Jul a-t-il triché avec l’IA pour créer son dernier tube ? Une supercherie musicale qui pourrait tout faire basculer !


Jul au Stade de France le 26 avril 2025. ANNA KURTH / AFP

L’artiste marseillais a dévoilé le 1er août le single Toi et moi qui reprend des sonorités « gitanes » selon certains fans.

IA ou pas IA ? Depuis le vendredi 1er août, la toile mène l’enquête après la parution d’un nouveau morceau du rappeur Jul. Les Sherlock Holmes du net soupçonnent, en effet, que le single Toi et moi, aux sonorités très éloignées de celles dont nous a habituées l’artiste marseillais, a été entièrement produit par l’intelligence artificielle. D’autres pensent même que ses comptes sur les réseaux sociaux et les plateformes de streaming musical auraient été piratés.

Alors que Jul est considéré comme un rappeur au débit rapide et rythmé, il prête ici sa voix à une instrumentale menée par une guitare acoustique similaire « au style de Kendji Girac », s’étonnent les fans. Il chante tout au long de la chanson, sans jamais laisser transparaître ses talents de rappeur. Aurait-il changé de registre ? Certains admirateurs ne l’espèrent pas : « Tu peux encore supprimer, je ne sais pas à quoi tu joues. » D’autres sont plus prudents.

Jul – Toi et moi  (2025)

Un coup marketing ?

Un beatmaker – compositeur de morceaux de rap, hip-hop et RnB – a émis ce week-end une hypothèse selon laquelle le chanteur marseillais aurait généré cette nouvelle musique avec l’intelligence artificielle. Jul avait d’ailleurs prévenu ses fans dans le single Phénoménal, en avril dernier, que des personnes voulaient le « remplacer par l’IA ». L’enquête menée sur les réseaux sociaux par le compositeur LnKhey a mis en lumière deux choses.

D’abord, le morceau dispose d’une très faible qualité audio. Il y a aussi très peu de silences, une mauvaise gestion de la stéréo et des chœurs robotiques, soulève-t-il. Ensuite, selon lui, deux intelligences artificielles auraient été utilisées pour produire la musique, une pour l’instrumentale et une pour reproduire la voix de l’artiste marseillais. Pourtant, sur les plateformes, il est indiqué qu’un certain Kakouprod, beatmaker de Jul, Soprano, Alonzo ou encore Ninho, en est à l’origine. Contacté, ce dernier n’a pas donné suite à nos sollicitations.

Les fans se demandent alors si tout cela n’est pas un coup marketing de la part des équipes de Jul. Depuis plusieurs jours, d’étranges vidéos sont partagées sur ses réseaux sociaux. La dernière en date sous-entend qu’il s’est fait pirater. Mais rien ne peut l’affirmer. « J’espère qu’on va vous régaler, on va vous envoyer deux sons par semaine », explique une mystérieuse voix synthétisée. La photo de profil de l’artiste a également été remplacée par un cliché de lui avec une guitare. Probablement une réponse ironique aux comparaisons avec Kendji Girac.

Utilisation de l’IA dans le rap

Ce n’est pas la première fois cette année que l’intelligence artificielle secoue l’industrie musicale. Début juillet, un groupe de musiciens baptisé The Velvet Sundown, entièrement généré par IA, a attiré plus d’un million d’auditeurs sur Spotify. Plus tôt dans l’année, la plateforme concurrente Deezer révélait que 20 % des contenus partagés sur l’application étaient réalisés avec cet outil. Cela l’a amené, en juin dernier, à épingler les morceaux générés par intelligence artificielle sur la plateforme, une première dans le monde du streaming musical.

Le secteur du rap, à la pointe des nouvelles technologies, a souvent recours à l’intelligence artificielle. Gims, l’artiste le plus écouté en France, s’est servi de cet outil pour illustrer ses morceaux Ciel et Appelle ta copine. Le rappeur Kekra (445 000 auditeurs mensuels sur Spotify), opérant sous couvert d’anonymat depuis 2015, a publié en avril dernier l’album Vréel 4 dont les montages des clips vidéo et les visuels du CD ont entièrement été réalisés par intelligence artificielle. Sur les réseaux, ses fans ont affiché leur mécontentement. L’un d’entre eux s’est dit « déçu en découvrant de l’IA ». Un autre lui a suggéré de « faire demi-tour », tandis qu’un troisième lui a demandé si les « couplets étaient de l’IA aussi ».

Kekra – Bossman  (2025)

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