L’HOMME DERRIÈRE L’ICÔNE : LE PÈLERINAGE ÉMOUVANT DE FRÉDÉRIC FRANÇOIS SUR SES TERRES NATALES

Le soleil de Sicile, brûlant et généreux, n’a jamais été aussi doux que ce jour-là. Après six longues années d’absence, six ans d’un exil volontaire et mystérieux, l’enfant du pays, l’icône de la chanson, Frédéric François, a posé le pied sur sa terre natale. Mais cette fois-ci, il n’était pas seul. Il était entouré de la force de son clan, de l’amour de sa femme, de la fierté de ses enfants, et de la joie de ses douze petits-enfants. Une tribu de douze âmes, réunies pour un pèlerinage aussi symbolique qu’émouvant. Un retour aux sources qui a fait bien plus que raviver des souvenirs ; il a permis à un homme de retrouver une partie de lui-même.

Soir Mag a levé le voile sur ce voyage exceptionnel, un événement qui dépasse de loin le cadre d’un simple séjour estival. C’est une histoire de racines retrouvées, de famille, de transmission et de guérison. À 75 ans, l’interprète de “Je t’aime à l’italienne” semble avoir trouvé une nouvelle forme d’apaisement, une force qui ne vient pas des applaudissements, mais du lien indéfectible qui l’unit aux siens.

 

L’ENFANT DE SICILE, LE ROI DE LA CHANSON

 

Né Francesco Barracato le 3 juin 1950, en Sicile, Frédéric François a grandi avec les mélodies de l’Italie dans le cœur, avant de devenir le Frédéric François que nous connaissons, une figure incontournable de la variété française. Sa carrière, longue de plus de cinquante ans, est un témoignage de résilience et de passion. En 2019, il a célébré son jubilé au Grand Rex à Paris, un événement qui a marqué l’histoire. Cette année, il a encore une fois ravi son public en sortant son 39ème album, “Tout s’oublie un jour”.

Derrière le rideau, l’homme est le père de quatre enfants, Gloria, Vincent, Anthony et Victoria. Mais comme il le confesse, la célébrité a souvent été un obstacle à la vie de famille. Il a été un père absent, pris par les tournées, la musique, l’exigence de la scène. Ce voyage en Sicile est en quelque sorte une réparation, un moyen de se reconnecter avec ses enfants et de faire connaître à ses petits-enfants les origines d’une légende.

 

UNE REUNION DE FAMILLE PAS COMME LES AUTRES

 

Le récit de ce voyage est poignant. Frédéric François a révélé que l’idée de départ était de partir en petit comité, mais que l’envie de partager ce moment a grandi, pour finalement aboutir à une tribu de douze. Douze personnes, réunies pour un “vrai retour aux sources”, un moment suspendu dans le temps, un instant de grâce.

La première chose qu’il a faite en descendant de l’avion est digne d’un poème. “J’ai touché le sol, comme le pape François”, a-t-il confié avec un rire empreint d’émotion. C’était un geste simple, mais qui en disait long sur l’importance de ce voyage. La Sicile, ce n’est pas seulement un lieu de naissance, c’est l’essence même de l’homme, ses racines, son âme.

Le voyage a été une exploration, un véritable voyage dans le temps. La famille a commencé par découvrir la station balnéaire de Mondello, le “Saint-Tropez sicilien”, puis la ville de Palerme, une ville qui est un véritable chef-d’œuvre architectural, un mélange de civilisations. Frédéric François voulait que sa famille comprenne d’où il venait, qu’ils voient de leurs propres yeux la beauté de l’île qui l’a vu naître.

 

LA PLAQUE ET LES LARMES

 

Le moment le plus fort, le plus émouvant, a été la visite de Lercara Friddi, son village natal. La maison où il a vu le jour, un lieu de mémoire, est aujourd’hui ornée d’une plaque honorifique. “Ici est né Francesco Barracato dit Frédéric François”. Ce moment était d’une importance capitale pour lui. “Il était important que les enfants aient des photos souvenirs devant cette maison”, a-t-il confié, avec une pointe de tristesse dans la voix.

Car pour Frédéric François, ce lieu est aussi un lieu de douleur. Les murs de cette maison gardent en mémoire la tragédie de ses jumeaux disparus. Un drame qui le hante encore aujourd’hui, une blessure qui ne se refermera jamais complètement. Et c’est là que l’on comprend la complexité de ce pèlerinage : c’est un voyage de joie et de douleur, de retrouvailles et de souvenirs douloureux.

Mais la soirée s’est terminée sur une note joyeuse et festive. La famille a célébré les 90 ans d’une de ses tantes, une “magnifique soirée” avec tous les Barracato. Un moment de communion, de partage, de rires et de larmes de bonheur. Un instant de grâce qui a permis à Frédéric François de se reconnecter avec ses racines, avec sa famille, avec lui-même.

En fin de compte, l’histoire de Frédéric François n’est pas seulement l’histoire d’un chanteur. C’est l’histoire d’un homme qui a su trouver le chemin du retour, de l’amour et du pardon, le chemin vers ses racines, son histoire, sa famille. Un voyage qui a fait bien plus que de créer des souvenirs ; il a permis à un homme de retrouver la paix.