À 17 ans, Laure Manaudou devenait une icône de la natation française. Vingt ans plus tard, elle se confie sans détour dans un documentaire poignant où elle revient sur certains de ses choix qui ont profondément affecté sa famille, au point de plonger sa mère dans une dépression.

Quelques semaines après les championnats du monde de natation à Singapour, où Léon Marchand a remporté deux nouvelles médailles d’or, Canal+ propose à ses abonnés de replonger à nouveau dans les bassins en regardant un documentaire consacré à une autre prodige de cette discipline, Laure Manaudou. Dans Laure, Laure, Laure !, diffusé pour la première fois le 19 janvier dernier mais toujours en ligne sur la plateforme de streaming MyCanal, ce film de 90 minutes revient sur l’incroyable carrière de l’athlète. À seulement dix-sept ans, elle est sacrée championne olympique à Athènes et devient une véritable sensation médiatique. Vingt ans plus tard, la maman de Manon, Lou et Sacha se confie comme jamais et revient sur le malaise qu’elle ressentait à l’époque.

Sincère, l’ancienne compagne de Jérémy Frérot est aussi revenue sur ses histoires d’amour, notamment sa première. En 2007, elle tombe folle amoureuse de Luca Marin, une star de la natation italienne. Pour lui, elle n’hésitera pas à faire de nombreux sacrifices. À l’apogée de sa carrière, elle se sépare de son entraîneur Philippe Lucas pour partir vivre avec son petit ami à Turin, en Italie. Avant cela, elle avait accompli des gestes démesurés pour lui prouver ses sentiments : “Une ou deux fois par mois, j’affrète un jet privé pour aller passer le week-end à Vérone, où mon amour s’entraîne. Je claque 7000 euros pour quelques heures avec Luca, je suis tellement folle de lui que ça me paraît évident“, écrivait-elle dans son autobiographie Entre les lignes, paru en 2014. Mais leur idylle s’arrête lorsque la nageuse découvre qu’il la trompe avec sa rivale de l’époque, Federica Pellegrini. Face aux réalisateurs Laurie Delhostal et Guillaume Priou, Laure Manaudou avoue que son attitude a eu un lourd impact sur ses proches bien qu’ils n’osent rien lui reprocher. “Moi, le souvenir que j’ai, c’est celui de mon père, qui gérait un petit peu la société d’image de ma sœur. Il me disait : ‘mais qu’est-ce-qu’elle fait ?‘”, témoigne Florent Manaudou, dans un extrait publié sur TikTok ce lundi 11 août.

Laure Manaudou : “Aujourd’hui, quand j’entends parler italien…”

Et la mère de famille de comprendre, avec le recul, leur inquiétude : “En tant que parent, tu vois ton enfant s’autodétruire comme ça pour une histoire d’amour…” Ce qu’elle ne comprenait pas à l’époque : “Moi, je pensais que ça allait être l’homme de ma vie, comme quand on a cet âge-là.” Mais qu’elle a réalisé petit à petit : “Je me suis dit, mes parents, les pauvres, ce qu’ils subissent à cause de moi, c’est difficile parce qu’ils n’ont rien demandé. Ma mère, sans me le dire, j’ai compris que c’était un peu à cause de ça, suite à cette décision-là, a fait un peu une dépression, a pris du poids. Donc je portais un peu tout ça sur mes épaules.” Puis d’expliciter son état d’esprit : “C’était compliqué de voir que mes choix pouvaient avoir ces conséquences là. Aujourd’hui, quand j’entends parler italien, je ne peux pas. Même si j’entends à la télé parler italien, pour moi, ça me dégoûte. Pourtant, c’est une jolie langue. Mais j’ai des souvenirs qui sont trop, pas à vif parce que c’était il y a vingt ans, mais, mes proches ont souffert en tout cas“, a-t-elle conclu.