Éternelle Line Renaud – Après Une belle course sur TF1, son incroyable déclaration bouleverse les téléspectateurs : “J’attends mes 100 ans”… mais que cache ce sourire plein de lumière ?

“Je n’ai jamais été chez Ardisson — et je ne le regrette pas” : Line Renaud, l’élégance du refus

Parfois, un simple non résonne plus fort que tous les plateaux télé.
Ce dimanche 3 août, alors que la France redécouvre avec émotion Une belle course sur TF1, Line Renaud nous reçoit chez elle, à Rueil-Malmaison. Elle a 97 ans. Elle sourit, lève sa coupe de champagne gravée à son nom, et dit doucement :

« J’attends mes 100 ans. »

Mais si elle fait la fête à la vie, elle ne se laisse jamais distraire par le bruit. Depuis toujours, Line Renaud choisit ses mots, ses combats, ses apparitions — et surtout, ses absences. Parmi les plus notables : elle n’est jamais allée chez Thierry Ardisson. Et aujourd’hui, elle explique pourquoi.

« Il avait un ton particulier, c’était très spécial… Je ne voulais pas prendre ce risque. »

Le refus d’un certain “jeu médiatique”

Thierry Ardisson est mort le 14 juillet. Depuis, les hommages pleuvent. On loue sa verve, son impertinence, son “génie noir” de la télé. Mais derrière les rires et les clashs, Line Renaud évoque autre chose : une gêne. Une méfiance. Une frontière intérieure qu’elle a toujours su ne pas franchir.

« Je n’ai pas été invitée chez lui, mais je ne l’aurais pas fait. Il pouvait poser des questions très gênantes… tu ne pouvais pas avoir confiance. »

Une déclaration simple, mais chargée. Elle ne le dit pas avec rancœur, mais avec précision. Avec la même sincérité qu’elle met dans ses combats — pour la dignité, la vie, la mort choisie, l’amour universel. Elle ne crie jamais. Elle constate.

À contre-courant de l’époque

Car le talk-show à la Ardisson, ce théâtre d’ombres où le malaise fait de l’audience, ce n’était tout simplement pas sa scène. À l’heure où la télé sacrifie l’intime sur l’autel du buzz, Line Renaud, elle, a cultivé le secret comme une forme de noblesse. Elle n’a pas peur de se livrer — mais uniquement quand le moment est juste, et le regard en face, bienveillant.

C’est peut-être ce qui explique son incroyable longévité. Pas un scandale, pas une fausse note.
Line n’a jamais eu besoin d’être “à la mode” pour exister. Elle est l’antithèse de l’éphémère. Une œuvre en soi.

“Je vis chaque jour”

Chez elle, à la Jonchère, son repaire depuis 75 ans, tout respire la vie. Les fleurs, les photos, les souvenirs… et les amis qui passent comme dans un roman vivant. Muriel Robin, Dany Boon, Jean Todt, Michelle Yeoh. Tous viennent voir Line. Non pas l’icône. La femme. L’âme.

Elle raconte avec tendresse le tournage d’Une belle course.

“À la fin, quand mon personnage arrive à l’Ehpad, Dany Boon pleurait. Il était tellement ému. Ce film, c’est mon plus beau.”

Et dans sa voix, il n’y a ni nostalgie ni amertume. Juste le goût du présent.

“Je ne suis fixée ni sur le passé ni sur le futur. J’aime plutôt vivre le présent.”

Et pourtant, elle prépare encore demain

Car Line n’en a pas fini. Elle le dit avec malice :

“Dany m’a dit pour mon anniversaire : ‘Line, tu as 97 ans. Mon cadeau, c’est que tu fasses mon prochain film.’”

Et elle accepte. Elle y croit. Tant que la santé est là, tant que la lumière est douce, elle jouera encore. Elle racontera la vie — pas en plateau, pas à coup de punchlines. Mais avec des silences pleins, des regards vrais, des mots simples.

Ce “non” à Ardisson, c’est bien plus qu’une anecdote.

C’est un symbole. Un acte de résistance. Une ligne droite dans un monde de contours flous.
Refuser d’aller chez Ardisson, ce n’était pas refuser la télé. C’était refuser de se prêter à un jeu où l’on ne choisit pas les règles.
C’était rester fidèle à soi. À son époque. À sa manière d’être là, sans faire de bruit — mais toujours au bon endroit.


Épilogue : une coupe de champagne, un éclat de vérité

La bouteille débouchée, les rires fusent dans son salon. Elle nous regarde, malicieuse :

“Tu n’as pas un peu de champagne pour mon copain, là ?”

Elle parle comme elle vit : avec cœur, avec panache, sans faux-semblants.
Et derrière chaque sourire, il y a une leçon.

On peut durer sans céder.
On peut émouvoir sans s’exposer.
On peut refuser sans blesser.
On peut dire non — et que ce soit beau.

Line Renaud ne regrette rien. Et nous non plus.