“Je reprends vraiment plaisir à…” : Kendji Girac se confie comme jamais sur sa renaissance après le drame. Plusieurs mois après avoir été grièvement blessé par balle, le chanteur sort du silence avec émotion et sincérité. Il parle de ce qui l’a aidé à se relever, à se réapproprier son corps et son esprit, et à retrouver goût à la vie. Entre les douleurs physiques, les blessures invisibles et le soutien de ses proches, Kendji traverse une période bouleversante mais profondément humaine. Une confession bouleversante qui révèle un homme transformé, lucide, et plus déterminé que jamais à avancer.

Papa comblé et artiste en reconstruction, Kendji Girac revient peu à peu à la musique, après avoir traversé l’une des périodes les plus sombres de sa vie. Dans une interview accordée à Corse Matin, il dévoile ce qui l’aide à garder le cap : ses enfants, sa compagne, et bien sûr : sa guitare !

Je reprends vraiment plaisir à…” : Kendji Girac évoque ce qui l’aide à se reconstruire après sa blessure par balle

Le 22 avril 2024 restera à jamais gravé dans la mémoire de Kendji Girac. Ce soir-là, dans un moment d’égarement encore flou, le chanteur est blessé grièvement par balle au niveau de la poitrine. L’information secoue le pays, ses fans, et le monde de la musique. Des jours durant, le silence entoure l’affaire, les hypothèses circulent, et l’inquiétude grandit. Mais aujourd’hui, quelques mois plus tard, Kendji brise enfin ce silence et livre un témoignage bouleversant sur sa lente et douloureuse reconstruction.

Une blessure qui laisse des traces, visibles et invisibles

« Je ne vais pas mentir, j’ai eu peur », confie-t-il en regardant droit dans les yeux la journaliste qui l’interroge. « Peur de mourir, peur de ne plus chanter, peur de ne plus être le même. » Sa voix est posée, calme, mais derrière chaque mot, on perçoit encore les frissons du traumatisme.

Touché à la poitrine, Kendji a subi une opération d’urgence et a été placé en soins intensifs pendant plusieurs jours. Si les médecins ont sauvé sa vie, le chanteur confesse que le plus dur n’a pas été la douleur physique. « Le corps guérit, oui. Mais la tête, elle met plus de temps. »

Le refuge dans la musique

Très vite, malgré la fatigue et la convalescence, Kendji cherche à retrouver un lien avec ce qui l’a toujours porté : la musique. « Je n’arrivais pas à chanter au début, c’était trop douloureux. Mais petit à petit, j’ai repris ma guitare. Je jouais, seul dans ma chambre. Et j’ai ressenti quelque chose d’incroyable : je reprenais vraiment plaisir à jouer. »

Cette phrase, « je reprends vraiment plaisir », il la répète plusieurs fois. Comme pour s’en convaincre, ou pour en mesurer le poids. Ce plaisir retrouvé est pour lui une bouée, un signe qu’il est encore vivant. « La musique a toujours été mon refuge, mais là, elle est devenue ma thérapie. »

Une nouvelle relation avec le public

Kendji ne cache pas qu’il a longtemps hésité à revenir sur le devant de la scène. La peur du regard des autres, de l’incompréhension, de l’exploitation médiatique de son drame. Mais il a aussi été bouleversé par le soutien massif de ses fans. « Les messages, les lettres, les vidéos… j’ai tout lu. Et je me suis dit : je ne peux pas les laisser comme ça. Ils m’ont donné la force de revenir. »

C’est aussi pour eux qu’il envisage une tournée en 2026. Un retour progressif, plus intime, où il parlera peut-être pour la première fois sur scène de cette blessure qui a changé sa vie.

La famille comme socle

Dans son chemin vers la guérison, Kendji insiste sur le rôle fondamental de sa famille. Soraya, sa compagne, a été présente à chaque instant. « Elle ne m’a jamais lâché. Même quand je voulais tout arrêter, elle me disait : ‘Tu es là, tu vis, c’est déjà énorme.’ »

Ses enfants aussi l’ont aidé, sans le savoir. « Ma fille Eva me demandait : ‘Papa, tu vas mieux ?’ Et rien que pour elle, je voulais me lever le matin. »

Un regard neuf sur la vie

Depuis ce drame, Kendji ne voit plus les choses de la même manière. « On se croit invincible à 28 ans. Et puis d’un coup, tout peut s’arrêter. Aujourd’hui, je profite plus. Je regarde le ciel, j’écoute mes enfants rire, je savoure un café… des choses simples. Mais elles ont un goût nouveau. »

Il admet aussi avoir commencé un travail psychologique avec un professionnel. « Il faut savoir demander de l’aide. Et je le dis à tous ceux qui souffrent : n’attendez pas de craquer pour en parler. Moi, j’ai attendu trop longtemps. »

Un nouveau Kendji ?

« Je ne suis plus le même, c’est certain. Mais je ne veux pas non plus être prisonnier de ce que j’ai vécu. Je suis un homme qui a été blessé, mais je suis aussi un artiste, un père, un amoureux. »

Son prochain album, encore en préparation, sera empreint de cette expérience. Il parle de chansons plus profondes, plus personnelles. « J’ai longtemps chanté l’amour, la fête, la liberté… Maintenant, j’ai aussi envie de parler de la peur, du courage, de la résilience. »

Le mot de la fin : gratitude

Avant de conclure, Kendji tient à adresser un message simple : « Merci. Merci à la vie, de m’avoir laissé une deuxième chance. Merci à ma famille, à mes fans, à mes médecins. Je n’oublierai jamais. »

Et il ajoute, avec un sourire presque timide : « Je reprends vraiment plaisir à vivre. Et c’est déjà énorme. »