Un ouragan aux arènes : la chanteuse Santa, absolument renversante au Festival de Nîmes

Pour son premier passage au Festival de Nîmes, Santa a tout cassé. On vous raconte.

C’est comme si France Gall avait mis ses dix doigts dans des prises électriques. Ou que Johnny revenait sur scène, réincarné en femme des années 2020, puissante et décomplexée. C’est comme surtout… rien de ce qu’on connaît en fait, puisqu’un spectacle comme celui-ci on n’en avait encore jamais vu, aux arènes. Santa – de son vrai nom Samanta Cotta – était venue à Nîmes il y a une éternité, lors d’une fête de la musique à la tête du séduisant groupe d’électropop Hyphen Hyphen. La revoilà sous son nom avec son album Recommence-moi dont une partie des titres occupe largement la bande FM. Mais comment assurer une deuxième partie lorsqu’on n’a sorti qu’un seul album et qu’on passe derrière un Kendji Girac qui a largement chauffé le public ?

Et le piano s’envole…

Toujours plus haut ! Midi Libre – MIKAEL ANISSET

Santa a, en fait, plus d’un tour dans son sac. Quand elle arrive sur scène, c’est dans les airs, pendue à deux fils la tête en bas. “Si je chantais le monde, je ferais danser les ombresJ’écrirais l’émoi. Pour qui voudra, Pour qui voudra”. La trentenaire aux grands cheveux blonds, vêtue de noir, saute sur scène et partage son angoisse “Il faut que je vous dise que j’ai le trac. Et quand j’ai le trac, je suis pleine de connerie…” Voilà, on y est. Elle saisit une guitare électrique sur le titre d’après, s’offre un brillant solo et s’empare d’un drapeau arc-en-ciel, avant d’entonner La différence, superbe ballade sur l’affirmation de soi.

Kendji, capitaine abandonné tout à fait retrouvé

Jusqu’ici, Santa a juste un peu taquiné le piano. Mais lorsqu’elle s’y rassoit, pour entamer Pop Corn Salé, le titre qui l’a révélée au grand public en 2023, voilà que l’instrument s’envole… et elle avec ! “Laissez-moi ici ! Au niveau du deuxième étage des arènes !” Le public est subjugué. La chanson, magnifique, prend une dimension fantastique “Il y aura un nouveau monde à nos pieds”… Toujours en l’air, parfaite au piano, elle remixe divinement le Paradis blanc de Michel Berger et Désenchantée de Mylène Farmer. Le retour sur terre sera fracassant. Enroulée dans une cape noire, voilà que Santa ose reprendre Vivre pour le meilleur de Johnny Hallyday. Et ça fonctionne ! S’ensuivront un gros solo du batteur, Junior Rodriguez, impressionnant, un joli duo avec la bassiste-guitariste avant que Santa, déchaînée, inarrêtable, ne s’aventure dans l’arène sur son ultime tube Recommence-moi. Tout en chantant, elle gravit les étages depuis la fosse, à grandes enjambées de pierre en pierre, se hissant, malgré les réticences des vigiles, jusqu’au dernier niveau… jusqu’au ciel.

Dans ce tumulte on en aurait presqu’oublié la très généreuse première partie de Kendji, capitaine abandonné tout à fait retrouvé, avec sa succession de tubes scandés par ses fans, dans une ambiance fiesta gitana euphorisante. Mais ça, c’était avant l’ouragan et la montée au ciel. Allez, maintenant, il faut redescendre.