Thierry Ardisson était malade depuis des années : du cancer du foie au cancer généralisé, un secret gardé jusqu’au bout

Malade depuis longtemps selon son ami proche Laurent Baffie, Thierry Ardisson, mort le lundi 14 juillet 2025, a vu son cancer se dégrader ces derniers mois…

Il était malade depuis des années et son cancer a pris le dessus ces derniers mois. Thierry Ardisson, qui est mort lundi 14 juillet, à l’âge de 76 ans, a succombé à un cancer du foie qui se serait généralisé au cours de l’année. L’animateur était l’objet de spéculations depuis le début de semaine dernière. Mercredi 9 juillet déjà, le journaliste Clément Garin assurait sur X que celui-ci se trouvait “au plus mal”. Sur son compte, le journaliste spécialiste de la télévision, ancien chroniqueur de TPMP, affirmait que Thierry Ardisson était “hospitalisé depuis trois semaines” et qu’il était “en train de perdre le combat” face à un cancer foudroyant, avant de supprimer sa publication quelques heures plus tard.

Thierry Ardisson était bien hospitalisé pour un cancer en phase terminale depuis peu. Vendredi 11 juillet, l’absence au JT de TF1 de son épouse Audrey Crespo-Mara et le retour d’Anne-Claire Coudray à sa place, sans aucune explication, ont provoqué les premiers questionnements explicites de la presse people. C’est finalement Audrey Crespo-Mara qui annoncera de décès du monument de la télévision lundi matin. “Thierry est parti comme il a vécu. En homme courageux et libre. Avec ses enfants et les miens, nous étions unis autour de lui. Jusqu’à son denier souffle”, a indiqué la journaliste de 49 ans, qui partageait la vie de l’animateur depuis 2009.

Les derniers instants de Thierry Ardisson dans un documentaire ?

Thierry Ardisson a participé à un documentaire retraçant son parcours et sa carrière. Annoncé le 1er juillet dernier par TF1, le film écrit et réalisé par Audrey Crespo-Mara elle-même, sera diffusée sur la première chaine dès ce mercredi 16 juillet, à 22h55. Intitulé “La face cachée de l’homme en noir”, ce portrait intimiste doit faire la lumière sur la personnalité de l’icône de la télévision, “à travers les 10 Commandements de sa vie”, parmi lesquels “Ta famille, tu fuiras”, “À la drogue, tu succomberas”, ou encore “La mort en face, tu regarderas”, comme écrit dans le dossier de presse de la chaîne. “S’il est quelqu’un qui doit pouvoir le percer à jour, c’est moi qui suis journaliste, portraitiste, et qui vit avec lui depuis 15 ans, avait indiqué Audrey Crespo-Mara lors de l’annonce du projet.

Ardisson devrait évoquer ouvertement son combat contre la maladie dans ce document inédit. Clément Garin indiquait dans son tweet et dans un article, lui aussi dépublié, que sa femme Audrey Crespo-Mara l’aurait filmé “dans ses derniers instants de vie”. Des informations qu’Audrey Crespo-Mara a balayées, jugeant le procédé “abject” et annonçant une procédure contre le journaliste.

Dans le communiqué envoyé à la presse, le sujet est néanmoins clairement évoqué. “Soigné pour un cancer à La Pitié Salpêtrière, à l’hôpital public où il veut être un patient comme les autres. Cette maladie, il a appris à vivre avec, loin des projecteurs. Mais pour ce film, c’est devant une caméra, dans un souci de transparence absolue et de vérité brute, qu’il accepte de ne plus rien cacher. Jamais un homme public ne s’est ouvert à ce point, livré dans son intimité la plus crue, face à la mort qui rôde”, peut-on lire.

Le tweet de Clément Garin sur Thierry Ardisson, supprimé ce mercredi 9 juillet 2025 après plusieurs heures en ligne. © Capture X

Un cancer difficile à traiter

C’est un cancer du foie qui a coûté la vie à Thierry Ardisson, mais contrairement aux rumeurs, la maladie s’était manifestée il y a longtemps déjà. “Ca [faisait] des années qu’il [était] malade”, a indiqué au Parisien son ami à la ville comme à l’écran Laurent Baffie. “Il y a eu des évolutions, des traitements. Jusqu’au jour où il n’y a plus eu de traitement possible. Le coup de massue, ça a été mercredi, quand on a compris que c’était une question de jours”, a ajouté l’humoriste, contacté par Le Parisien. Plusieurs médias rapportent en effet que Thierry Ardisson souffrait d’un “cancer généralisé depuis plusieurs mois” et “était hospitalisé depuis quelques jours”. Une longue maladie qui aurait donc brutalement pris le dessus.

Thierry Ardisson avait également fait par le passé des confidences sans tabous dans lesquelles il indiquait que son foie avait déjà été abimé par une hépatite C, contractée lors d’expériences de “speedballs” dans les années 1970, un mélange de plusieurs drogues. Mal soignée, cette hépatite aurait évolué en cirrhose, une maladie chronique du foie, puis en Carcinome hépatocellulaire, selon la Voix du Nord.

Si cette forme de cancer est très courante, elle est très difficile à soigner. Le diagnostic du cancer du foie est souvent tardif. Comme le rappelle l’Institut Curie, plus le stade est avancé, plus le traitement est difficile, voire inutile. Même pris en charge à temps, ce cancer est très dangereux et mortel. Le foie étant un organe riche en vaisseaux sanguins, les cellules cancéreuses peuvent se propager et atteindre d’autres organes rapidement. Le taux de survie à 5 ans et inférieur à 20%.

Thierry Ardisson, pionnier de l’infotainment jusqu’à la mort

Toujours tout de noir vêtu – ce qui lui a valu son surnom – et flanqué d’un éternel sourire, Ardisson a bousculé le paysage cathodique avec ses talk-shows à succès en soirée, mêlant information et divertissement. Le Tout-Paris s’est rendu à ses émissions, parmi lesquelles “Bains de minuit”, présentée depuis la boîte de nuit des Bains Douches à Paris, “Lunettes noires pour nuits blanches” au mythique Palace et “Rive droite / Rive gauche”, premier magazine culturel TV quotidien en France.

Thierry Ardisson a connu ses plus belles heures avec “Tout le monde en parle”, une émission hebdomadaire sur France 2 (1998-2006) aux côtés de son acolyte Laurent Baffie, où ses questions cash, parfois trash, ont souvent créé le buzz. Ses interviews très directes, parfois à rebrousse-poil voire intrusives, auront établi sa réputation de figure impertinente et prolifique du paysage audiovisuel français.

Soucieux de façonner la trace qu’il laissera, Thierry Ardisson avait d’ailleurs tout prévu pour le jour de son décès qu’il a choisi de mettre également en scène. Comme il l’avait confié en mai au Parisien, “le jour où je sentirai la fin approcher, je déciderai de tous les détails pour mon enterrement”. Un véritable dossier a donc été envoyé à plusieurs journaux ce lundi, avec une liste de 7 personnalités à contacter pour des témoignages, accompagnée de leur numéro de téléphone : Philippe Corti, Laurent Baffie, Franz-Olivier, Léa Salamé, sa productrice Catherine Barma, son amie Anne Méaux et sa première patronne, Marie-France Brière. Tous avaient reçu des instructions précises sur leur rôle au moment fatidique. Dans ce dossier figuraient aussi des photos validées par Ardisson lui-même et une compilation de 16 minutes de ses 40 ans de télévision. “Aucun autre extrait n’est autorisé”, est-il précisé dans le dossier.

Thierry Ardisson avait aussi exploré son histoire singulière très récemment, à travers une autofiction originale “L’Homme en noir”, parue en mai dernier (Plon). Dans cet ouvrage, il n’hésitait pas à régler ses comptes avec le milieu audiovisuel. Agé de 76 ans, l’animateur star imaginait même sa propre mort, par balles, sur le plateau de Tout le monde en parle. Avant de rejoindre l’au-delà, il imaginait d’ultimes entretiens avec les plus grands. “Je veux voir la mort arriver en face”, lançait l’intervieweur tonitruant, nightclubber, libertin et monarchiste assumé, dans Le Parisien.

Dernières mises à jour

10:06 – “Le coup de massue, ça a été mercredi, quand on a compris que c’était une question de jours”

“Ca [faisait] des années qu’il [était] malade” a aussi déclaré Laurent Baffie, l’ami et acolyte de l’homme en noir auprès du Parisien. “Des années. Il y a eu des évolutions, des traitements. Jusqu’au jour où il n’y a plus eu de traitement possible. Le coup de massue, ça a été mercredi, quand on a compris que c’était une question de jours”, a ajouté l’humoriste qui dit avoir “passé toutes ces années à essayer de le faire rire”.

09:39 – Le foie touché dès les années 1970

Bien avant que le cancer soit détecté (souvent trop tard dans le cas d’un cancer du foie), Thierry Ardisson a souffert d’une hépatite C dans les années 1970, après avoir consommé des drogues dures. Les “speedballs”, mélange de cocaïne et d’héroïne sniffées, sont évoqués dans plusieurs médias comme Le Figaro. Cette hépatite, mal soignée, “aurait lentement évolué en cirrhose, une maladie chronique du foie, avant de dégénérer en carcinome hépatocellulaire, le cancer du foie le plus fréquent”, indique encore le Midi Libre.

09:00 – Thierry Ardisson était malade depuis une quinzaine d’années

Dans le Midi Libre, Philippe Corti, DJ et ami de longue date de l’animateur, au point de faire partie des rares personnalités “accréditées” pour évoquer la mémoire de Thierry Ardisson, assure que ce dernier souffrait depuis longtemps. “On savait qu’il était malade, ça dure depuis un petit moment, une quinzaine d’années, mais ça s’était complètement stabilisé…”, a-t-il confié au journal ce mardi. “Cela faisait un moment que sa maladie s’était complètement calmée. Mais il y a quelques jours, Audrey m’a appelé pour me dire que Thierry n’en avait plus pour longtemps”, poursuit Philippe Corti.