« Il a mis la barre très haut » : Comment Gilles Bouleau impressionne (et inspire) ses successeurs sur TF1

Visage incontournable du 20H de TF1, Gilles Bouleau incarne depuis plus d’une décennie l’élégance journalistique à la française : regard clair, diction posée, prestance naturelle. Pourtant, derrière cette image solide et rassurante, se cache un modèle presque intimidant pour ceux qui doivent lui succéder ponctuellement. Parmi eux, Karine Baste, sa remplaçante régulière, s’est confiée sans détour à Télé 7 Jours sur ce défi particulier : « Gilles, c’est une institution. Passer après lui, ce n’est pas simplement présenter un JT, c’est entrer dans une école d’excellence. »

Une stature difficile à égaler

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Ce n’est pas un hasard si le nom de Gilles Bouleau est aujourd’hui synonyme de rigueur et de crédibilité. Depuis 2012, il incarne le 20 Heures de TF1 avec constance et sérénité, devenant l’un des journalistes les plus respectés du PAF (paysage audiovisuel français). « Quand on m’a annoncé que je le remplacerais pour la première fois, j’ai eu un moment de vertige », confie Karine Baste. « On ne se contente pas de lire un prompteur. Il y a un ton, une cadence, une énergie très particulière dans son JT. »

Ce « ton Bouleau », c’est ce mélange subtil d’autorité tranquille et d’humanité retenue, qui captive des millions de téléspectateurs chaque soir. Pour Karine Baste, entrer dans cette posture sans tomber dans la simple imitation fut un véritable exercice d’équilibriste. « Il m’a fallu du temps pour trouver ma propre voix, tout en respectant l’héritage qu’il représente », admet-elle.

Les premiers pas sous tension

Le baptême du feu de Karine s’est déroulé un soir d’été, dans un contexte particulièrement tendu, marqué par l’actualité internationale brûlante. « C’était un journal très dense, avec des sujets sensibles sur l’Ukraine et des duplex à gérer en direct. Je n’ai pas fermé l’œil la veille », se rappelle-t-elle. Mais c’est justement dans ces instants de stress maximal que les leçons glanées au fil de ses collaborations avec Bouleau ont porté leurs fruits.

« Il m’avait dit un jour : ‘Ce qui compte, ce n’est pas toi, c’est ce que tu transmets. Tu es là pour porter la parole des autres.’ Cette phrase m’a apaisée. » Aujourd’hui, elle garde cette maxime affichée sur son bureau.

Une bienveillance précieuse en coulisses

Loin d’être un mentor distant, Gilles Bouleau se révèle en réalité d’une grande générosité en coulisses. Toujours disponible pour un conseil, un mot d’encouragement, ou un simple sourire, il a su tisser des liens solides avec ses collègues. « Il n’a jamais eu cette attitude de star. Il est à l’écoute, humble, et surtout très pédagogue. »

Karine Baste se souvient d’un moment particulièrement marquant, juste avant son second JT : « Il est venu me voir en loge, m’a serré la main et m’a dit : ‘Fais-le à ta manière. Le JT doit ressembler à la personne qui le porte.’ Cette phrase m’a libérée d’un poids. »

Une exigence au service de l’information

Mais si Gilles Bouleau séduit par son humanité, il impressionne aussi par son exigence professionnelle. Toujours le premier à arriver en conférence de rédaction, il relit chaque script, vérifie les chiffres, pose des questions pointues aux chefs d’édition. « C’est un bourreau de travail », souligne un membre de l’équipe technique. « Rien ne lui échappe, mais il ne le fait jamais pour briller. Il veut juste que le journal soit irréprochable. »

C’est cette rigueur qui inspire ses remplaçants, mais qui, aussi, leur met une pression considérable. « On sait que même en vacances, il regarde. Il envoie parfois un petit texto : ‘Bon journal ce soir, mais attention à la transition sur le 3e sujet…’ » raconte Karine Baste en souriant.

Un héritage assumé mais pas écrasant

Aujourd’hui, Karine Baste s’est imposée comme une figure fiable et appréciée du 20H lorsqu’elle prend le relais. Si elle n’a pas cherché à copier Bouleau, elle assume volontiers l’influence qu’il a eue sur sa façon de travailler. « Il m’a appris à toujours chercher la nuance, à écouter avant de parler, à poser les bonnes questions, pas seulement les plus brillantes. »

Et pour ceux qui pourraient croire que Gilles Bouleau se sent menacé par la montée de ses successeurs, la réponse est claire : « Il n’est pas dans la compétition. Il est dans la transmission. » Une rareté dans un milieu parfois dur et impitoyable.

Le futur ? Ouvert, mais exigeant

Alors que la télévision française connaît une mutation rapide avec l’essor du numérique et le déclin de l’audience des JT traditionnels, Gilles Bouleau reste un repère. Mais il prépare aussi, à sa manière, la relève. « Il m’a toujours dit que le journal de demain ne ressemblera pas à celui d’aujourd’hui. Il faut savoir évoluer, sans perdre l’essentiel : le lien de confiance avec le public. »

Pour Karine Baste, le défi est clair : « Ne pas être Gilles Bouleau, mais être à la hauteur de ce qu’il a construit. »

Et pour les téléspectateurs ? Ils ont encore la chance, chaque soir, de voir à l’œuvre ce mélange rare de maîtrise, de chaleur et de professionnalisme. Une école du journalisme à lui tout seul. Un modèle. Mais surtout, un homme.