“Révélation bouleversante de Pascal Bataille – ‘On m’a enlevé un bout de poumon droit’ : son combat contre le cancer et ces six heures et demie sur le billard. Ce qu’il a vraiment vécu.”

Face à la maladie, certaines personnalités choisissent le silence, d’autres le partage. Pascal Bataille, figure emblématique de la télévision française, a fait le choix de la transparence concernant ses problèmes de santé. Pour Yahoo, l’animateur de “Y’a que la vérité qui compte” se confie sur son combat contre le cancer du poumon, son rapport au silence et sa capacité à rebondir face aux épreuves.

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Animateur et producteur incontournable des années 90 et 2000, Pascal Bataille a marqué la télévision française aux côtés de Laurent Fontaine avec des émissions cultes comme “Y’a pas photo” et “Y’a que la vérité qui compte”. Après s’être éloigné des plateaux de télévision, il a diversifié ses activités, notamment dans l’hôtellerie et l’édition. Aujourd’hui, à 65 ans, il prépare un retour remarqué avec la renaissance de “Y’a que la vérité qui compte” sur W9 pour la rentrée 2025. Mais c’est d’abord pour évoquer son parcours de santé et son nouveau livre, “Petit traité du silence à l’usage des gens bruyants”, que Pascal Bataille s’est confié à Yahoo. Il y révèle les dessous d’un combat mené avec courage et philosophie.

Cancer du poumon : un diagnostic accueilli avec sérénité

C’est en septembre 2024 que Pascal Bataille apprend qu’il est atteint d’un cancer du poumon. “Ce scanner m’a révélé que j’avais une tumeur qui faisait déjà 4 centimètres dans le poumon droit”, nous confie-t-il. Une nouvelle qui aurait pu le terrasser, mais qui, étonnamment, ne l’a pas fait vaciller. “Je m’étais toujours dit que je m’effondrerais et que je serais, au moins pendant un temps, totalement défait, totalement pessimiste, perdu… Allez savoir pourquoi, j’ai accueilli, au contraire, cette nouvelle avec un mélange de sérénité totale et de fatalisme dans le bon sens du mot.”

Cette attitude sereine face à l’adversité, Pascal Bataille l’explique notamment par son rapport à la vie et à la mort : “On se rend compte que la mort, elle arrivera de toute façon à un moment ou à un autre et que ce n’est pas en la redoutant qu’on changera les choses.” Une philosophie qui lui a permis d’affronter l’épreuve avec un état d’esprit positif. “J’ai eu la chance de garder un moral extraordinaire, de rester très positif, très confiant, sans pour autant être dans le déni et sans pour autant ignorer la gravité parce que malheureusement on meurt encore beaucoup du cancer du poumon aujourd’hui même si la médecine a fait d’incroyables progrès”.

Après plusieurs mois de traitements, Pascal Bataille a été opéré en janvier 2025. “On m’a enlevé un bout de poumon droit en janvier, le 8 janvier dernier. Je suis resté six heures et demie sur le billard”, révèle-t-il. Une intervention lourde mais qui s’est bien déroulée : “J’ai retrouvé ma capacité de respiration et de vie normale que j’avais avant. J’ai un bout de poumon en moins. Ça fait une sensation un peu bizarre au début. Et puis finalement, comme pour l’oreille cassée, on s’en remet, on s’adapte”.

Une tumeur à l’oreille depuis plus de 30 ans

Car le cancer du poumon n’est pas le premier problème de santé auquel l’animateur a dû faire face. Depuis 1993, Pascal Bataille vit avec une tumeur bénigne à l’oreille gauche. “J’ai 33 ans, on est en septembre 1993 et je suis à l’époque de la radio, avec déjà, Laurent Fontaine et tout d’un coup, j’ai mon oreille gauche qui s’assourdit totalement. C’est une sensation assez étrange, un blanc total, assez paniquant”, se souvient-il.

Le diagnostic tombe rapidement : “J’apprends que je fais l’objet d’une crise de surdité brusque, jusqu’à ce qu’on me détecte une tumeur sur le nerf acoustique.” Cette tumeur a des conséquences importantes sur son quotidien : “Elle me prive d’une partie de mon audition à gauche, et sans interruption depuis, des acouphènes permanents, c’est-à-dire des bruits, des sifflements, des tintements, des bourdonnements… Je n’ai plus de silence depuis ce jour-là de septembre 1993.”

Cette expérience a profondément marqué Pascal Bataille, au point qu’il en a fait le sujet central de son dernier ouvrage, “Petit traité du silence à l’usage des gens bruyants”, publié en avril 2025. “C’est une des choses qui m’a fait aussi m’intéresser depuis longtemps à cette notion du silence, à ses vertus, à ses qualités, à ses défauts aussi parce que le silence ça peut aussi être le mensonge, ça peut être aussi la dissimulation. En tout cas c’est une notion très intéressante et trop oubliée dans notre société”, explique-t-il.

Une résilience forgée par les épreuves

Pascal Bataille voit dans ses différents combats contre la maladie une forme d’apprentissage qui l’a rendu plus fort. “Je pense que le travail de résilience, le travail de compensation que mon cerveau a fait depuis des années pour gérer notamment ces bruits perturbants, ça m’a donné une capacité à affronter aussi cette nouvelle épreuve qu’est le cancer”, analyse-t-il.

Cette résilience, il la cultive également à travers son engagement pour d’autres causes, notamment la lutte contre la maladie de Charcot. “Ce qui m’a beaucoup aidé aussi c’est le combat que je mène depuis deux ans auprès des gens qui sont atteints de la maladie de Charcot, la sclérose latérale amyotrophique”, confie-t-il. Un engagement qui lui a permis de relativiser sa propre situation : “Côtoyer ces gens qui sont condamnés à mort et qui le savent et qui gardent un sourire, une sorte de lumière, de joie, d’appétit de la vie extraordinaire, ça m’a permis aussi beaucoup de relativiser ma maladie”.

À 65 ans, Pascal Bataille semble avoir trouvé une sagesse dans l’adversité, résumée par cette phrase qu’il partage avec nous : “À défaut de pouvoir rajouter des jours à la vie, il faut rajouter de la vie aux jours.” Une philosophie qu’il applique désormais au quotidien, notamment en se reconnectant avec les plaisirs simples de l’existence : “J’ai la chance de vivre au bord de l’océan Atlantique et je me suis rendu compte que je n’allais plus beaucoup voir l’océan et je re-vais beaucoup voir l’océan, parce qu’en fait, c’est merveilleux. On a tellement de chance de vivre que finalement, penser à la mort, ce n’est pas très intéressant.”