76 bougies scintilleront ce samedi 23 août face à Jacques Weber. Un anniversaire qui ne pose aucun problème au comédien qui aime voir ses rôles vieillir avec lui. Ce qu’il aime moins, en revanche, c’est se remémorer certains jours sombres de sa carrière, lorsqu’accro à la bouteille, il lui arrivait de monter sur scène ivre…

Juillet 2019. À l’occasion d’une rencontre avec les journalistes de Notre Temps, Jacques Weber évoquait son rapport avec le fait de vieillir. Une fatalité pour tout acteur dont le corps reste l’un des outils de travail principaux. Alors plutôt à l’aise avec ses rides, l’acteur déclarait s’être senti vieillir : “Quand j’ai réussi à prendre le temps de regarder un sous-bois, des fleurs, des gens à la terrasse d’un café. J’aime le mot vieillir même s’il me fait de plus en plus peur. Il me réjouit dans cette faculté que j’ai désormais de me taire, de ne pas comprendre. Vieillir, c’est aussi s’absenter de la vanité, du miroir sur soi.” Un travail que bon nombre de ses collègues ont bien du mal à réaliser, courant après une certaine forme de la jeunesse éternelle.

© BestImage, Christophe Clovis / Bestimage

En 2019, Jacques Weber passait tout juste le cap des soixante-dix ans (il en a 76 ce samedi 23 août 2025). Du haut de ses cinquante ans de carrière, l’inoubliable interprète de Cyrano de Bergerac, actuellement en lutte contre un cancer,  déclarait également : Quand on me parle de carrière, je tombe des nues. Je n’ai pas la sensation d’exceptionnel. Ce qui est beau, c’est que j’ai traversé le temps avec ce métier. Et que j’ai fini par devenir un bon artisan. Je suis en pâmoison non seulement devant Depardieu ou Adjani, mais aussi devant de grands acteurs inconnus du public. C’est ça aussi vieillir, passer plus de temps à aimer, admirer, qu’à haïr.”

Loin d’avoir tout vu, tout testé sur scène, Jacques Weber se montrait plein d’ambitions artistiques sur les années à venir. Loin d’être rassasié, ce grand fan de Sylvie Vartan déclarait vouloir se frotter au roi Lear de Shakespeare et Tchekhov. “Il n’y a rien de plus beau qu’un acteur vieux, renchérissait le comédien. Le rien devient tout. Ce n’est plus jouer, c’est être. C’est une sorte de radicalité qui s’exerce dans un rapport simple au monde.”

Une décontraction artistique qui n’évite pas certaines contraintes liées à l’âge comme travailler et retenir son texte. “Bien sûr, la mémoire, en vieillissant, devient plus difficile, ajoutait Jacques Weber. Si elle devait me jouer des tours inquiétants, je n’hésiterais pas à recourir à une oreillette. D’autres comédiens le font. Tout cela n’est pas grave. Je voudrais aussi trouver d’autres manières de jouer, peut-être dans des lieux comme des bistrots.”

© BestImage, Franck Castel / Bestimage

Jacques Weber alcoolisé sur scène, le comédien a été rappelé à l’ordre par François Florent

Ces “bistrots” qui, à un moment de sa carrière, l’aidaient de la pire des façons à trouver la motivation pour jouer. L’addiction à l’alcool, Jacques Weber l’a aussi bien connue que certaines tirades du répertoire classique, qu’il peut encore réciter aujourd’hui, en un claquement de doigts. C’est sur le plateau d’En Aparté, en avril dernier, qu’il évoquait cette sombre période. Interrogé sur ses débuts sous les ordres de François Florent (papa du célèbre Cours Florent), l’acteur qui a connu des violences paternelles se souvenait d’une représentation plus particulièrement, dont il était ressorti tout sauf fier face aux yeux de son maître. “J’étais mauvais, se souvenait-il. Non seulement j’étais mauvais, mais j’étais aussi un peu alcoolique, donc je jouais un peu bourré.” 

Le retour de bâton ne se faisait pas attendre. Le lendemain de cette représentation sous alcool, François Florent faisait parvenir un courrier à son élève. “Jamais, je ne me suis fait autant engueuler, soulignait le comédien encore gêné par la situation aujourd’hui. Réveille-toi, je te préférais avec tes vanités, tes erreurs de jeune homme que de voir cette espèce de boursouflure alcoolisée, pouvait-on lire dans le fameux courrier.” “C’était très violent, mais lui seul pouvait me parler comme ça parce que je pense qu’il y avait entre nous une considérable amitié et un considérable respect, ajoutait Jacques Weber. Lui et ma femme m’ont remis en ligne face à un problème que je confesse : l’alcoolisme.”

© BestImage, Denis Guignebourg / Bestimage

Pendant des années, la bouteille suivra Jacques Weber qui tentait de s’expliquer son addiction sur le plateau confessionnel de Canal+. “C’est vrai qu’à une époque j’ai bu beaucoup, avouait l’artiste, le regard dans le vide. Je ne bois plus. Mais c’est vrai que pour plein de raisons, assez compliquées, assez enchevêtrées, je m’étais mis à boire beaucoup avant de jouer, parce que j’avais très peur.”

Des peurs qui se sont estompées avec le temps, le succès et (surtout) l’abandon de son addiction. Aujourd’hui, Jacques Weber veut croquer sa vie d’artiste à pleines dents. “Je me dis merde, j’ai beaucoup de désir de jouer mais je n’ai plus beaucoup de temps, déclarait le fier papa de Stanley il y a peu dans les colonnes de Ouest-France. J’ai une conscience plus aiguë que la vie est belle.” Et ce genre de constat, libéré de toute addiction, ça n’a pas de prix…

1/21

© Abaca Press, Marechal Aurore/ABACA
L’alcool, Jacques Weber a bien connu… L’acteur évoquait ses problèmes d’addiction il y a quelques mois de cela sur Canal + Jacques Weber assiste à sa propre Masterclass lors du 2ème Festival du Film Polaire de Reims à Reims, France. Photo de Aurore Marechal/ABACAPRESS.COM

2/21

share
Partager

© Abaca Press, Vim/ABACA
De cette période, l’acteur déclarait : “J’étais mauvais. Non seulement j’étais mauvais, mais j’étais aussi un peu alcoolique, donc je jouais un peu bourré.” Jacques Weber pose lors d’une séance photo à Paris, France, en mai 2016. Photo par VIM/ABACAPRESS.COM

3/21

share
Partager

© Abaca Press, Villette Pierrick/ABACA
Un jeu ivre qui avait navré François Florent (créateur du Cour Florent), mentor de Jacques Weber, qui lui faisait parvenir une lettre au lendemain d’une de ces représentations éthyliques. L’acteur et metteur en scène Jacques Weber s’exprime devant le théâtre “L’Atelier” à Paris, France, le 15 décembre 2020 © Photo de Pierrick Villette/ABACAPRESS.COM

4/21

share
Partager

© BestImage, Guillaume Gaffiot/Bestimage
“Réveille-toi, je te préférais avec tes vanités, tes erreurs de jeune homme que de voir cette espèce de boursouflure alcoolisée”, lui écrivait l’homme de scène Archives – François Florent reçois l’insigne de Chevalier dans l’ordre de la légion d’honneur . Remises de médailles au ministère de la culture © Guillaume Gaffiot/Bestimage

5/21

share
Partager

© Abaca Press, Domine Jerome/ABACA
“Jamais, je ne me suis fait autant engueuler”, se souvenait Jacques Weber. Exclusif – Jacques Weber, à Paris, France, le 23 mars 2022. Photo de Jerome Domine/ABACAPRESS.COM

6/21

share
Partager

© BestImage, Christophe Clovis / Bestimage
C’est sa femme Christine qui l’aidera à se libérer de son addiction. Aujourd’hui, Jacques Weber ne touche plus une goutte d’alcool. Jacques Weber et sa femme Christine – Sorties des obsèques de Niels Arestrup à l’Église Saint-Roch à Paris. Le 10 décembre 2024 © Christophe Clovis / Bestimage

7/21

share
Partager

© Abaca Press, Castel Franck/ABACA
Jacques Weber assiste à la cérémonie de clôture du 48ème Festival du Cinéma Américain de Deauville le 10 septembre 2022 à Deauville, France. Photo de Franck Castel/ABACAPRESS.COM

8/21

share
Partager

© BestImage, CEDRIC PERRIN / BESTIMAGE
Portrait de Jacques Weber © Cedric Perrin Bestimage

9/21

share
Partager

© Abaca Press, Ampilhac Mireille/ABACA
Jacques Weber arrive à la 33e cérémonie des Molières du théâtre français qui se tient aux Folies Bergeres à Paris, France, le 30 mai 2022. Photo par Mireille Ampilhac/ABACAPRESS.COM

10/21

share
Partager

© Abaca Press, Niviere David/ABACAPRESS.COM
Jacques Weber assiste au tapis rouge de la cérémonie de clôture du 75ème festival de Cannes au Palais des Festivals le 28 mai 2022 à Cannes, France. Photo de David Niviere/ABACAPRESS.COM

11/21

share
Partager

© Abaca Press, Marechal Aurore/ABACA
Jacques Weber participe à un photocall lors du 2ème Festival du film polaire de Reims à Reims, France, le 09 avril 2022. Photo par Aurore Marechal/ABACAPRESS.COM

12/21

share
Partager

© Abaca Press, Niviere David/ABACAPRESS.COM
Jacques Weber assiste au photocall du festival du film policier Reims Polar, le 26 mai 2021 à Paris, France. Photo de David Niviere/ABACAPRESS.COM

13/21

share
Partager

© Abaca Press, Zabulon Laurent/ABACA
Stanley Weber pose au Village pendant les Internationaux de France de tennis à Roland-Garros à Paris, France, le 30 mai 2017. Photo par Laurent Zabulon/ABACAPRESS

14/21

share
Partager

© Abaca Press, Boyer-Hahn-Marechal/ABACA
Jacques Weber assistant à la première de Blackkklansman tenue au Palais des Festivals dans le cadre du 71e Festival de Cannes annuel, le 14 mai 2018 à Cannes, en France. Photo par Aurore Marechal/ABACAPRESS.COM

15/21

share
Partager

© Abaca Press, Domine Jerome/ABACA
Jacques Weber a la ceremonie de remise des insignes d’Officier de la Legion d’Honneur a Dominique Bluzet, a Paris, France le 11 Avril 2018. Photo de Jerome Domine/ABACAPRESS.COM

16/21

share
Partager

© Abaca Press, Marechal Aurore/ABACA
Jacques Weber assistant à la cérémonie de clôture du 9e Festival international du film de suspense de Beaune, à Beaune, en France, le 01 avril 2017. Photo de Aurore Marechal/ABACAPRESS.COM

17/21

share
Partager

© Abaca Press, Vim/ABACA
Jacques Weber pose lors d’une séance photo à Paris, France, en janvier 2017. Photo par VIM/ABACAPRESS.COM

18/21

share
Partager

© Abaca Press, Marechal Aurore/ABACA
Jacques Weber assiste à la conférence de presse de ‘Mort a Sarajevo’ lors de la 66e Berlinale, Festival international du film de Berlin à Berlin, Allemagne, le 15 février 2016. Photo de Aurore Marechal/ABACAPRESS.COM

19/21

share
Partager

© Abaca Press, Avenet Pascal/ABACA
Jacques Weber participe à la 20e édition de la séance de dédicaces de Foret Des Livres à Chanceaux-Pres-Loches, près de Tours, en France, le 30 août 2015. Photo par Pascal Avenet/ABACAPRESS.COM

20/21

share
Partager

© BestImage, DANIEL GIRY / BESTIMAGE
52ème anniversaire de Jacques Weber (ici avec sa femme Christine) au Club de l’Etoile à Paris, août 2001 © Daniel Giry Bestimage

21/21

share
Partager

© Abaca Press, Guignebourg Denis/ABACA
Jacques Weber lors du lever de rideau de ‘Seul en scène’ au Théâtre Marigny à Paris, France, le 22 juin 2009. Photo de Denis Guignebourg/ABACAPRESS.COM