Décès de Jean Pormanove : l’autopsie écarte la piste criminelle, l’enquête se poursuit
Le monde du streaming est en émoi depuis l’annonce du décès soudain de Jean Pormanove, de son vrai nom Raphaël Graven, figure montante des plateformes en ligne. Alors que les interrogations se multipliaient autour des circonstances de sa mort, les résultats de l’autopsie pratiquée ce lundi et rendus publics ce jeudi 21 août 2025 apportent de premiers éléments de réponse.
Selon le communiqué du parquet, relayé par BFMTV, “les causes probables du décès apparaissent donc d’origine médicale et/ou toxicologique”. Une conclusion qui, pour l’heure, écarte la piste d’un acte criminel direct, sans pour autant lever toutes les zones d’ombre qui entourent cette affaire.
Une autopsie révélatrice mais encore incomplète
Les médecins légistes ont écarté toute origine traumatique du décès : aucune lésion interne ou externe grave n’a été relevée, notamment au niveau du visage et du crâne, qui aurait pu expliquer une mort violente. De même, les experts notent l’absence de brûlures ou de marques laissant supposer une agression récente.
Cependant, l’autopsie a tout de même mis en évidence la présence de quelques ecchymoses et de lésions cicatrisées, principalement situées sur les membres inférieurs. Si ces marques ne sont pas jugées responsables de la mort de Jean Pormanove, elles rappellent les interrogations autour du climat dans lequel évoluait le streameur ces derniers mois.
L’enquête devra désormais se poursuivre sur le plan toxicologique : les analyses complémentaires pourraient permettre de déterminer si l’usage de substances, volontaire ou non, a pu jouer un rôle dans ce drame.
Qui était Jean Pormanove ?
Âgé de 46 ans, Jean Pormanove s’était d’abord fait connaître sur TikTok, où ses vidéos avaient rapidement trouvé un public. Il avait ensuite élargi son horizon en se lançant sur Twitch, plateforme où il partageait en direct ses sessions de jeux vidéo. Ses streams de GTA 5, Fortnite et FIFA 2022 lui avaient permis de se constituer une communauté fidèle, séduite par sa personnalité et sa proximité avec ses spectateurs.
Mais c’est surtout sur la plateforme Kick que Jean Pormanove avait consolidé sa notoriété. Il y participait régulièrement à des lives en compagnie d’autres créateurs de contenu, dont deux figures controversées : Naruto et Safine.
Des lives au cœur de la polémique
Depuis plusieurs jours, les réseaux sociaux bruissent de témoignages et d’extraits vidéo dénonçant le traitement réservé à Jean Pormanove lors de certaines de ces diffusions. De nombreux internautes ont mis en avant des séquences où le streameur semblait subir des humiliations, voire des violences physiques, de la part de ses “acolytes”.
Ces pratiques, à la frontière du divertissement et de la maltraitance, avaient déjà suscité l’attention des autorités. En janvier 2025, Naruto et Safine avaient été placés en garde à vue dans le cadre d’une enquête pour soupçons de violences envers des personnes vulnérables, avant d’être relâchés.
Le décès de Jean Pormanove a ravivé ces accusations, et les images de ces lives controversés circulent massivement sur les réseaux sociaux, provoquant l’indignation d’une partie de l’opinion publique.
Les streameurs bannis de Kick
Face au tollé, la plateforme Kick a rapidement réagi en annonçant la suspension de Naruto et Safine. Les deux streameurs sont bannis dans l’attente des résultats de l’enquête, une décision qui vise à limiter les critiques envers l’entreprise, accusée par certains de fermer les yeux sur des comportements abusifs tant que ceux-ci génèrent de l’audience.
Mais cette mesure ne semble pas suffire. Le gouvernement français a saisi l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) afin d’obtenir des explications. L’objectif : déterminer dans quelle mesure la plateforme a pu manquer à ses obligations de contrôle et de protection des utilisateurs.
Une communauté en deuil et en colère
La disparition de Jean Pormanove a provoqué une onde de choc parmi ses abonnés. Sur les réseaux sociaux, les hommages se multiplient, témoignant de l’attachement que de nombreux spectateurs portaient au streameur. Ses lives, souvent empreints d’une grande sincérité, lui avaient permis de tisser un lien fort avec sa communauté.
Mais à côté du deuil, c’est aussi la colère qui domine. Beaucoup dénoncent un système où la recherche de buzz et de visibilité pousse certains créateurs à franchir des limites dangereuses. “On a assisté à des scènes de harcèlement sous couvert de divertissement”, écrit un internaute. “Personne n’a rien fait tant que ça faisait des vues.”
Une enquête toujours en cours
Pour l’heure, l’enquête menée par le parquet de Nice et la brigade de recherches se poursuit. Les résultats définitifs des analyses toxicologiques seront déterminants pour établir les causes exactes du décès. Le parquet a précisé que l’ensemble de ces éléments serait “mis en lien” avec les investigations en cours.
De nombreuses questions demeurent : Jean Pormanove a-t-il été victime d’une fragilité médicale aggravée par des pressions extérieures ? L’usage éventuel de substances a-t-il joué un rôle ? Les conditions de tournage de certains lives ont-elles contribué à détériorer sa santé ?
Au-delà d’un drame individuel, un signal d’alarme
Le cas de Jean Pormanove dépasse largement la sphère du streaming. Il met en lumière les dérives potentielles d’un univers où les limites entre divertissement, provocation et mise en danger peuvent devenir floues.
Alors que des millions de spectateurs, souvent très jeunes, consomment quotidiennement ces contenus, l’affaire soulève des enjeux cruciaux : quelles responsabilités portent les plateformes ? Jusqu’où peut aller la recherche d’audience ? Et surtout, comment protéger les créateurs les plus vulnérables face à des dynamiques de groupe parfois destructrices ?
Une affaire à suivre
Si l’autopsie permet d’écarter, pour l’instant, l’hypothèse d’un meurtre ou d’une agression fatale, elle ne clôt en rien l’affaire. Au contraire, elle ouvre une nouvelle phase d’investigations, qui pourrait durer plusieurs semaines.
D’ici là, la communauté de Jean Pormanove reste dans l’attente de réponses. Pour beaucoup, il est essentiel que toute la lumière soit faite, non seulement pour comprendre les circonstances exactes de ce décès tragique, mais aussi pour éviter que d’autres créateurs ne connaissent le même sort.
👉 À ce stade, le décès de Jean Pormanove apparaît comme le résultat d’un enchaînement de facteurs médicaux, toxicologiques et contextuels. Mais une chose est sûre : il laisse derrière lui un vide immense dans le paysage du streaming, et son histoire pourrait bien marquer un tournant dans la régulation des plateformes de diffusion en direct.
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