🕯️ Les tragiques derniers jours de Mike Brant : un récit bouleversant qui vous fera pleurer — entre solitude, tourments intérieurs et un destin brisé trop tôt, la voix d’or de la chanson française s’est éteinte dans un silence déchirant, laissant derrière lui un héritage éternel et des millions de cœurs meurtris.

Les Derniers Jours Tragiques de Mike Brant : Une Voix d’Or Fauchée en Plein Vol

Au printemps 1975, le nom de Mike Brant était sur toutes les lèvres. Dans les cafés de Paris, sur les ondes des radios, dans les journaux télévisés du soir, impossible d’échapper à son visage d’ange et à sa voix de velours. Il avait ce timbre capable de faire taire une foule en un instant, ce charisme incandescent qui illuminait chaque pièce. Sa carrière fulgurante faisait rêver des milliers de jeunes chanteurs qui voyaient en lui un modèle. Pourtant, derrière l’éclat des projecteurs et la ferveur des fans, le monde intérieur de Mike s’effondrait lentement, inexorablement, de manière que peu pouvaient soupçonner.

Ses amis, eux, voyaient les fissures. Ils remarquaient les changements subtils : ce regard parfois perdu, ce sourire forcé, cette fatigue qui ne disparaissait jamais. Sa voix elle-même portait des accents d’usure. On le voyait passer d’une ville à l’autre, d’un hôtel à l’autre, comme s’il fuyait un ennemi invisible. Quelque chose le hantait, quelque chose dont il semblait savoir qu’il ne pourrait jamais vraiment échapper.

L’histoire de Mike Brant est celle d’une ascension extraordinaire, mais aussi d’une descente vertigineuse. Né Moché Michaël Brand, le 1er février 1947, dans un camp de réfugiés à Chypre, il portait dès sa naissance le poids d’un passé tragique. Ses parents, Fishel et Bronia, étaient des survivants de l’Holocauste. Son père avait combattu dans la résistance, sa mère avait survécu à Auschwitz après avoir vu son père exécuté et sa mère mourir de faim. De cette union blessée naquit un enfant fragile, silencieux.

Muet jusqu’à l’âge de trois ans, le petit Moché brisa son mutisme par un seul mot : « glace ». Puis, comme si la voix jusque-là retenue jaillissait enfin, elle ne le quitta plus jamais. Une voix singulière, profonde, qui l’accompagnerait tout au long de sa courte vie.

À Haïfa, où la famille s’installa après avoir rejoint la Palestine devenue Israël, le jeune Mike découvrit le chant. À 11 ans, il intégra la chorale de son école. Bientôt, il se produisit avec son frère et son groupe The Chocolates, reprenant du jazz et de la pop américaine. Rebaptisé « Mike » pour un son plus international, il devint rapidement une figure connue du circuit hôtelier israélien. Sa voix puissante attirait l’attention, et déjà l’on sentait que ce garçon avait un destin à part.

Mais la tragédie frappa une première fois en 1967, lorsque son père mourut d’une crise cardiaque. Mike, profondément marqué, lui rendit hommage en reprenant sa chanson préférée, When the Rabbi Dances. Peu après, sa carrière prit un tournant décisif. Remarqué par Sylvie Vartan et Carlos lors d’un concert à Téhéran, il fut convaincu de tenter sa chance en France. Paris devint alors son nouveau terrain de jeu, sa nouvelle scène.

Le producteur Jean Renard lui offrit sa première grande chance. Mis à l’épreuve avec Summertime de Gershwin, Mike stupéfia son auditoire. La chanson Laisse-moi t’aimer fut le déclencheur : un succès immédiat, un demi-million de disques vendus, et une ascension fulgurante qui allait faire de lui une star incontournable.

Mais derrière les paillettes, la souffrance grandissait. Dès 1971, un grave accident de voiture le laissa affaibli. Officiellement, il s’en remit. Officieusement, ses proches soupçonnèrent des séquelles neurologiques. Dès lors, Mike commença à vivre avec la douleur, l’insomnie et les somnifères.

Les années suivantes furent une succession de triomphes musicaux : Qui saura, C’est ma prière, Rien qu’une larme… Chacun de ses titres devenait un tube, battant même Claude François dans certains classements. Mais ce succès avait un prix terrible. Tournées incessantes, concerts sans répit, manque de repos, isolement. On le vit de plus en plus anxieux, parfois colérique, souvent triste.

La guerre du Kippour en 1973 l’affecta profondément. Trop fragile pour être mobilisé, il choisit de chanter pour les soldats et de donner son sang. Un geste patriotique qui fit la Une, mais qui le laissa brisé. À son retour en France, il était changé : plus sombre, plus renfermé, comme hanté par le spectre de la guerre.

Puis vint l’année 1974. L’année de tous les dangers. Sous la pression écrasante de son nouveau producteur Simon Wajntrob, Mike sombra dans une spirale d’angoisse. Les tensions financières, les trahisons dans son entourage, les désillusions artistiques — tout se mêlait. En novembre, à Genève, il sauta du cinquième étage de l’Hôtel de la Paix. Par miracle, il survécut. Officiellement, on parla d’un « accident ». Mais ses proches savaient : c’était une tentative désespérée de mettre fin à ses jours.

Hospitalisé, délirant parfois, persuadé de revivre les camps que ses parents lui avaient décrits, Mike sortit amoindri. Pourtant, l’industrie ne lui laissa pas de répit. À peine remis, il retourna en studio. La scène, jadis refuge, devint prison.

Et pourtant, au début de 1975, une lueur d’espoir semblait renaître. Mike fêta son 28e anniversaire en souriant, plaisantant avec sa mère et ses amis. Il retrouva Jean Renard par hasard et parla d’une nouvelle collaboration. Il enregistra Dis-lui, adaptation française du succès Feelings. Il semblait croire, de nouveau, à un avenir meilleur.

Mais le destin en décida autrement. Le 25 avril 1975, dans l’appartement parisien de son amie Jeanne Cacchi, Mike Brant tomba du sixième étage. Était-ce un accident ? Un suicide ? Ou autre chose encore, plus sombre ? Les versions divergent. Certains parlent d’un appel téléphonique bouleversant. D’autres d’un vertige, d’une perte d’équilibre. Quelques-uns osent évoquer l’ombre de son entourage, des pressions, des menaces.

À 11h40, à l’hôpital Ambroise-Paré, Mike fut déclaré mort. Il avait 28 ans. Une semaine plus tard, Dis-lui sortit et se vendit à plus d’un demi-million d’exemplaires. Un succès posthume, amer, qui renforça la douleur des fans.

Ses funérailles, le 7 mai 1975 à Haïfa, furent bouleversantes. Sa tombe, ornée d’un arbre coupé, devint un lieu de pèlerinage. Mais les rumeurs ne s’éteignirent jamais. Certains évoquèrent le « syndrome de la deuxième génération », ces enfants de survivants marqués par les traumatismes de leurs parents. D’autres parlèrent de conflits financiers, voire d’activités obscures. La mort violente de son producteur Wajntrob en 1978, abattu de deux balles, ajouta encore au mystère.

Et aujourd’hui, près de cinquante ans plus tard, les questions restent entières. Comment un homme aimé par des millions de personnes a-t-il pu se sentir si seul ? Comment une voix si puissante pouvait-elle cacher un silence intérieur si assourdissant ?

Mike Brant reste figé dans la mémoire collective comme l’éternel jeune homme à la voix d’or, fauché en plein vol. Ses chansons continuent de faire pleurer, d’émouvoir, de séduire de nouvelles générations. Mais derrière chaque note résonne un rappel cruel : celui d’un destin brisé, d’une énigme jamais vraiment résolue.

Sa vie fut courte. Son héritage, immense. Ses derniers jours, tragiques, hantent encore l’histoire de la musique.