Kendji Girac, à cœur ouvert : L’autobiographie “Mi Vida” pour raconter “les choses cachées” et la nuit du drame

Le silence, aussi assourdissant qu’il ait pu être, n’était que le prélude à une confession. Après des mois passés à panser ses blessures, tant physiques que psychologiques, Kendji Girac s’apprête à livrer la bataille la plus intime de sa vie : celle de la vérité. Le 1er octobre prochain, les fans et le grand public découvriront “Mi Vida”, une autobiographie qui promet d’être bien plus qu’un simple récit de sa carrière fulgurante. C’est une promesse de transparence, un pacte de sincérité avec ceux qui l’ont porté au sommet. L’artiste y parlera, pour la première fois avec ses propres mots, des “choses qu’il a cachées jusque-là”, de la face sombre de la célébrité et de cette nuit tragique d’avril où tout a failli basculer.

L’annonce, faite par les éditions Robert Laffont, a résonné comme un coup de tonnerre dans le paysage médiatique. Alors que le chanteur se reconstruit discrètement dans le sud de la France auprès de sa fille, Eva Alba, il préparait en secret cette mise à nu. Le livre est présenté comme le récit d’un “destin hors du commun”, celui d’un jeune gitan propulsé de l’ombre des caravanes à la lumière aveuglante des Zéniths. Mais derrière l’image d’Épinal du gendre idéal à la voix d’or se cachait une réalité bien plus complexe, faite de pressions, de doutes et de démons.

Le 22 avril 2024 restera gravé comme le jour où l’icône a montré sa faille. Une blessure par balle au thorax, une “simulation de suicide” avouée pour retenir sa compagne, Soraya. Ce geste de désespoir a révélé au grand jour la détresse d’un homme piégé par son propre succès. Dans “Mi Vida”, Kendji Girac reviendra en détail sur cet événement traumatisant, non pas pour chercher des excuses, mais pour expliquer l’inexplicable. Comment un artiste au sommet de sa gloire, aimé par des millions de personnes, peut-il en arriver à une telle extrémité ? C’est la question que tout le monde s’est posée, et à laquelle il a décidé de répondre lui-même.

Ce livre sera une plongée dans les coulisses de sa psyché. Il y évoquera la difficulté de concilier ses racines et la culture gitane, où la discrétion est une valeur cardinale, avec les exigences d’une vie publique où tout est exposé. Cette dualité a été, selon ses proches, l’une des sources de son mal-être. Il racontera la solitude qui s’installe paradoxalement au milieu des foules en délire, le poids des attentes, la peur de décevoir et l’angoisse de n’être plus à la hauteur du personnage qu’il a créé.

“Mi Vida” ne sera pas un règlement de comptes, mais une tentative de réconciliation. Avec son public, en lui offrant une vérité sans fard. Mais surtout, avec lui-même. L’écriture a été une thérapie, un moyen de mettre des mots sur des maux longtemps tus. En se racontant, Kendji cherche à reprendre le contrôle de sa propre histoire, à ne plus laisser les rumeurs et les spéculations la définir à sa place. Il parlera de ses addictions, de ces “retours de fête compliqués” où l’alcool et d’autres substances devenaient des échappatoires illusoires à son angoisse.

Le communiqué de sa maison d’édition est clair : il s’agit d’un témoignage “inédit et personnel”, celui d’un homme qui a décidé “de ne plus rien cacher”. De son enfance nomade à sa victoire dans “The Voice” qui a changé son destin à jamais, en passant par ses dix ans de carrière jalonnés de succès et de doutes, chaque chapitre lèvera le voile sur une facette de sa personnalité. Les lecteurs découvriront l’envers du décor, les sacrifices consentis, les amitiés perdues et la difficulté de construire une vie de famille stable sous le feu constant des projecteurs.

Cette démarche de transparence est courageuse. À une époque où les célébrités contrôlent leur image à l’extrême, Kendji choisit le risque de la vulnérabilité. Il sait que ses confessions pourraient choquer, décevoir certains, mais il a fait le choix de l’authenticité. C’est peut-être là que réside sa plus grande force aujourd’hui. L’homme qui a chanté “Andalouse” avec un sourire désarmant est aussi celui qui a crié sa douleur dans le silence d’une nuit d’avril. Et c’est en acceptant ces deux facettes qu’il entame sa véritable reconstruction.

La sortie de “Mi Vida” s’inscrit dans un plan de retour plus global, avec une tournée anniversaire et un concert événement à Paris en 2026. Ce livre est la première pierre de ce nouvel édifice. Avant de remonter sur scène pour célébrer la vie et la musique, il avait besoin de solder les comptes du passé, de fermer un chapitre pour en ouvrir un autre, plus apaisé et plus sincère. En se livrant corps et âme, Kendji Girac ne cherche pas la pitié, mais la compréhension. Il offre son histoire comme un miroir, pour que d’autres, peut-être, y voient le reflet de leurs propres combats et trouvent la force de demander de l’aide. C’est le pari d’un artiste et d’un homme qui, après avoir touché le fond, a choisi de remonter vers la lumière, guidé par une seule boussole : la vérité. La sienne.