Il y a des silences plus assourdissants que n’importe quel cri. Ce jeudi 25 avril 2024, devant l’église Saint-Nicolas de Nîmes, le silence était lourd, dense, chargé d’une peine infinie. Sous un ciel printanier cruellement lumineux, une foule s’était rassemblée non pas pour célébrer le cinéma, mais pour pleurer l’une de ses étoiles filantes, partie bien trop tôt. Famille, amis, figures du septième art et anonymes étaient venus rendre un dernier hommage à Émilie Dequenne, l’inoubliable Rosetta, emportée à 42 ans par un cancer d’une rare violence. Une cérémonie d’adieu d’une sobriété poignante, à l’image de l’actrice qu’elle était : authentique, lumineuse et profondément humaine.
Au cœur de cette marée de chagrin, deux silhouettes particulièrement scrutées, unies dans une même douleur dévastatrice : son mari, le réalisateur Michel Ferracci, et sa fille, Milla, âgée de 21 ans. Les visages étaient graves, les mâchoires serrées pour contenir des larmes qui ne demandaient qu’à couler. Le regard de Michel Ferracci, perdu dans le vide, racontait la brutalité de l’absence, le choc de voir partir celle qui partageait sa vie. Les images de cet homme, épaulant une Milla digne mais visiblement anéantie, ont bouleversé l’opinion publique. Elles témoignaient d’un amour brisé net par la maladie, d’une famille amputée de son pilier.
Le combat d’Émilie Dequenne avait pourtant suscité une immense vague d’espoir. C’est en août 2023 qu’elle avait révélé être atteinte d’un corticosurrénalome, une forme de cancer rare et agressive. Loin de se cacher, elle avait choisi de partager son épreuve sur les réseaux sociaux, avec une force et une transparence qui forçaient l’admiration. Elle parlait de la « haute montagne », des traitements, de la fatigue, mais toujours avec une détermination sans faille. En octobre, un message lumineux avait ravivé la flamme : elle annonçait être en rémission complète. Une victoire que tous avaient célébrée, croyant le pire derrière elle. Hélas, la maladie est revenue, plus insidieuse, et a fini par l’emporter le 19 avril, laissant un sentiment d’injustice et un vide immense.
Son histoire avec le cinéma avait commencé comme un conte de fées. En 1999, alors âgée de seulement 17 ans, elle est choisie par les frères Dardenne pour incarner Rosetta. Sa performance, d’une intensité et d’une vérité rares, crève l’écran et bouleverse le Festival de Cannes. La jeune Belge, presque inconnue, repart avec le Prix d’interprétation féminine, une consécration fulgurante qui lance sa carrière. Elle aurait pu rester l’actrice d’un seul rôle, mais son talent était bien trop grand. De Le Pacte des loups à Au revoir là-haut, en passant par Pas son genre ou Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait, pour lequel elle reçoit le César de la meilleure actrice dans un second rôle en 2021, elle a su tout jouer, alternant avec une aisance déconcertante les drames sociaux, les films d’époque et les comédies.
Pour lui dire adieu, le cinéma français et belge s’était déplacé. On a pu apercevoir les visages marqués par l’émotion du réalisateur Lucas Belvaux, de l’actrice Anne Marivin, ou encore du cinéaste et acteur Olivier Marchal. Chacun était là pour honorer la mémoire de l’actrice, mais aussi pour soutenir une famille ravagée. Chaque regard, chaque étreinte, chaque fleur déposée racontait l’impact qu’Émilie Dequenne avait eu sur leurs vies, professionnelles comme personnelles.
La cérémonie fut un hommage à sa lumière, à sa combativité et à sa simplicité. Un moment de recueillement où les souvenirs heureux se sont mêlés à la douleur de la perte. Voir le cercueil blanc, symbole de pureté, porté par ses proches dont son mari, fut une image d’une tristesse insoutenable. C’était la concrétisation d’une fin trop précoce, l’adieu définitif à une femme, une mère, une épouse et une artiste exceptionnelle qui avait encore tant à offrir. Émilie Dequenne laisse derrière elle une filmographie riche et un exemple de courage inouï. Son sourire et la force de son regard continueront de briller sur grand écran, comme un rappel éternel de son immense talent et de sa formidable leçon de vie.
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