Avant cette querelle qui a brisé leur complicité, Johnny Hallyday et Michel Sardou entretenaient une relation fraternelle. Dans les années 70 et 80, ils formaient avec Eddy Mitchell une sorte de trio inséparable de la chanson française. On les voyait souvent dîner ensemble, partager des vacances, ou encore monter sur scène côte à côte lors d’événements caritatifs. Sardou a souvent raconté que Johnny était pour lui “un frère de route”, quelqu’un avec qui il pouvait rire des heures et échanger sans tabou, loin des projecteurs.

 


 

Leur complicité était telle que Johnny n’hésitait pas à demander conseil à Sardou pour certains choix artistiques, et inversement. Dans la sphère privée, leurs familles se fréquentaient, renforçant l’idée d’une véritable fraternité. Ce lien solide rend d’autant plus tragique la fracture survenue à cause d’une simple phrase mal placée.

 

La brouille amplifiée par les rumeurs

Lorsque Sardou improvise cette plaisanterie sur scène, il n’imagine pas un instant l’ampleur des conséquences. Mais Johnny, déjà très protecteur vis-à-vis de ses filles Jade et Joy, l’interprète comme une moquerie déplacée. Selon des proches, le chanteur de Que je t’aime s’est senti trahi par un ami qu’il considérait comme un confident.

 

Les médias de l’époque se sont immédiatement emparés de l’affaire, attisant les tensions. On racontait à Johnny que Sardou aurait multiplié les blagues du même genre en coulisses, ce qui accentuait son ressentiment. Sardou, de son côté, a toujours affirmé qu’il s’agissait d’un unique dérapage, sans aucune intention de blesser.

 

Les tentatives de réconciliation


Michel Sardou a tenté à plusieurs reprises de renouer le contact. Il a cherché à croiser Johnny en privé, à lui téléphoner, mais s’est toujours heurté à un mur. Johnny, connu pour son caractère entier et ses rancunes tenaces, refusait d’entendre les excuses. Dans son entourage, certains affirment que Laeticia Hallyday elle-même aurait encouragé son mari à couper les ponts, estimant que les propos de Sardou étaient inadmissibles.

 

Lors des obsèques de Johnny en décembre 2017, Sardou a fait partie des personnalités présentes à l’église de la Madeleine. Il s’est montré très discret, marqué par le poids d’une amitié inachevée. Quelques années plus tard, dans Sept à Huit, il admettait avec humilité : « C’est moi qui ai provoqué la rupture, par maladresse. J’aurais voulu qu’on se reparle. »

 

L’héritage d’une relation paradoxale

Malgré cette brouille définitive, Sardou continue de parler de Johnny avec une admiration indéfectible. Dans plusieurs interviews, il a reconnu l’impact considérable du rockeur sur la chanson française et sur sa propre vie : « Johnny, c’était le plus grand. Sa voix, son énergie, sa générosité… personne ne l’égale. »

 

Pour les fans, cette histoire illustre la complexité des relations entre artistes de légende. L’amitié entre Johnny Hallyday et Michel Sardou restera marquée par des souvenirs lumineux mais aussi par cette cicatrice jamais refermée. Sardou conclut souvent, avec mélancolie : « Nous nous retrouverons là-haut. » Avant la brouille causée par cette blague malheureuse, la relation entre Johnny Hallyday et Michel Sardou était considérée comme l’une des plus belles amitiés du monde artistique français.

 

Les deux hommes se sont rencontrés à la fin des années 1960, au moment où chacun commençait à s’imposer dans la scène musicale. Johnny, avec son énergie rock explosive, et Sardou, avec ses chansons à la fois sociales et sentimentales, avaient des univers très différents. Pourtant, ils ont rapidement trouvé une véritable complicité dans la vie privée. Johnny appelait souvent Sardou « un frère de route », tandis que Sardou n’hésitait pas à qualifier Johnny de « frangin ».

 

Dans les années 1970 et 1980, ils se fréquentaient assidûment : soirées parisiennes interminables, voyages improvisés, présences réciproques lors des grands concerts. Sardou assistait aux shows de Johnny à Bercy, et Johnny faisait de même pour Sardou. La presse de l’époque aimait les surnommer « le duo légendaire de la chanson et du rock français », symbolisant deux mondes musicaux opposés mais unis par une amitié indéfectible.

 


 

Dans l’intimité, Johnny se confiait à Sardou sur ses histoires d’amour tumultueuses, tandis que Sardou trouvait en Johnny une oreille attentive lorsqu’il souffrait du poids de la célébrité. À Paris, il était presque impensable qu’un grand dîner organisé par l’un se fasse sans la présence de l’autre. De nombreuses photos anciennes témoignent de cette complicité : deux hommes riant ensemble, semblant inséparables.

 

C’est justement parce que ce lien était si fort que la rupture provoquée par cette plaisanterie a été vécue comme un véritable séisme. Elle n’a pas seulement mis Johnny en colère, mais elle a aussi laissé au public un goût amer, celui de voir se briser une amitié qui avait duré plusieurs décennies.