Le message est court, brutal, et claque comme un coup de fouet. Il n’y a pas de place pour l’interprétation, pas de filtre, juste la colère brute et légitime d’une femme à bout. « Foutez-moi la paix avec mon corps ! », a écrit Lola Dewaere sur son compte Instagram, un cri du cœur et de ras-le-bol qui a instantanément résonné auprès de milliers de personnes. L’actrice, star incandescente de la série à succès Astrid et Raphaëlle, a une nouvelle fois utilisé sa plateforme non pas pour la promotion, mais pour le combat. Un combat contre une tyrannie insidieuse et permanente : le jugement sur le corps des femmes.

Tout est parti d’une simple photo de vacances. Un cliché estival, souriant, comme des millions d’autres partagés chaque jour. Mais pour certains, cette image est devenue une invitation ouverte à la critique, une occasion de déverser des opinions non sollicitées sur son apparence. Des commentaires sur son poids, des remarques sur ses formes, des injonctions déguisées en “conseils”. La goutte d’eau qui a fait déborder un vase déjà plein.

Plutôt que d’ignorer ou de supprimer, Lola Dewaere a choisi la confrontation. Sa réponse, cinglante, est un acte de résistance. « Ça devient fatigant, épuisant, de devoir sans cesse se justifier d’être comme on est », a-t-elle poursuivi dans son message. « Mon corps, c’est le mien. Je n’ai de compte à rendre à personne. Alors, fichez-moi la paix. »

Ce coup de gueule, loin d’être un simple coup de sang, s’inscrit dans une lutte que l’actrice mène depuis des années. Fille des regrettés acteurs Patrick Dewaere et Élisabeth Malvina Chalier (dite Elsa), elle a grandi sous le regard du public, mais a toujours refusé de se plier aux diktats de minceur et de perfection qui gangrènent le milieu du cinéma et la société en général. Son corps, elle l’a souvent raconté, est le théâtre de son histoire, de ses combats, notamment contre des troubles du comportement alimentaire. Elle a appris à l’aimer, à l’accepter, et elle refuse aujourd’hui que quiconque vienne salir cette victoire personnelle.

Ce qui rend son message si puissant, c’est son universalité. Lola Dewaere ne parle pas seulement pour elle, elle parle pour toutes les femmes (et les hommes) qui subissent quotidiennement le body-shaming. Cette pratique toxique qui consiste à juger, critiquer ou se moquer de l’apparence physique d’une personne. Sur les réseaux sociaux, derrière l’anonymat des écrans, ce fléau a trouvé un terrain de jeu redoutable. Le corps devient un objet public, ouvert aux commentaires, aux notes, aux sentences.

En s’insurgeant avec une telle force, Lola Dewaere brise le silence et la bienséance. Elle refuse d’être une victime passive. Elle se réapproprie son image et son histoire. Son message est politique : il revendique le droit fondamental de chaque individu à disposer de son propre corps sans avoir à subir le jugement d’autrui. C’est un rappel essentiel que la valeur d’une personne ne se mesure pas à la taille de sa robe ou au chiffre sur une balance.

L’actrice incarne à l’écran, dans le rôle de Raphaëlle Coste, une commandante de police impulsive, instinctive et libre. Un personnage qui lui ressemble, une femme qui ne s’excuse pas d’être qui elle est. Hors caméra, elle prouve que cette force de caractère n’est pas de la fiction. Elle est une femme puissante, une “warrior” comme elle se décrit parfois, qui utilise sa notoriété pour faire avancer les mentalités.

La vague de soutien qui a suivi sa publication a été immédiate et massive. Des milliers de messages d’anonymes, mais aussi d’autres personnalités, sont venus applaudir sa prise de parole. Des témoignages de femmes partageant leurs propres expériences douloureuses avec le body-shaming, remerciant l’actrice de mettre des mots sur leur souffrance et leur colère.

Ce coup de gueule est un acte salutaire. Il expose la bêtise et la cruauté de ces critiques permanentes. Il force le débat et rappelle l’urgence d’éduquer au respect et à la bienveillance. Lola Dewaere, par sa franchise et son courage, ne demande pas la pitié. Elle exige le respect. Un respect qui devrait être une évidence. Son cri n’est pas seulement un cri de colère, c’est un appel à la liberté. La liberté d’être soi, tout simplement.