🗺️ Mort du petit Émile : une enquête labyrinthique — crâne découvert, vêtements éparpillés, ravin passé au peigne fin… Les gendarmes fouillent chaque recoin du Haut-Vernet dans l’espoir de percer enfin le mystère glaçant qui hante la France entière.in

Ossements et vêtements du petit Emile Soleil ont été découverts à l’ouest du hameau. © Crédit photo : AFP/VISACTU

Le lieu de la découverte d’ossements puis de vêtements du petit Emile, disparu depuis juillet 2023, interroge les enquêteurs. Il faut plus de 25 minutes de marche depuis le hameau pour s’y rendre

Après la découverte d’ossements du petit Émile au sud du hameau du Haut-Vernet le samedi 30 mars, d’importants moyens de gendarmerie restent mobilisés dans la zone. Le procureur a annoncé ce mardi soir que des vêtements de l’enfant ont été retrouvés près des ossements. Ce dernier a confirmé que le t-shirt, les chaussures et la culotte de l’enfant avaient été retrouvés lundi à environ 150 mètres du lieu de la découverte de son crâne. Où se déroule l’enquête ? Voici quelques éléments pour s’y retrouver.

Mort du petit Émile : des vêtements retrouvés à 150 m du crâne, pas de traces expliquant sa mort, dit le procureur
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Où se situe le Ravin des Auches ?

Les vêtements du petit Émile « qui n’étaient pas rassemblés au même endroit mais éparpillés sur quelques dizaines de mètres » avaient été retrouvés lundi le long d’un ruisseau à environ 150 mètres du lieu de découverte du crâne de l’enfant deux jours plus tôt. C’est une randonneuse qui a retrouvé samedi le crâne du petit Emile, dans les environs du lieu-dit « Les Auches », dans un secteur situé à plus d’un kilomètre à vol d’oiseau du Haut-Vernet. Un « ravin des Auches » très escarpé et boisé.

Le ravin des Auches se situe à l’Ouest du hameau du Haut-Vernet, dans un secteur isolé.
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Plus de 25 minutes de marche depuis le hameau

Le lieu des découvertes interroge évidemment les enquêteurs. Ce secteur se situe à environ 1,7 kilomètre du hameau du Haut-Vernet, à vol d’oiseau, et à plus de 25 minutes de marche pour un randonneur adulte (voir carte ci-dessous) si l’on suit une route. Ce sentier se trouve près d’un ruisseau qui descend de la montagne, avec à cet endroit-là une « très forte déclivité », de l’ordre de 30 %. Lors de sa disparition en juillet 2023, le petit Emile Soleil s’est-il égaré ou aventuré dans cette partie de la commune, pourtant située à une distance conséquente de l’habitation de ses grands-parents où il était gardé ?
A vol d’oiseau, hameau et ravin des Auches sont distants d’environ 1,5 kilomètre. Mais en suivant un sentier, il faut arpenter plus de 2 kilomètres pour un trajet de plus de 25 minutes pour un marcheur adulte.
GOOGLE MAPS

Intervention humaine ou un animal ?

Pour le moment, aucun élément ne permet d’affirmer que le crâne d’Emile et ses vêtements étaient à cet endroit depuis le 8 juillet. Ils ont pu être « ramenés par une personne humaine, un animal, ou bien les conditions météo », comme l’expliquait dès lundi la porte-parole de la gendarmerie, Marie-Laure Pezant.
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D’autant que cette zone avait bien été fouillée lors des battues organisées juste après sa disparition. Des chiens pisteurs, des hélicoptères dotés de caméras thermiques avaient également arpenté et survolé la zone. Seuls les chiens spécialisés dans la recherche de cadavre, déployés autour du 23 juillet, n’avaient pas eux parcouru ce sentier, selon Jean-Luc Blachon, procureur de la République d’Aix-en-Provence qui s’est exprimé mardi.

“Tout est possible”, qu’en pensent les habitants ?

«Tout est possible. Il peut avoir roulé sous une pierre dans un endroit qui était vraiment inaccessible. Mais tout a été ratissé et ce qui me paraît le plus bizarre, c’est que les chiens n’aient pas retrouvé sa trace», a témoigné Stéphane Kohler, un habitant du Vernet de 49 ans.

«La topographie ici au Vernet est vraiment particulière, on a beaucoup de ravins, des pentes escarpées, des ronces, la végétation en été est très fournie (…). Oui, on peut imaginer que l’enfant se soit retrouvé, en cas de chute dans un trou, sous une pierre recouvert par des ronces. Et dans une configuration telle qu’un drone thermique n’ait pas pu l’identifier», a également estimé Magali Lamy, 48 ans, autre habitante du Vernet.

Et maintenant ?

Les investigations sur le terrain au Haut-Vernet vont se poursuivre. Sur le terrain, ce sont une centaine de gendarmes qui sont déployés depuis dimanche, dont des dizaines d’enquêteurs, avec parmi eux des anthropologues et des équipes cynophiles aidées de chiens spécialisés dans la détection de restes humains.

Initialement ouverte pour « recherche des causes de disparition inquiétante », l’enquête s’était transformée en information judiciaire le 18 juillet, avec la saisine de deux juges d’instruction d’Aix-en-Provence. Puis, le 21 août, elle avait été élargie aux faits criminels « d’enlèvement » et « séquestration ». Depuis, près de 1.700 signalements ont été vérifiés, 157 auditions effectuées, 18 véhicules fouillés et 500 prélèvements et scellés réalisés, a détaillé le colonel Berthelin, parlant d’un dossier d’un million de pages, avec toutes les données numériques. Pour l’heure, le mystère demeure.