Francofolies : sous le feu des critiques, Amir répond avec une phrase bouleversante – provocation ou message de paix ?

Malgré les critiques et l’appel au boycott des propalestiniens, le chanteur a donné son concert à Spa. En délivrant un message de paix.

« J’ai toujours chanté pour ceux qui souffrent, pour ceux qui pleurent, ceux qui doutent, ceux qui s’extasient », a lancé Amir.  © LE PIHIF MAXIME/SIPA / SIPA / LE PIHIF MAXIME/SIPA

La musique plus forte que les divisions… C’est le message qu’a voulu faire passer Amir lors des Francofolies de Spa, en Belgique, où il s’est produit le week-end dernier. Alors que plusieurs artistes propalestiniens appelaient à boycotter le show du chanteur franco-israélien, ce dernier a bien maintenu sa présence et a tenu à répondre aux critiques et à la polémique devant ses fans et son public.

«  Je respecte ceux qui s’en prennent à moi, mais je pense que, pour pouvoir avancer, il faut savoir s’écouter, pour pouvoir avancer vers la paix, il faut savoir dialoguer. Le dialogue est nettement préférable aux interdits et au boycott  », a-t-il lancé entre deux chansons, rapporte la RTBF. «  J’estime qu’il est très important d’utiliser sa place d’artiste pour se montrer exemplaire. Et je ne connais qu’une réponse à la haine, c’est l’art. L’art, c’est nous, c’est vous, c’est ici, c’est maintenant, c’est la musique…  »

 
Alors que la foule scandait son nom et lui offrait une standing ovation, l’artiste n’a pas pu retenir quelques larmes. «  Je n’ai jamais cessé d’aimer, a-t-il rappelé. J’ai toujours chanté pour ceux qui souffrent, pour ceux qui pleurent, ceux qui doutent, ceux qui s’extasient… Et les douleurs du monde vous traversent comme elles me traversent.  » Avant de conclure : «  On ne va pas se mentir, après des années de scène : c’est la première fois que je n’étais pas serein, que je venais avec des appréhensions. Mais, ce soir, vous venez de m’apprendre que la vraie vie, elle est ici et pas sur les réseaux sociaux.  »

Cyberharcèlement

À DécouvrirLe Kangourou du jourRépondreVoilà plusieurs jours qu’Amir était dans la tourmente à la suite de critiques de plusieurs artistes programmés aux Francofolies qui s’opposaient à sa venue – à l’image de la chanteuse Yoa, qui a carrément annulé son show. On reprochait à Amir son service militaire au sein de Tsahal, ainsi que son ancienne participation à une soirée de soutien à l’armée et un événement organisé dans la colonie d’Hébron en 2014, il y a plus de 10 ans. Ainsi que son «  absence de prise de position critique  » sur la guerre en cours à Gaza. Une polémique qui a suscité une vague de cyberharcèlement contre Amir sur les réseaux sociaux.

Les Francofolies ont défendu l’artiste en affirmant qu’il avait été programmé en raison du caractère festif et populaire de ses chansons et qu’il n’avait jamais fait acte de propagande sur scène… La sécurité avait été particulièrement renforcée pour son concert avec un dispositif «  digne d’une finale de match de Champions League  », selon les organisateurs. Finalement, pas de débordements à signaler, sinon la confiscation d’un drapeau israélien et d’un autre palestinien.