« Il n’était pas doué pour le bonheur » : les confidences de Michel Drucker sur Johnny Hallyday

Invité de l’émission « Legend », l’animateur s’est souvenu d’un Johnny Hallyday fragile : drôle, généreux, mais hanté par une enfance difficile, des dépressions et des excès.

L'animateur Michel Drucker et le chanteur Johnny Hallyday le 14 mars 2014 sur le plateau de « Vivement dimanche ».

Michel Drucker ne faillit jamais à l’antenne, sauf ce 6 décembre 2017, quand il a rendu hommage à Johnny Hallyday, décédé la veille, des sanglots dans la voix et des larmes dans les yeux. Invité dans l’émission Legend de Guillaume Pley, l’animateur de Vivement dimanche a évoqué son copain de toujours et les différentes facettes de sa personnalité.

Car si Johnny Hallyday était quelqu’un de « très simple », « drôle » et « généreux », il était aussi « très malheureux », a confié l’animateur. Un état que Michel Drucker met sur le compte de l’enfance cabossée du rockeur, qui a été élevé par son oncle et sa tante. L’interprète de « Que je t’aime » avait aussi du mal à gérer les périodes de creux dans sa carrière, pourtant inhérents à tout artiste.

« Tu crois que ça va repartir pour moi ? »

« Il y a une période que tout le monde oublie, même les fans de Johnny, c’est que ça ne marchait pas du tout. C’est en 1965-1966, cure de sommeil, dépression nerveuse, il est en Suisse, il a tenté de se suicider, son couple bat de l’aile avec Sylvie Vartan », se souvient Michel Drucker. Johnny Hallyday a malgré tout un nouveau projet de chanson pour retrouver le haut des classements : une adaptation du titre « Black Is Black » du groupe Los Bravos, intitulée « Noir c’est noir » (1966). Ils en discutent lors d’un trajet nocturne en voiture « à 2 heures du matin » dont se souvient Michel Drucker.

VOICI - Michel Drucker toujours aussi ému par la disparition de Johnny  Hallyday

Décrivant un Johnny Hallyday « très mutique » comme il en avait l’habitude, Michel Drucker a cru voir sa mort arriver alors que les deux s’inquiétaient pour leur avenir professionnel : « Il posait une question tous les quarts d’heure. Il était concentré sur sa conduite, parce qu’il conduisait très, très vite. Il avait une Ferrari. Il me dit : “Est-ce que tu crois que ça va marcher pour moi ? Que ça va repartir ?” Je lui dit : “Mais oui, Johnny, ça va repartir. Et moi, est-ce que tu crois qu’on va me reprendre comme animateur de télé ?” Il me dit : “Ouais ouais, t’inquiète pas.” Et quand il me redemandait : “Tu crois que ça va repartir pour moi ?”, il ne regardait pas la route. Et je voyais le compteur, 180, 190, 200. Je lui dis : “Écoute Johnny, compte tenu de la vitesse à laquelle on va, on n’aura jamais la réponse. On sera morts avant d’arriver à Paris !” Il me dit : “Tu te trompes, je roule à 220.” »

Évoquant la fin de la vie du chanteur, Michel Drucker ajoute qu’il a eu « un courage incroyable », notamment d’assurer la tournée des Vieilles Canailles alors qu’il était « mourant ». « C’était un mec formidable. Désintéressé et profondément gentil, pas star du tout, d’une grande modestie, mais pas heureux. Pas doué pour le bonheur », a conclu Michel Drucker, visiblement toujours ému.