Le monde du football brésilien est sous le choc. Ce qui n’était d’abord qu’une rumeur persistante est devenu réalité : Neymar aurait officiellement annoncé qu’il ne participerait pas à la Coupe du monde 2026, mettant ainsi un terme à sa carrière internationale avec la Seleção. Une décision douloureuse mais sans doute inévitable, dictée autant par le corps que par le destin. À 33 ans, celui qui fut le symbole de toute une génération de footballeurs brésiliens semble tourner la page d’une histoire faite de gloire, de blessures et de rêves inachevés.

Tout remonte à octobre 2023, lors d’un match des éliminatoires de la Coupe du monde contre l’Uruguay. Ce jour-là, le genou gauche de Neymar cède sur une accélération anodine. Le verdict est terrible : rupture du ligament croisé antérieur et déchirure du ménisque. Une blessure qui le contraint à une longue convalescence, près d’un an loin des terrains. Pour beaucoup, c’était déjà un avertissement. Mais Neymar, fidèle à sa réputation de combattant, promettait de revenir plus fort. Il déclarait alors : « Je ne veux pas que cette blessure soit la fin de mon histoire avec le Brésil. »

Pourtant, les mois qui suivent ne font qu’aggraver le doute. Son transfert à Al-Hilal, en Arabie saoudite, lui offre un environnement confortable mais loin de la compétition d’élite qu’exige le football international. Malgré quelques apparitions prometteuses, les blessures musculaires s’enchaînent. Les médecins s’inquiètent : son corps, usé par des années d’explosivité et de tacles violents, ne répond plus comme avant. Le joueur lui-même, selon plusieurs proches, aurait confié à son entourage qu’il ne voulait « plus forcer ».

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Pendant ce temps, le Brésil se reconstruit. Sous la houlette de Carlo Ancelotti, la Seleção adopte un nouveau style : jeu plus rapide, pressing collectif, discipline tactique. Le sélectionneur l’a répété à plusieurs reprises : « Pour 2026, je ne prendrai que des joueurs en pleine forme. Le talent seul ne suffit plus. » Un message qui semblait déjà s’adresser à Neymar. En octobre 2025, la liste des 26 joueurs convoqués pour les matchs de préparation est publiée : le nom de Neymar n’y figure pas. L’exclusion n’est pas officiellement définitive, mais le symbole est fort. Les médias du monde entier y voient la fin d’une époque.

La pression devient alors insupportable. Les supporters brésiliens se divisent. Certains réclament son retour, estimant qu’un joueur de son talent mérite une dernière chance ; d’autres, plus pragmatiques, affirment que le Brésil doit préparer l’avenir avec Vinícius Jr, Rodrygo et Endrick. Les débats enflamment les plateaux de télévision. L’ancienne gloire Rivaldo supplie Neymar de « revenir une dernière fois pour honorer le maillot », tandis que Cafu estime qu’« il faut savoir partir au bon moment ».

C’est dans ce climat électrique que Neymar, selon plusieurs sources proches du joueur, aurait pris la parole en privé avant de publier un court message sur ses réseaux : « Mon corps a parlé. Je voulais une autre fin, mais je respecte la vie et ce qu’elle m’impose. Merci au Brésil, merci au football. » En quelques lignes, tout était dit. L’homme aux 79 buts en 128 sélections venait d’annoncer la fin de son aventure en jaune et vert.

Cette décision a la force d’un séisme. Pour toute une génération, Neymar représentait bien plus qu’un joueur : il incarnait la promesse d’un retour du Brésil au sommet mondial. Dès ses débuts à Santos, il avait fasciné par sa technique, son audace, son sourire enfantin. À Barcelone, il formait avec Messi et Suárez l’un des trios les plus redoutables de l’histoire. Mais malgré ses exploits, il n’a jamais réussi à offrir au Brésil cette sixième étoile tant espérée. La Coupe du monde 2014 s’était achevée sur un drame personnel et collectif, celle de 2018 sur une élimination douloureuse, et celle de 2022 sur un cruel scénario en quart de finale.

L’absence de Neymar à la Coupe du monde 2026 marque donc la fin d’une ère. Le Brésil devra avancer sans son numéro 10 mythique, sans ce joueur capable de renverser un match d’un geste. Pour lui, c’est une page qui se tourne, sans triomphe, mais avec dignité. Les plus proches racontent qu’il aurait versé des larmes en appelant sa mère, Nadine, pour lui annoncer sa décision. « J’ai tout donné, maman. »

File:Neymar Jr. with Al Hilal, 3 October 2023 - 06.jpg - Wikimedia Commons

Sur les réseaux sociaux, les hommages se multiplient. Kylian Mbappé écrit : « Un frère, un artiste, un géant du jeu. Le football te doit tant. » Lionel Messi lui adresse un message d’amitié : « Profite maintenant, tu as marqué ton époque. » Même Pelé, avant sa mort, avait dit de lui : « Neymar n’a pas besoin de gagner une Coupe du monde pour être grand. Il est déjà l’un des nôtres. »

Aujourd’hui, Neymar semble vouloir se consacrer à sa famille, à son fils Davi Lucca, et à plusieurs projets sociaux qu’il a lancés au Brésil. Certains proches évoquent une possible reconversion en tant qu’ambassadeur du football ou même dans le cinéma. Mais une chose est sûre : son empreinte restera gravée dans la mémoire du sport mondial.

La Coupe du monde 2026, organisée entre les États-Unis, le Mexique et le Canada, se jouera donc sans celui qui a longtemps été le visage du football brésilien. Une absence qui laissera un vide immense, mais aussi une nouvelle responsabilité à ceux qui lui succèdent. Peut-être que, quelque part, dans les tribunes, Neymar regardera ses héritiers et sourira, fier d’avoir ouvert la voie.

Le temps des adieux est toujours douloureux, mais celui-ci a la beauté des légendes. Neymar s’en va sans coupe du monde, mais avec le cœur du peuple brésilien. Et c’est peut-être là, au-delà des trophées, la plus belle des victoires.