C’est un témoignage qui jette une lumière crue sur les coulisses parfois rudes de la Star Academy, révélant que derrière les paillettes et les caméras se cache une exigence professionnelle intense, souvent synonyme de bouleversements émotionnels. Marine, la grande gagnante de la saison précédente et figure désormais incontournable de la scène musicale française avec son album “Cœur maladroit”, a choisi de s’exprimer sans filtre sur les célèbres débriefings post-prime. Dans une interview accordée à Ciné Télé Revue ce jeudi 30 octobre 2025, l’artiste de 25 ans est revenue sur la période passée au Château, insistant particulièrement sur l’impact de la rigueur sans concession d’une professeure emblématique : Marlène Schaff, la redoutée experte en expression scénique.

Le débrief du dimanche, traditionnellement diffusé le lendemain du prime, est devenu au fil des saisons une véritable épreuve de vérité pour les académiciens. Si la scène du samedi soir représente le jugement du public et l’apothéose d’une semaine de travail acharné, la journée de dimanche est consacrée à une forme de pression tout autre, celle de l’œil critique, technique et implacable des professeurs. Et de l’avis général, c’est bien Marlène Schaff qui incarne le mieux cette exigence. Marine, dont l’ascension musicale ne fait que confirmer le potentiel décelé par l’émission, a confié que ces moments étaient de véritables “secousses émotionnelles”.

« Les débriefs de Marlène étaient parfois difficiles à vivre. J’ai souvent pleuré », a révélé l’ancienne académicienne. Cette phrase, à la fois simple et lourde de sens, résume l’intensité des confrontations et l’impact direct des critiques de la professeure sur la sensibilité des jeunes artistes. Être confronté à ses propres failles devant ses pairs et une caméra, sous le regard acéré d’une professionnelle qui « dit absolument tout ce qu’[elle] pense », est un exercice qui met les nerfs et la confiance en soi à rude épreuve. Les larmes de Marine ne sont pas celles d’une faiblesse, mais plutôt le signe d’une pression colossale et d’une quête de perfection exacerbée par l’environnement compétitif de l’émission.

Pourtant, malgré cette exigence qu’elle qualifie elle-même de « parfois douloureuse », Marine fait preuve d’une lucidité remarquable et d’une gratitude professionnelle. Avec le recul et le succès en poche, elle reconnaît aujourd’hui que ces moments ont été profondément formateurs. La rigueur inculquée au Château a perduré au-delà des murs de l’établissement. Elle a hérité, de son passage à la Star Academy, d’une méthode de travail critique et constructive.

« J’ai le réflexe de revoir certaines de mes prestations pour identifier ce qui était bien ou moins bien », explique-t-elle. Cette habitude, directement inspirée des fameux débriefs, est devenue un outil essentiel de progression dans sa carrière post-émission. C’est la preuve tangible que la méthode Marlène Schaff, bien que difficile, n’est pas une simple vexation, mais une préparation à la réalité impitoyable du métier d’artiste, où l’auto-critique et la remise en question permanente sont les clés de la longévité.

Marine a également abordé un autre aspect crucial : l’après-Star Academy, une période souvent décrite comme déroutante par les anciens participants. La transition entre l’environnement ultra-encadré du Château et le retour à la vie réelle, avec sa surmédiatisation soudaine et la pression du succès, est un choc. « Quand on sort du Château, on est livré à nous-même », confie-t-elle. Le brusque retour au monde extérieur se résume, selon elle, à la simple restitution du téléphone portable et à une mise en garde sommaire contre les dangers des réseaux sociaux.

Face à ce vide, Marine a fait un choix stratégique fort : celui de ne pas s’en remettre aux structures pré-établies de l’émission, mais de construire sa propre équipe. « On peut demander de l’aide si besoin, mais j’ai préféré constituer ma propre équipe. Il faut savoir bien s’entourer », souligne-t-elle. Cette autonomie et cette prudence témoignent d’une maturité professionnelle précoce, Marine ayant rapidement compris que le succès dans l’industrie musicale exige un entourage solide, choisi avec soin et dévoué à sa seule carrière.

De l’autre côté du miroir, la principale intéressée, Marlène Schaff, assume pleinement son rôle et sa réputation de professeure exigeante. Interrogée par le même média, elle a tenu à clarifier son approche pédagogique et à dissiper toute ambiguïté sur ses motivations. La sincérité de ses critiques est totale : « Je dis absolument tout ce que je pense et aucune de mes interventions n’est dirigée ou influencée », affirme-t-elle avec conviction.

Cette franchise inconditionnelle n’est pas une simple posture, mais l’essence même de sa mission. Marlène Schaff se voit comme celle qui doit « préparer les académiciens à la réalité du métier ». Cette réalité, précise-t-elle, est « loin des compliments faciles et des paillettes ». Son rôle est de confronter les élèves à ce qui les attend vraiment : l’exigence du public, la pression médiatique, et la nécessité d’une performance irréprochable. Ses critiques, même si elles provoquent des larmes, sont destinées à forger leur carapace artistique et à garantir leur survie dans un milieu féroce.

L’efficacité de sa méthode a d’ailleurs été illustrée dès le second prime de cette saison 2025. Marlène Schaff n’a pas attendu pour monter au créneau, recadrant l’ensemble du groupe après leur interprétation de l’hymne “Voulez-vous d’Abba”. Ses mots, percutants, ont marqué les esprits : « Pour moi, c’était très dur de voir ça. J’avais hâte de vous découvrir en groupe. La barre était haute dans mon esprit et j’ai vu des lapins pris dans les phares d’une voiture ». Cette analogie forte, soulignant l’état de sidération et le manque de préparation visible, a rappelé à tous – fans et académiciens – que la rigueur et la sincérité sont au cœur de l’esprit de la Star Academy. Le témoignage de Marine confirme finalement que, si le chemin vers la gloire est semé d’embûches et de larmes, il est aussi pavé des leçons précieuses et des exigences intransigeantes de professeurs comme Marlène Schaff.