Des sondages qui inquiètent l’Élysée, une nouvelle série sur Orelsan… Nos indiscrétions de la semaine

Les intentions de votes pour les possibles candidats du bloc central à la présidentielle à la baisse ; une collaboration qui se poursuit entre le chanteur Orelsan et Prime Video… Retrouvez chaque dimanche les coulisses de l’actu.

Les intentions de votes pour les candidats du centre à l'élection présidentielle de 2027 sont tous à la baisse. LP/Frédéric Dugit

Le duel qui inquiète l’Élysée

Emmanuel Macron a beau être au plus bas dans les baromètres de popularité, il y a d’autres sondages qui inquiètent encore plus l’Élysée : ceux de la prochaine présidentielle, et des intentions de votes pour les candidats putatifs du bloc central… tous à la baisse.

« À ce rythme, et si personne ne s’entend pour avoir une candidature commune, on va tout droit vers un second tour Mélenchon-Le Pen, ou Mélenchon-Bardella en 2027 », redoute un proche du chef de l’État, espérant qu’Édouard Philippe, Gabriel Attal et Gérald Darmanin, pour ne citer qu’eux (sans exclure LR et Bruno Retailleau), s’entendent au moins pour l’organisation d’une primaire. Ce qui n’est pas gagné.

C’est l’histoire de deux France, deux réalités qui cohabitent sans jamais se croiser, en cette fin d’automne 2025. D’un côté, les ors froids du palais de l’Élysée, où le pouvoir politique fait face à une crise de confiance d’une violence inédite. De l’autre, l’effervescence créative d’un artiste qui, défi après défi, construit un empire culturel en phase avec son époque.

D’une part, un président, Emmanuel Macron, qui atteint des abysses d’impopularité. D’autre part, un rappeur, Orelsan, qui n’en finit plus de se réinventer et de séduire. Nos indiscrétions de la semaine lèvent le voile sur ces deux destins contraires qui dessinent le portrait d’un pays schizophrène : l’un est en chute libre, l’autre est en pleine ascension.

L’Élysée et le syndrome de la citadelle assiégé

Commençons par ce qui ressemble à une lente agonie politique. “Inquiétants” n’est plus le mot. Les chiffres qui circulent sous les lambris de l’Élysée sont, selon nos sources, “terrifiants”. Les dernières vagues de sondages (Odoxa, Ipsos, Verri) de fin octobre et début novembre 2025 sont unanimes et sonnent comme un désaveu sans appel pour Emmanuel Macron.

Oubliez les traditionnelles baisses de popularité de mi-mandat. Nous parlons ici d’un effondrement. Selon l’institut Odoxa, près de 8 Français sur 10 (79% à 80%) jugent qu’Emmanuel Macron est un “mauvais président”. C’est un record absolu sous la Ve République, pulvérisant les scores déjà bas de ses prédécesseurs au même stade. Le baromètre Verri pour Le Figaro va plus loin, estimant la “confiance” envers le chef de l’État à seulement 11%. Quant à Ipsos, il mesure une cote de popularité péniblement figée à 19%.

Ce n’est plus de la défiance, c’est un rejet. Un rejet si profond que, selon les études, entre 60% et 70% des Français souhaiteraient purement et simplement sa démission.

Comment en est-on arrivé là ? Les raisons de cette “haine”, un mot que les analystes osent désormais employer pour qualifier le sentiment à l’égard du Président, sont multiples. Il y a, bien sûr, le marasme économique. Le pessimisme est total : 88% des Français sont inquiets pour la situation économique du pays, et 78% redoutent une détérioration de leur propre pouvoir d’achat. La dette publique, les impôts, l’avenir du système social… tous les voyants sont au rouge vif dans l’esprit des citoyens.

Mais l’économie n’explique pas tout. C’est la personne même du Président qui cristallise les tensions. On lui reproche son “entêtement”, cette impression qu’il “se croit seul contre tous”, comme le confie un ancien ministre. Sa gestion de la crise politique, marquée par le “vrai-faux départ” de son Premier ministre Sébastien Lecornu et les difficultés à faire adopter un budget 2026 (que 64% des Français voient rejeté), a fini de l’isoler. “Il ne se déplace plus en France, ou alors en catimini. Il vit caché”, grince un député d’opposition.

Ce divorce est aussi international. Lui qui avait fait de l’Europe et de la scène mondiale son terrain de jeu, voit son crédit “profondément altéré”. Sur les grands dossiers – Ukraine, Palestine, Algérie – la France semble spectatrice, voire ignorée.

La fuite en avant » : Orelsan annonce la sortie de son cinquième album, un  « prolongement » du film « Yoroï » - Le Parisien

Les conséquences politiques de ce désamour sont désastreuses pour le camp présidentiel. Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, censé apporter un nouveau souffle, est lui-même prisonnier de cette impopularité, avec seulement 30% d’opinions favorables.

Pendant ce temps, l’extrême droite prospère. Les personnalités du Rassemblement National, Marine Le Pen et Jordan Bardella, caracolent en tête des classements de popularité, rejoints parfois par Marion Maréchal. Pire encore pour l’Élysée : la fronde vient de l’intérieur. L’ancien Premier ministre Édouard Philippe, désormais rival, n’hésite plus à réclamer la destitution du Président, une prise de position soutenue par 67% des Français. L’Élysée est devenu une citadelle assiégée, et le président, un monarque isolé.

Orelsan, l’art de bâtir sur la vulnérabilité

Changeons radicalement de décor. À des années-lumière de ces angoisses de pouvoir, un autre Français fait l’actualité, mais pour des raisons inverses. Pendant que le politique s’effondre faute de connexion avec le réel, l’artiste triomphe en le racontant. L’indiscrétion de la semaine concerne Orelsan.

L’artiste caennais ne s’arrête jamais. Après le succès phénoménal de la série documentaire Montre jamais ça à personne, qui a redéfini les codes de la communication artistique en France, il aurait pu se reposer. Il a fait l’inverse. Fin octobre, il a surpris tout le monde en sortant son premier long-métrage, Yoroï.

Un projet fou, un film fantastique mâtiné de comédie d’action, où il joue son propre rôle (ou presque, un “Aurélien”) en proie au burnout, à la célébrité et à ses démons intérieurs, matérialisés par des “Yōkai” japonais. Le film, qui aborde frontalement les thèmes de la santé mentale et de la pression, a trouvé un écho immédiat auprès d’une génération fatiguée.

Mais l’indiscrétion ne s’arrête pas là. Alors que le film est encore en salles, nos informations confirment qu’Orelsan s’apprête à réitérer son coup de maître. Une nouvelle série documentaire, entièrement consacrée aux coulisses de la fabrication de Yoroï, est dans les tuyaux.

Selon nos informations, le projet s’intitulera “Yoroï, un an dans l’armure”.

La sortie est imminente : elle est prévue pour le 28 novembre prochain, toujours sur la plateforme Amazon Prime Video, qui est devenue le canapé de ses confessions. L’artiste, qui a bâti son succès sur une transparence presque totale, filmé depuis vingt ans par son frère Clément, va donc remettre le couvert. Il ne se contente pas de livrer une œuvre (le film), il livre aussi son processus créatif, ses doutes, ses échecs, ses angoisses durant le tournage.

C’est là tout le génie de sa stratégie : Orelsan a compris que l’époque ne veut plus de héros lisses et de discours verticaux. Elle veut de l’authenticité, même brutale. Il ne cache pas son “armure” (le titre du documentaire est une référence évidente), il la montre, l’analyse, et explique comment elle s’est fissurée.

Ce nouvel écosystème créatif (le film Yoroï, un nouvel album de 17 titres qui l’accompagne – avec des collaborations prestigieuses comme Thomas Bangalter de Daft Punk – et maintenant le documentaire sur le making-of) montre un artiste en pleine maîtrise de son art et de son image. Il ne se contente plus de faire de la musique ; il crée des univers, raconte des histoires à travers tous les supports.

Le conte des deux armures

Des sondages qui inquiètent l'Élysée, une nouvelle série sur Orelsan… Nos  indiscrétions de la semaine - Le Parisien

La juxtaposition de ces deux informations – la chute de Macron, l’ascension d’Orelsan – est vertigineuse. Elle raconte une France à deux vitesses.

D’un côté, nous avons un pouvoir politique enfermé dans l’armure de sa fonction. Un président que 8 Français sur 10 jugent déconnecté, incapable de comprendre leurs angoisses sur le pouvoir d’achat ou l’économie, et qui paie le prix de son isolement. Un pouvoir vertical, descendant, qui ne convainc plus personne et dont la légitimité est ouvertement contestée.

De l’autre, nous avons un artiste qui, paradoxalement, parle des mêmes maux (le burnout, la pression, la peur de l’échec) mais avec une sincérité désarmante. En choisissant de montrer “un an dans l’armure”, Orelsan fait l’inverse du politique : il ne cache pas ses failles, il en fait le cœur de son récit.

La France de 2025 se désintéresse peut-être d’un président qui ne lui parle plus, mais elle se passionne pour un artiste qui lui parle d’elle. L’un voit sa popularité s’effondrer à 11% en se cachant ; l’autre bâtit un empire en révélant tout. Telle est l’indiscrétion de la semaine : la véritable armure n’est pas celle que l’on croit.