“Il a été remarquable” : ces images de Grégory Lemarchal lors de sa première émission, cinq ans avant la Star Academy

« Il a été remarquable » : le fantôme lumineux de Grégory Lemarchal resurgit, vingt ans après

Ce vendredi 21 juin 2024, les téléspectateurs de TF1 ont eu la gorge serrée. La chaîne diffusait 30 ans d’émissions cultes, un programme rétrospectif célébrant les moments les plus marquants du petit écran. Au détour d’une séquence, des images oubliées ont refait surface : celles d’un adolescent de seize ans, timide, fragile, mais déjà habité par une voix d’ange. C’était Grégory Lemarchal, cinq ans avant de bouleverser la France en remportant la Star Academy.

Un visage oublié, une émotion intacte

Les internautes n’ont pas tardé à réagir. Les réseaux sociaux se sont enflammés de messages bouleversés : « J’ai des frissons », « Quelle émotion de revoir Grégory si jeune », « Déjà, il était exceptionnel ». Car dans ce passage à Graines de Star, émission culte des années 1990, le jeune Grégory déployait un timbre hors du commun, mêlant puissance et fragilité.

On le découvre frêle, les yeux brillants, son souffle parfois court mais sa voix pleine, capable d’atteindre des notes impossibles. À seize ans, il se lance sans calcul, comme s’il pressentait déjà que sa vie serait brève, mais qu’il lui fallait brûler les étapes et chanter comme si chaque interprétation était la dernière.

Le destin fulgurant d’un enfant du Dauphiné

Né à La Tronche, en Isère, le 13 mai 1983, Grégory Lemarchal n’était pas un enfant comme les autres. Dès son plus jeune âge, il vit avec l’ombre de la mucoviscidose, cette maladie génétique qui abîme les poumons et limite l’espérance de vie. Ses proches le décrivent comme un petit garçon solaire mais fragile, déterminé à ne pas se laisser définir par la maladie.

Ses parents, Laurence et Pierre Lemarchal, se souviennent : « Il voulait tout vivre à cent à l’heure. Le sport, la musique, les copains. Il ne voulait pas qu’on l’enferme dans une bulle ». Passionné de foot, de danse et de chant, il s’entraîne sans relâche, malgré les contraintes médicales.

Cette soif de vie le mène, adolescent, sur le plateau de Graines de Star. Ce soir-là, il ne gagne pas le concours. Mais il marque déjà les esprits. Une première apparition télévisée que TF1 a exhumée, comme un trésor fragile et bouleversant.

L’explosion à la Star Academy

Cinq ans plus tard, en 2004, Grégory se présente au casting de la Star Academy 4. Personne ne le connaît encore. Mais très vite, dans le château de Dammarie-les-Lys, sa voix magnétique et son charisme discret conquièrent le public.

Il chante Aznavour, Balavoine, Céline Dion avec une intensité rare. Face aux caméras, il ose tout : les envolées lyriques, les balades intimistes, les duos vibrants. En quelques semaines, il devient le chouchou de la France entière.

Le 22 décembre 2004, il remporte la finale haut la main. Les larmes coulent, les applaudissements résonnent. Un destin vient de s’écrire.

L’amour et les blessures

Mais derrière l’éclat du succès, l’homme reste un jeune garçon de 21 ans, vulnérable, épris de vie et d’amour. Pendant son séjour à la Star Academy, une rumeur persiste : une idylle avec Lucie Bernardoni, finaliste de la saison. Des années plus tard, Lucie confirmera cette romance, qualifiant Grégory de « premier grand amour ».

Puis viendra Karine Ferri, animatrice, complice et amoureuse. Leur histoire, brève mais intense, deviendra l’une des plus bouleversantes du paysage médiatique. Karine Ferri gardera toujours une place pour Grégory, qui l’appelait son « rayon de soleil ».

Le combat contre la maladie

La victoire à la Star Academy aurait pu ouvrir une carrière longue et triomphale. Mais la mucoviscidose rattrape vite le jeune chanteur. Malgré sa santé fragile, il enregistre un album, Je deviens moi, qui se vend à plus de 700 000 exemplaires. Il remplit les salles, suscite une ferveur immense.

Pourtant, derrière les sourires, les traitements s’alourdissent. Au printemps 2007, alors qu’il attend une greffe des poumons, son état s’aggrave. Le 30 avril, à seulement 23 ans, Grégory s’éteint à l’hôpital de Suresnes. La nouvelle plonge la France dans une tristesse nationale.

Un héritage vivant

Dix-sept ans après, l’émotion est intacte. La diffusion des images de Graines de Star en juin 2024 l’a confirmé : Grégory Lemarchal est plus qu’un chanteur disparu, il est devenu un symbole. Celui d’une jeunesse fauchée trop tôt, mais aussi d’un courage exemplaire face à l’adversité.

Ses parents ont créé la Fondation Grégory Lemarchal, qui finance la recherche contre la mucoviscidose et soutient les familles. Des milliers de vies ont déjà été améliorées grâce à cette action.

La mémoire d’une voix

En revoyant Grégory adolescent, on mesure l’ampleur de ce qu’il aurait pu devenir. Aurait-il conquis l’international ? Aurait-il enchaîné les albums, les tournées mondiales ? Nul ne le saura. Mais sa voix, captée sur ces archives, traverse le temps.

« Il a été remarquable », souffle un téléspectateur bouleversé. Oui, il l’a été. À 16 ans, à 21 ans, jusqu’à son dernier souffle.

Une étoile filante qui brille encore

L’histoire de Grégory Lemarchal est celle d’une étoile filante. Une trajectoire brève, fulgurante, mais qui a illuminé des millions de vies. Ces images retrouvées, cinq ans avant la Star Academy, ne sont pas seulement un souvenir télévisuel. Elles sont un rappel : celui d’un artiste qui, malgré la maladie, a choisi de chanter, de vibrer, d’aimer.

Et si la France entière continue de l’aimer dix-sept ans après sa disparition, c’est parce qu’au-delà du chanteur, il incarnait une leçon : celle de vivre pleinement, sans attendre demain.