Stéphanie de Monaco : “Je n’aurais pas pu me regarder dans une glace”

 

L’ouragan est passé depuis longtemps dans la vie de Stéphanie et a laissé la princesse rebelle pour faire place à une mère modèle et une femme affranchie. Stéphanie a donc choisi sa vie et pas celle qu’on lui avait promise. Elle est loin, très loin de la Jets et près très près de ses enfants, des malades du sida, des gens du cirque.

 Stéphanie en toute simplicité. Vous préférez qu’on vous appelle Altesse, princesse Stéphanie ou Stéphanie ? Euh dans l’absolu Stéphanie. Oui. Tu es sûr ? Un jour, vous avez dit euh jour de ma naissance, la sigon s’est peut-être trompée, elle a posé le paquet au mauvais endroit. C’est vrai que au cours de mon enfance ou de ma vie, je me demandais euh voilà qu’est-ce que je faisais là ? parce que je je pas le même mode de fonctionnement, manière de penser que que certaines personnes voilà et et c’est c’est toujours sentir en décalage, c’est assez difficile de de

se trouver quoi. Il y a des millions de femmes qui ont des vies quotidiennes qui avent un jour d’avoir une vie de princesse. Vous avez une vie de princesse et vous rêvez souvent d’avoir une vie de femme quotidienne. Ma vie et la vie d’une femme et d’une maman au quotidien. Je veux dire mon mon ma principale occupation c’est d’être maman et je crois que j’ai une vie complètement normale.

 Ça étonnerait beaucoup de personnes. Il paraît que vous faites vos courses avec un cad. Bah oui, c’est mieux que dans les mains. Je prendrai pas grand-chose mais bah oui, je fais mes courses comme tout le monde. J’aime faire à manger à mes enfants. C’était quoi la devise de votre mère ? You never know. Tu veux dire ? On ne sait jamais.

 Donc elle nous a toujours appris à tout faire. coudre coudre la cuisine, le ménage, tout. Je crois que j’ai eu des parents merveilleux qui m’ont élevé aussi comme ça à être être quelqu’un de simple, droit, d’honnête et justement de pas attacher trop d’importance à à toute l’image justement qu’on pouvait donner au à Monaco ou à ou à être princesse.

Notre vie de famille était très très simple et très naturelle. Donc la cigogne vous a posé dans un palais. Est-ce que vous auriez préféré qu’elle vous pose au milieu de la piste aux étoiles dans un cirque ? Mais je crois qu’en fait elle l’a fait parce que bon ben j’ai la chance d’avoir un papa qui était un passionné passionné de cirque.

 J’ai grandi autour d’animaux quand on ne pouvait pas les garder aux eau où ils étaient malades où on refisait les enclos plus grands ou quoi. On les avait là-haut à la maison de campagne. Donc j’étais élevé le milieu de champansé de panthères de tigre et c’était complètement normal. Le circ était un peu sa famille de substitution aussi.

 Alors, vous avez eu plein de vie, vous pas qu’une, et dans vos nombreuses vies, vous avez été chanteuse, vous avez été vendeuse, vous avez vous avez pris vos enfants et vous êtes allé dans un cirque à une époque dans une roulotte, dans une caravane, on va dire. Ouais. Euh où les gens sont sont juste vrais quoi. Dès qu’on passe derrière les coulisses et que les lumières s’éteignent, on voit le ces gens ont une vie normale.

 Mon idée du cirque, c’est le le don de soi, se pousser à ses limites pour donner du rêve et du bonheur aux gens. Et en fait, c’est un peu ce que je fais maintenant avec mes associations et et tout ce que je fais pour les autres. Association de lutte contre le sida qui est la deuxième partie très importante de votre vie.

 Vous avez dit pour s’occuper de des gens malades, il faut avoir souffert. Je pense qu’il faut avoir euh fait le point régler ses propres souffrances, fait le deuil de ses souffrances. Vous avez beaucoup souffert, il faut le dire. Oui. Oui. Je pense que un drame que tout le monde connaît, la mort de votre maman. Et et ça j’ai jamais compris pourquoi pourquoi les gens ont ce besoin de de pied et de penser que ah bah parce qu’on est princesse, on est à Monaco, c’est plus facile de perdre sa maman ou de perdre son papa et non, je suis un être

humain comme un autre, une orpheline comme une autre, faut dire voilà, j’ai j’ai des larmes, j’ai des peines, j’ai des joies, j’ai des rires. Le titre de princesse, ça enlève pas la douleur, ça enlève pas les souffrances de la vie, le quotidien de tout le monde. Il faut dire qu’en plus le deuil de votre maman était encore plus compliqué.

Il y a eu cette salle rumeur comme quoi vous étiez au volant de la voiture, vous pendant 20 ans. Pendant 20 ans, vous avez rien dit et un jour, vous avez dit “On arrête tout.” Oui, parce que c’est ressorti à la surface et j’ai dit “Maintenant, ça suffit.” Et honnêtement, vous pensez franchement que j’aurais eu la vie que j’ai eu si au fond de moi, je savais que j’avais fait ça, j’aurais jamais pu me regarder dans une glace.

 Ma mère, c’était mon héros. J’ai vu le dans quel état de peine et de souffrance était mon père. Comment est-ce que j’aurais pu le regarder en face toute une vie pendant 20 ans en sachant mais c’est pas possible et je serai la pire des desordures de la terre et et je pense que que si ça avait été le cas bah j’aurais j’aurais fait en sorte que moi non plus je je sois plus de ce monde quoi.

 C’était pas possible de vivre avec ça. Ça a rendu le deuil encore plus compliqué avec le recul. C’est ce qui m’a donné la force. Euh et quand on me dit “Est-ce que vous voulez changer quelque chose de votre vie ?” Je dis pas une seule seconde, même les moments difficiles parce que ça fait la femme que je suis aujourd’hui et et je suis bien. Grace qu’ est morte il y a longtemps, on l’impression que c’était hier encore.

Ouais, c’est vrai. Et puis moi ce qui ce qui me me touche le plus, c’est que voilà, mes enfants, ils ont pas connu leur grand-mère et elle a pas connu ses petits enfants. On a fait de vous la princesse rebelle. Vous vous sentez rebelle ? Non, moi je crois que c’est les autres qui sont un peu jaloux et qui sont un peu qui s’ennuient dans leur vie s’ils disent ça.

 J’ai profité de la vie et que si demain ça se termine euh bah je serais contente déjà de ce que j’ai fait. En tout cas, vous trouvez qu’il y a un âge pour la rébellion et que Madona qui continue à jouer la jeune sur sur une scène, ça vous énerve ça. Vous avez écrit quelque part qu’un jour elle allait piquer les les mecs de de ces filles. Je pense que là on se rapproche de plus en plus.

 Je vois déjà la réaction de mes filles euh qui plaignent la fille de Manona qui disent “Ben moi, j’aimerais pas que ma maman soit comme ça parce qu’ il y a il y a un temps pour tout. Il faut pas refuser de vieillir quoi.” Vous vous pensez avoir réussi l’éducation de vos enfants, leur donner les vraies valeurs ? Bah je pense oui.

 Je pense que j’en suis très très fière de mes enfants. Ils sont pas intéressés par par la Jets et Ibiza et Ah non. Ah pas du tout. Non non. Ils ont une éducation très très normale et ben je vois la différence malheureusement enfin malheureusement heureusement avec le les enfants de ma sœur qui ont été plus exposés.

 Moi j’ai par choix j’ai voulu les protéger dès leur naissance. Ils s’entendent bien tous venir ou s’entendent bien mais c’est pas la même vie c’est pas la même vie c’est pas les mêmes attentes. Euh on les voit moins. Mais on les voit pas déjà faire sauf Pauline parce que elle est voilà elle sort de l’anonymat par son sport quoi. Vous leur dites quoi ? Vivez heureux, vivez caché ? Non, vivez pour vivre. C’est ça.

J’aurais jamais imposé rien. J’ai dit quel que soit le métier qui vous valorise, si vous êtes content le matin de vous réveiller, d’aller travailler, faites-le. Les Paparadis ne vous ont pas lâché. J’ai l’impression que vous êtes plus tranquille aujourd’hui. Parce que j’ai une vie qui les intéresse pas, quoi. Voilà.

 Si j’étais une quadra qui fait la fiesta tout le temps, qui a mis ça, qui fait la folle peut-être, mais j’ai une vie très très ennuyeuse pour eux. C’est-à-dire que voilà, c’est le le les enfants, l’école, le boulot, faire du bien, aller dans les hôpitaux, aller en Afrique du Sud, c’est pas très intéressant pour ces gens-là. Votre frère va bientôt se marier, on va évidemment penser au mariage de vos parents.

 L’inconscient collectif est marqué par ces images en noir et blanc. Est-ce que vous pensez que pour Charline, ça va être lourd justement le l’ura de votre mère ce jour-là ? Je pense pas que c’est l’ura de de ma mère qui qui sera lourd pour Charline, c’est de toujours vouloir comparer. Chaque individu est différent. Chaque chaque personne a quelque chose à apporter.

 Il faut avant de de lâcher de la critiquer, de la comparer, c’est lui une chance de s’exprimer, c’est tout quoi. Vous l’imz beaucoup je crois mais énormément et c’est c’est une c’est une femme extraordinaire et qui qui de part sa discrétion depuis autant d’années auprès de mon frère, elle a été là et je crois que voilà, elle est pas juste arrivée comme un chaussoupe.

 Elle est elle est elle est là depuis longtemps près de lui, près de nous et c’est une femme qui est intègre et qui est qui est très posée, très droite et en plus elle est magnifique quoi. Voilà, c’est tout. M.