novembre, de l’élection du socialiste Zohran Mamdani à la mairie de New York.

Certains élus y voient même une leçon pour la gauche française à gouverner sans renoncer à « sa radicalité » : « Cette victoire porte en elle une leçon : seule la gauche de rupture peut battre l’extrême droite », a salué sur X la cheffe de file des députés LFI, Mathilde Panot.

Les « insoumis » se reconnaissent dans cette nouvelle figure de la gauche du Parti démocrate qui a émergé notamment grâce à un programme à destination des classes populaires et des jeunes, et un discours résolument propalestinien.

« Les leçons sont nombreuses pour le camp de la rupture dans le monde entier : tourner la page de la vieille gauche dégoûtante, ne pas changer de cap face aux flots d’insultes et de mensonges du système médiatique, ne rien abandonner de la radicalité des propositions », a estimé la députée Clémence Guetté, responsable du programme de la formation de Jean-Luc Mélenchon.Vous pouvez partager un article en cliquant sur les icônes de partage en haut à droite de celui-ci.

« Face à l’establishmen médiatique, économique et politique qui a dépensé des dizaines de millions de dollars pour lui barrer la route », Zohran Mamdani a réussi « à renverser la table avec des propositions radicalement concrètes (gel des loyers, bus gratuits, crèches publiques…) et sans jamais détourner le regard sur le racisme et Gaza », s’est réjouie l’eurodéputée Manon Aubry sur le même réseau social.

États-Unis : le démocrate Zohran Mamdani élu maire de New York | Euronews

Plusieurs ex-« insoumis », candidats possibles à une éventuelle primaire de gauche à la présidentielle, ont, pour leur part, mis en avant son succès en juin lors d’une primaire qui lui avait permis de « renverser l’establishment démocrate ».

« Comment a-t-il renversé la table ? Par une primaire. Par la question sociale comme obsession. Par une campagne de terrain. Par un candidat qui se fait reporter », s’est ainsi félicité François Ruffin, qui siège au groupe écologiste et revendique les mêmes méthodes de campagne.

Au contraire, LFI estime que sa volonté de ne pas participer à une primaire pour 2027 est également renforcée dans la mesure où la primaire démocrate n’a pas empêché Andrew Cuomo, battu par Zohran Mamdani, de se présenter ensuite en candidat indépendant.

« Une source d’inspiration »

Autre candidate à la présidentielle, la secrétaire nationale des Ecologistes, Marine Tondelier a applaudi le succès d’un candidat résolument anti-Trump : « Dans la bascule fasciste en cours aux Etats-Unis, cette victoire est une source d’espoir incroyable et une inspiration pour la gauche qui ne renonce ni à ses valeurs, ni à gouverner pour changer la vie des gens maintenant », a-t-elle jugé.

La secrétaire nationale des Ecologistes, Marine Tondelier, à Paris, le 8 octobre 2025.La secrétaire nationale des Ecologistes, Marine Tondelier, à Paris, le 8 octobre 2025.

Ce profil « franchement de gauche, avec des propositions radicales et concrètes », doit être « une source d’inspiration pour notre gauche française », a renchéri la députée Clémentine Autain, qui siège au sein du groupe écologiste.

Du côté des socialistes, le premier secrétaire, Olivier Faure, a dit se sentir « parfaitement en phase » avec le programme de M. Mamdani, notamment dans la défense des services publics, qui sont « le patrimoine de ceux qui n’en ont pas »« Il se revendique comme socialiste, mais à la sauce américaine. Ce n’est pas un “insoumis” », a-t-il encore fait valoir mercredi devant l’Association des journalistes parlementaires (AJP).

Au sein du même parti, le candidat à la mairie de Paris Emmanuel Grégoire y a vu un signe pour les prochaines municipales en France : « Inspirons-nous de cet élan pour ouvrir la voie d’une victoire de la gauche à Paris en 2026 face à aux droites extrêmes et réactionnaires qui tournent le dos aux urgences sociales et climatiques », a-t-il réagi.

Seule voix discordante à gauche, le radical de gauche Guillaume Lacroix s’est dit « inquiet mais pas surpris de voir en France la gauche “Chavez” et la gauche “Kamala” réconciliées, en extase et triomphantes ce matin d’avoir gagné New-York cette nuit, depuis leur canapé, grâce à leurs tweets décisifs ».