L’ARNAQUE DU SIÈCLE ! 🤯 Un escroc de génie a volé plus de 50 millions d’euros en se faisant passer pour un ministre français… avec un masque en silicone ! 🤫 Cyril Hanouna a été l’une de ses cibles, et la liste des victimes est vertigineuse. Découvrez l’histoire folle de l’homme qui a dupé les plus grandes fortunes. L’article complet est en commentaire ! 👇
Avant d’être condamné mercredi 3 septembre, Mohamed A. tentait, pendant près d’un an et demi, d’obtenir des faveurs de célébrités en se faisant passer pour Tahar Rahim ou Riyad Mahrez. Une supercherie qui lui a permis d’obtenir… deux places de concert pour Beyoncé.

Presenter Cyril Hanouna arrives near the Canal + Factory studio for the last broadcast of TPMP on the C8 channel before its closure in Boulogne-Billancourt on February 27, 2025.

«Alors, ça s’est réglé ton problème en Algérie ?» Lorsque Patrick Bruel lui pose cette question, en juillet 2024, Tahar Rahim reste coi. Mentalement, l’acteur passe en revue les conversations qu’il a pu entretenir avec le chanteur. Mais rien n’y fait : il ne voit pas à quoi il fait référence. Tentant de lui rafraîchir la mémoire, Patrick Bruel évoque alors un mail reçu de sa part. La tête d’affiche d’Un Prophète saisit : ça n’est pas lui.

Depuis un an, Patrick Bruel papotait en réalité avec un certain Mohamed A. 50 ans, manager chez McDonald’s. Ce mercredi 3 septembre, l’homme a été condamné à une peine de 12 mois d’emprisonnement aménageable pour usurpation d’identité et escroquerie, ainsi qu’une obligation de soin. Une sanction décidée à l’issue d’une audience éclair tenue en l’absence des principaux intéressés. Leïla Bekhti, Cyril Hanouna ou encore le haut fonctionnaire Didier Leschi sont autant de personnalités tombées dans le panneau de l’usurpateur, qui tantôt prenait le nom Tahar Rahim, tantôt celui du footballeur Riyad Mahrez.

Avant son insolite échange avec Patrick Bruel, Tahar Rahim, qui a déposé plainte en juillet 2024, avait senti que quelque chose clochait. En juin 2023, Cyril Hanouna l’informait qu’il avait reçu un SMS surprenant signé de son nom.

C’est une histoire qui dépasse l’imagination, un scénario si audacieux que même les plus grands réalisateurs d’Hollywood hésiteraient à le porter à l’écran. C’est l’histoire d’un homme qui, armé d’un simple masque en silicone et d’un aplomb sans limites, a réussi à dérober plus de 50 millions d’euros aux personnalités les plus riches et les plus puissantes du monde. Son nom : Gilbert Chikli. Sa particularité : se faire passer pour le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, pour convaincre ses victimes de lui verser des fortunes. Dans sa toile, des chefs d’entreprise, des dignitaires religieux, et même des stars du show-business comme Cyril Hanouna, qui a été l’une de ses cibles.

L’inventeur de l’arnaque “au président” passe au niveau supérieur

Gilbert Chikli n’est pas un inconnu dans le monde de l’escroquerie. Franco-israélien charismatique et manipulateur de génie, il est considéré comme l’inventeur de l’arnaque “au faux président” dans les années 2000, qui consistait à se faire passer pour un PDG afin d’ordonner des virements frauduleux. Mais entre 2015 et 2017, il passe à une tout autre échelle. Son idée est diabolique : pourquoi se contenter d’imiter un patron quand on peut usurper l’identité d’un des hommes les plus puissants de l’État ?

Son choix se porte sur Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense sous François Hollande. Un choix stratégique : le ministre est au cœur des opérations secrètes, des affaires de terrorisme et de rançons, des sujets qui appellent à la plus grande discrétion et qui peuvent justifier des demandes de fonds urgentes et inhabituelles.

La méthode : un masque et un scénario dignes du cinéma

La folie de l’histoire réside dans la méthode. Pour incarner le ministre, Chikli ne se contente pas d’imiter sa voix au téléphone. Il va plus loin. Il commande un masque en silicone sur mesure, une réplique parfaite du visage de Jean-Yves Le Drian. Puis, il aménage une pièce pour qu’elle ressemble trait pour trait au bureau officiel du ministre : drapeau français, portrait du Président de la République, boiseries sombres… Tout y est.

Installé dans son décor, le visage couvert de sa prothèse, il contacte ses proies par Skype. L’image est souvent de qualité moyenne, mais suffisante pour tromper ses interlocuteurs. Le scénario est toujours le même, et il est implacable. Le “faux” Le Drian explique à sa victime que l’État français a besoin de son aide pour une opération secrète et vitale : payer la rançon de journalistes ou d’agents secrets retenus en otage au Mali ou en Syrie. Il insiste sur le fait que la France ne paie officiellement jamais de rançons et que l’opération doit rester totalement confidentielle, “secret-défense”. Il demande alors un virement de plusieurs millions d’euros sur un compte en Chine, promettant un remboursement rapide par l’État.

Cyril Hanouna et le gotha mondial dans le viseur

La liste des cibles de Chikli est vertigineuse : plus de 150 personnes et organisations sont contactées. On y trouve des rois, comme le roi de Belgique, des chefs d’entreprise du CAC 40, des ambassades, et même le PDG du groupe Total. Parmi ses cibles du monde des médias, on retrouve Cyril Hanouna. L’un des complices de Chikli a contacté l’assistante de l’animateur en se présentant comme un membre du cabinet de Le Drian, tentant d’obtenir son numéro de téléphone personnel. L’approche a échoué, mais elle démontre l’audace sans limite de l’escroc, qui n’hésitait pas à viser les personnalités les plus médiatiques.

Si certains flairent l’arnaque, beaucoup tombent dans le panneau, paralysés par la stature de leur interlocuteur et l’urgence patriotique de la situation. La plus grande victime est le prince Karim Aga Khan, qui se fera délester de près de 20 millions d’euros en plusieurs virements. Un riche homme d’affaires turc perdra, lui, plus de 40 millions d’euros. Au total, le butin de Chikli est estimé à plus de 80 millions d’euros, même si “seulement” 52 millions lui seront officiellement attribués lors de son procès.

L’enquête, digne d’un thriller international, mènera finalement à l’arrestation de Gilbert Chikli en 2017 en Ukraine. Extradé en France, il sera jugé et condamné en 2020 à 10 ans de prison et deux millions d’euros d’amende. Son histoire, aussi folle que révoltante, est devenue un cas d’école, la démonstration terrifiante qu’avec assez d’aplomb, un masque en latex et un bon scénario, on peut faire croire n’importe quoi à n’importe qui, même aux plus puissants de ce monde.