Plus qu’un chanteur : Kendji Girac, le parrain au grand cœur de Cap 48

Au-delà des disques de platine, des salles de concert combles et des refrains qui deviennent la bande-son de nos vies, comment mesure-t-on la véritable stature d’un artiste ? Peut-être dans sa capacité à utiliser sa notoriété non pas comme un piédestal, mais comme un levier. Un levier pour éclairer les zones d’ombre, pour porter la voix des sans-voix et pour transformer sa popularité en un élan de solidarité concret. C’est précisément ce tournant, celui de l’artiste citoyen, que Kendji Girac vient d’emprunter de la manière la plus significative qui soit. L’interprète de “Color Gitano” endosse aujourd’hui un nouveau costume, bien plus important que ceux de scène : celui de parrain de la 69e édition de la grande soirée Cap 48, l’une des plus emblématiques opérations de bienfaisance de Belgique.

Pour comprendre la portée de cette annonce, il faut d’abord mesurer ce que représente Cap 48 dans le cœur des Belges. Bien plus qu’un simple téléthon, c’est une véritable institution, un rendez-vous annuel qui, depuis 1967, rythme l’automne au son de la générosité. Portée par la RTBF, la radio-télévision publique, l’opération vise à récolter des fonds pour financer des projets en faveur des personnes en situation de handicap. Au fil des décennies, Cap 48 est devenu le symbole de la lutte pour une société plus inclusive, finançant des milliers de projets, de l’aménagement de logements à l’achat de matériel spécialisé, en passant par le soutien à l’emploi et à la recherche. Être le “parrain” de Cap 48, c’est donc bien plus qu’un titre honorifique ; c’est devenir le visage et le porte-étendard d’un combat sociétal majeur.

En succédant à des artistes aussi engagés que Vianney et Nolwenn Leroy, Kendji Girac ne fait pas que prêter son nom. Il s’inscrit dans une lignée de personnalités qui ont mis leur sensibilité et leur influence au service d’une cause qui touche des centaines de milliers de familles. Et ce choix, loin d’être anodin, sonne comme une évidence. Dès les premiers mots de sa réaction, le chanteur a exprimé une fierté et une émotion palpables : « C’est un grand honneur. C’est une cause qui me touche beaucoup et qui défend de belles valeurs, des valeurs de famille, de partage, de solidarité, qui me sont chères ».

Ces mots résonnent avec une authenticité particulière chez un artiste qui a fait de ses racines et de son attachement aux liens familiaux le socle de sa carrière. Depuis ses débuts, Kendji a toujours incarné une image de simplicité, de générosité et de proximité avec son public. Il est le jeune homme au sourire désarmant qui a conquis la France, puis l’Europe, sans jamais renier d’où il vient. Cette sincérité est précisément ce qui fait de lui le parrain idéal. Il possède cette capacité rare à s’adresser à tous, des plus jeunes aux plus âgés, à créer un lien de confiance immédiat qui est essentiel pour mobiliser et encourager les dons.

Le rôle d’un parrain de Cap 48 est exigeant. Il ne se limite pas à une simple apparition le soir de la grande émission de clôture, prévue le 12 octobre 2025. Pendant plusieurs semaines, Kendji Girac sera en première ligne. Il portera le thème de cette édition, « On a tous une bonne raison d’aider », sur toutes les plateformes. À travers les médias, sur ses réseaux sociaux suivis par des millions de personnes, il devra informer, sensibiliser, et surtout, incarner l’espoir pour toutes les personnes qui comptent sur la générosité du public. Il deviendra le catalyseur de l’opération, celui dont la parole peut transformer l’hésitation en action, l’empathie en don.

Lorsque Kendji confie que cette cause le « touche beaucoup », il ouvre une porte sur une dimension plus personnelle de son engagement. Sans forcément entrer dans les détails de sa vie privée, on devine une connexion humaine profonde avec le combat pour l’inclusion. Peut-être est-ce le reflet de valeurs d’entraide profondément ancrées dans sa culture, ou simplement la sensibilité d’un homme qui, malgré le succès fulgurant, n’a jamais perdu le sens des réalités. Cet engagement semble venir du cœur, et c’est cette conviction intime qui sera son plus grand atout pour convaincre le public.

L’impact de sa participation s’annonce déjà immense. Sa popularité phénoménale est une promesse de visibilité sans précédent pour Cap 48, notamment auprès d’un public plus jeune, peut-être moins familier avec les grandes messes caritatives traditionnelles. En s’engageant, Kendji ne fait pas que lever des fonds ; il participe à une œuvre de pédagogie collective, rappelant à des millions de personnes que le handicap n’est pas une fatalité et que la solidarité est l’affaire de tous.

Ce nouveau rôle marque une étape de maturité dans le parcours de Kendji Girac. Le jeune prodige de la guitare, révélé par une émission de télévision, est devenu un homme qui mesure le poids de sa voix et qui choisit de la mettre au service des plus fragiles. Il prouve que le succès n’est pas une fin en soi, mais peut devenir un moyen puissant pour avoir un impact positif sur la société. Le 12 octobre, sur le plateau de la RTBF, ce ne sera pas seulement le chanteur à succès qui lancera un appel aux dons, mais un homme de cœur, un citoyen engagé, un parrain qui, le temps d’une soirée et bien plus encore, incarnera le plus beau visage de la fraternité.