David Hallyday “Bluffé” par Jean-Baptiste Guégan : L’Adoubement Inattendu qui a Scellé le Destin du Sosie Vocal de Johnny

Dans le panthéon de la musique française, il y a un trône qui ne sera jamais vraiment froid : celui de Johnny Hallyday. Depuis sa disparition, une guerre de succession, à la fois symbolique et musicale, fait rage. Les hommages pleuvent, les albums posthumes battent des records, et les “fils de” portent un héritage aussi glorieux qu’écrasant. Mais dans cette ombre immense, un homme, sorti de nulle part, a réussi l’impensable : faire revivre la voix de l’idole. Cet homme, c’est Jean-Baptiste Guégan. Et son histoire n’est pas celle d’un simple imitateur, mais celle d’un phénomène validé par le sang de la légende lui-même : David Hallyday.

L’histoire de Jean-Baptiste Guégan ressemble à un conte de fées moderne, ou peut-être à un scénario de film un peu trop audacieux. Un Breton passionné de Johnny depuis son plus jeune âge, qui écume les bars et les karaokés, non pas en imitant son idole, mais en chantant avec sa voix. Car c’est là que réside toute la nuance. Guégan ne cherche pas à ressembler à Johnny, il ne cultive pas le mimétisme physique. Son don est ailleurs, plus profond, presque mystique : il a la même tessiture, le même grain, la même puissance vocale. C’est la voix de Johnny, sans Johnny.

Pendant des années, ce talent est resté confidentiel. Mais en 2018, la France le découvre lors de l’émission “La France a un incroyable talent”. L’effet est immédiat. C’est un choc. Le jury est en larmes, le public est debout. La France, orpheline de son idole, vient de trouver un réconfort inattendu. Guégan remporte l’émission, et ce qui suit dépasse la fiction : des albums composés par les paroliers historiques de Johnny (comme Michel Mallory), des disques d’or et de platine, des tournées triomphales dans les plus grands Zéniths de France.

Mais ce succès fulgurant n’est pas sans revers. Pour chaque fan en larmes, ému de retrouver “la voix”, il y a un détracteur qui crie à l’usurpation, au pillage d’héritage, au “business de la mort”. Le clan Hallyday lui-même est divisé. Laeticia Hallyday, gardienne du temple, observe ce phénomène avec une distance polaire, voire de l’agacement. Ses critiques, bien que souvent indirectes, sont claires : pour elle, ce n’est qu’une pâle copie qui surfe sur la nostalgie.

C’est dans ce contexte électrique, où chaque mot est pesé, que la voix la plus importante, la plus légitime peut-être après celle du Taulier lui-même, va s’exprimer. Celle de David Hallyday.

Le fils aîné, l’artiste, le musicien qui a lui-même partagé la scène et composé pour son père, était attendu au tournant. Allait-il rejoindre le camp des critiques, protéger l’héritage familial contre celui qu’on dépeignait comme un “opportuniste” ? Sa réponse a surpris tout le monde et a agi comme une véritable déflagration dans le paysage médiatique.

Interrogé sur le phénomène Guégan, David Hallyday n’a pas mâché ses mots. Non seulement il n’a pas critiqué le sosie vocal, mais il l’a… validé. Le mot est lâché : il a été “bluffé”.

“Il a une tonalité de voix très ressemblante,” a confié David Hallyday à la presse, avec la précision d’un musicien qui sait de quoi il parle. Mais son commentaire le plus révélateur fut le suivant : “Ce qui est incroyable, c’est qu’on ne le découvre que maintenant !” Une phrase lourde de sens. Loin de voir en Guégan un profiteur de deuil, David y voit un talent brut, authentique, qui aurait mérité d’être découvert bien plus tôt.

Cette déclaration a fait l’effet d’une bombe. C’était plus qu’un simple compliment ; c’était un adoubement. Le fils de l’icône reconnaissait la légitimité artistique de celui qui en perpétuait la voix. Plus tard, David Hallyday a même pris la défense de Guégan, notamment face aux critiques virulentes de certains fans de Johnny, jugeant injuste l’acharnement contre un homme qui, au fond, ne faisait que partager sa passion. Laura Smet, la sœur de David, a également abondé dans ce sens, se montrant elle aussi touchée par le talent du chanteur.

Pour Jean-Baptiste Guégan, cette reconnaissance a été un tournant. Lui qui a toujours avancé avec humilité, répétant à l’envi qu’il ne “remplaçait” personne mais qu’il “perpétuait” l’œuvre, recevait enfin l’absolution la plus importante. “Il a compris que je faisais ça sincèrement, avec amour et humilité,” a déclaré Guégan, visiblement ému par le soutien de David.

Cette prise de position de David Hallyday est fascinante à plus d’un titre. Elle montre une intelligence et une générosité rares dans un milieu souvent rongé par l’ego et les guerres de chapelles. Là où certains ne voyaient qu’un rival posthume, David a vu un artiste. Il a compris que Guégan ne volait rien à la mémoire de son père ; au contraire, il la faisait vivre. Il a compris que des millions de personnes avaient besoin d’entendre ces chansons en live, de revivre la ferveur des concerts, et que Guégan était un passeur, un médium.

Dans une interview, Jean-Baptiste Guégan a précisé la nature de leur relation : “Je sais que David Hallyday me soutient sur le projet,” tout en clarifiant qu’ils n’avaient pas de relation directe. Mais l’essentiel était dit : “ils aiment ce que je fais”. Ce “ils”, incluant David et Laura, vaut tout l’or du monde. Il sépare définitivement Guégan de la catégorie des simples imitateurs pour l’élever au rang d’artiste reconnu par ses pairs, et pas n’importe lesquels.

Cet événement a redéfini les lignes de force de “l’après-Johnny”. Il a créé une scission nette : d’un côté, le clan “officiel” de Laeticia, focalisé sur la mémoire, l’image et la gestion du patrimoine ; de l’autre, une reconnaissance “artistique” et “sanguine” de David et Laura, qui ont privilégié l’émotion et le talent pur.

Aujourd’hui, Jean-Baptiste Guégan continue de remplir les salles. Son succès ne se dément pas. Il a réussi à faire taire la plupart des critiques, non seulement grâce à sa voix, mais aussi grâce à ce soutien de poids. Le jour où David Hallyday a été “bluffé” par Jean-Baptiste Guégan, ce n’est pas seulement un imitateur qui a été validé. C’est un artiste qui a été reconnu, et la musique de Johnny Hallyday qui, une fois de plus, a prouvé qu’elle était plus forte que les querelles, capable de créer des ponts entre les êtres les plus inattendus.