Kendji Girac : Ses excuses à Soraya, “choquée” et salie par les rumeurs : “Je lui ai fait vivre un enfer”

Les mots sont là, lourds, pesés, et chargés d’une culpabilité qui transperce le papier. Pour la première fois depuis la nuit du 22 avril qui a fait basculer sa vie, Kendji Girac prend la parole. Et ce n’est pas pour se défendre, ni pour minimiser l’inqualifiable. C’est pour demander pardon. Un pardon adressé à sa famille, à son public, mais surtout, un pardon crié à sa femme, Soraya, celle qui, en plus d’avoir vécu l’horreur de l’accident, a dû subir l’humiliation et la violence des rumeurs. Dans une interview confession accordée à Paris Match, le chanteur ne cache rien de sa honte et révèle à quel point sa compagne a été “choquée de ce qui a été dit sur elle”. C’est le récit d’un homme à terre qui, en se relevant, cherche avant tout à restaurer l’honneur de celle qu’il aime.

Le 22 avril dernier, la France se réveillait avec la nouvelle d’un drame insensé : Kendji Girac, le chanteur à la joie de vivre communicative, avait été blessé par balle. Très vite, l’enquête et les déclarations du procureur de la République avaient dessiné les contours d’une nuit d’angoisse sur fond d’alcool et de tensions conjugales. Il n’était pas question de violences de la part de Soraya, comme certaines rumeurs abjectes ont pu le laisser entendre, mais d’un geste de chantage au suicide de la part du chanteur, une simulation qui a tourné au drame.

Pendant que Kendji luttait pour sa vie, puis pour sa convalescence, Soraya, elle, menait un autre combat. Celui du silence et de la dignité face à la machine médiatique qui s’emballait. Décrite parfois comme une femme autoritaire, l’empêchant de vivre sa vie, elle a été la cible de spéculations insupportables. “Elle n’a jamais fait de mal”, martèle aujourd’hui Kendji, la voix brisée par le remords. “Je la vois tellement triste. Elle a été si forte. Elle a tout géré.”

Dans son récit, le chanteur assume l’entière responsabilité de cette nuit funeste. Il parle de cette “impulsion”, de cette “colère” née de la fatigue et d’une consommation excessive d’alcool après une longue journée. “Je rentre, je fais n’importe quoi (…) Je me suis fait mal, à moi, et je lui ai fait vivre un enfer”, confesse-t-il. Il décrit le choc de Soraya, sa panique, son amour qui l’a poussée à rester à ses côtés malgré tout. Il pulvérise l’image d’une femme qui l’aurait “isolé” de ses amis ou de sa famille, expliquant qu’au contraire, elle a toujours été un pilier, une force tranquille dans le tourbillon de sa vie d’artiste.

“J’ai honte de ce qu’il s’est passé”, répète-t-il, comme un mantra. Une honte qui concerne son geste, mais qui est décuplée par les conséquences sur sa compagne. En voulant la faire peur, en menaçant de se suicider par un geste insensé, il a non seulement failli perdre la vie, mais il a aussi exposé la mère de sa fille à la vindicte populaire, la laissant seule face à un tsunami de haine et de mensonges. “C’est moi qui ai fait du mal, pas elle”. Cette phrase est au cœur de sa prise de parole. C’est une tentative de rétablir une vérité que la folie médiatique a piétinée.

Cette interview est une déclaration d’amour et de contrition. Kendji y exprime une gratitude infinie pour cette femme qui “lui a donné le plus beau des cadeaux, [sa] fille”, et qui a tenu bon dans la tempête. Il reconnaît son immense chance de l’avoir encore à ses côtés. “Elle ne m’a pas lâché. Elle a été là, du début à la fin. Elle sera toujours là.”

Au-delà de la sphère privée, les excuses de Kendji Girac sont aussi un message puissant sur les dangers de l’alcool et la nécessité de prendre soin de sa santé mentale. L’idole admet sa faute, reconnaît avoir “perdu le contrôle” et promet que cela ne se reproduira plus. C’est le début d’un long chemin de reconstruction, pour lui, pour sa femme, pour leur couple. En choisissant de parler, de mettre des mots sur sa souffrance et sa honte, Kendji Girac ne cherche pas l’absolution, mais peut-être un premier pas vers la guérison. Une guérison qui passera par la reconquête de la confiance de Soraya, et par la réparation de l’image d’une femme injustement salie par le geste désespéré de l’homme qu’elle aime.